Parc éolien de Saint-Brieuc : un projet de ferme aquacole pilote à l’étude avec les conchyliculteurs

La société Ailes Marines, filiale du groupe espagnol Iberdrola, a signé une convention avec le Comité régional de la conchyliculture Bretagne Nord (CRCBN) pour étudier la possible installation d’une ferme aquacole durable au sein du parc éolien en mer de Saint-Brieuc. Une étude de faisabilité devra déterminer les modalités réglementaires, techniques et économiques de ce projet atypique.
Ailes Marines, la filiale du groupe espagnol Iberdrola va financer l’étude de faisabilité d’une ferme expérimentale en aquaculture multi-trophique intégrée (AMTI) dans le parc de la baie de Saint-Brieuc et autour des fondations des 62 éoliennes. L'opérateur du parc, qui sera opérationnel à la fin de 2023, a signé une convention avec le Comité régional de la conchyliculture Bretagne Nord (CRCBN).
Ailes Marines, la filiale du groupe espagnol Iberdrola va financer l’étude de faisabilité d’une ferme expérimentale en aquaculture multi-trophique intégrée (AMTI) dans le parc de la baie de Saint-Brieuc et autour des fondations des 62 éoliennes. L'opérateur du parc, qui sera opérationnel à la fin de 2023, a signé une convention avec le Comité régional de la conchyliculture Bretagne Nord (CRCBN). (Crédits : Ailes Marines)

C'est presque un pied de nez aux détracteurs et opposants au futur champ éolien offshore de la baie de Saint-Brieuc, à commencer par les pêcheurs.

La société Ailes Marines, opérateur du parc en cours de construction, a signé, le 20 décembre à Paimpol, une convention avec le Comité régional de la conchyliculture Bretagne Nord (CRCBN) portant sur un projet de ferme aquacole durable et intégrée au parc éolien.

La filiale du groupe espagnol Iberdrola va financer l'étude de faisabilité d'une ferme expérimentale en aquaculture multi-trophique intégrée (AMTI) dans le parc et autour des fondations des 62 éoliennes.

Portée et mise en œuvre par le CRCBN, cette enquête aura pour objectif de déterminer les modalités réglementaires, techniques et économiques de ce projet atypique. Les espèces qui y seront testées sont uniquement des espèces autochtones.

Consultation des acteurs de la filière pêche

« Ce genre d'innovation se développe de plus en plus dans les parcs éoliens offshore du Nord de l'Europe. Cette étude est un préambule à la phase de tests expérimentaux en mer », indique Stéphane Alain Riou, directeur développement et territoire d'Iberdrola et Ailes Marines, et signataire de la convention avec Sylvain Cornée.

Le président du Comité Régional de la Conchyliculture Bretagne Nord voit pour sa part un « partenariat qui va permettre de parfaire les connaissances de ce type d'élevage marin dans des conditions nouvelles et spécifiques. »

Pour mener à bien l'étude de faisabilité, le CRC Bretagne Nord entend mobiliser et consulter des structures et centres d'expertises locaux tels que les acteurs de la filière pêche des Côtes d'Armor comme la CCI 22 en tant que gestionnaire des criées costarmoricaines ou le Centre d'Étude et de Valorisation des Algues (CEVA).

Ailes Marines prévoit aussi de financer un poste d'ingénieur en aquaculture qui sera intégré au CRC Bretagne Nord en 2023. Cette personne sera chargée de coordonner les expertises réglementaires (autorisation d'exploitation de cultures marines, sécurité maritime...), les expertises techniques et zootechniques, ainsi que les expertises de faisabilité économique.

Complément d'activité et réduction de l'impact écologique de l'élevage

Ces études devront déterminer si une solution d'élevage de type AMTI est compatible avec l'exploitation d'un parc éolien offshore tel que celui d'Ailes Marines. Pour Stéphane Alain Riou, le choix des fondations jacket qui supportent les 62 éoliennes du futur parc « permet la circulation des masses d'eau et de la biodiversité. »

Or, le principe de l'aquaculture multi-trophique intégrée est de combiner l'exploitation de diverses espèces (algues, coquillages...), correspondant chacune un maillon de la chaine alimentaire, sur un même site de production afin de recréer un écosystème en associant des espèces complémentaires.

Selon le CRCBN, l'AMTI représente une « réelle solution pour le développement durable des activités aquacoles ». Elle présente « le double bénéfice de réduire l'impact environnemental de l'élevage et de permettre d'apporter un complément d'activité pour les conchyliculteurs (moules, huîtres, etc.). »

Investissement croissant d'Ailes Marines en Côtes d'Armor

L'intégration de ce projet d'aquaculture au parc éolien de Saint-Brieuc entend aussi répondre aux enjeux économiques et sociaux de la filière halieutique costarmoricaine.

Alors que la construction du parc éolien, qui fournira à la fin 2023 l'équivalent de la consommation annuelle en électricité de 835.000 habitants, continue de susciter des oppositions, Ailes Marines multiplie les initiatives qui l'engagent au niveau territorial.

Ce projet de R&D avec le CRCBN est l'un des deux premiers projets sélectionnés dans le cadre du programme IBreizh signé avec la Région Bretagne pour financer ou co-financer des actions de développement économique.

Pour convaincre les défenseurs de l'environnement opposés à ce projet de 75 km² de superficie et lever les inquiétudes des pêcheurs, l'entreprise a multiplié les études sur l'impact écologique du parc (coquilles Saint-Jacques, praires, homards...).

Le groupe Iberdrola, qui investit 2,4 milliards d'euros, l'a aussi éloigné de six kilomètres au Nord afin d'éviter le principal gisement de coquilles Saint-Jacques et en réduire les nuisances.

La prochaine étude de faisabilité d'une ferme aquacole durable apportera peut-être de l'eau (de mer) à son moulin.

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