Pétrole : malgré des incertitudes sur la demande, les cours restent portés par la réduction de l'offre

Ce vendredi 25 août, le cours du pétrole a connu une augmentation dans la matinée, soutenu par des tensions sur l’offre. Malgré les craintes quant à la résilience de la demande, la réduction de l’offre de pétrole par les pays producteurs soutient de facto le prix du baril. De son côté, le gaz naturel reste sous la barre des 35 euros.
Le cours du pétrole monte sur fond de tensions sur l'offre tandis que le gaz reste sous la barre des 35 euros.
Le cours du pétrole monte sur fond de tensions sur l'offre tandis que le gaz reste sous la barre des 35 euros. (Crédits : Reuters)

Le cours de l'or noir augmente tandis que celui du gaz plafonne. Ce vendredi matin, les cours du pétrole se sont accrus, soutenus par la réduction de l'offre proposée par les pays producteurs. Vers 10h40 GMT (12h40 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord - référence européenne -, pour livraison en octobre, prenait 1,22% à 84,38 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, gagnait 1,18% à 79,98 dollars.

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Entre signaux de faiblesse des économies...

« Le marché continue d'être confronté à des signaux contradictoires », commentent les analystes d'Energi Danmark, avec d'une part la « faiblesse des signaux économiques, en particulier de la Chine, combinée à des taux d'intérêt plus élevés, réduisant les attentes quant à l'avenir de l'économie mondiale ».

Au mois de juillet en effet, malgré la hausse du PIB chinois de 6,3%, selon le Bureau national des statistiques (BNS), la croissance de l'Empire du Milieu se révèle très inférieure aux attentes des analystes interrogés qui tablaient sur une hausse de 7,1%. Elle est également calculée par rapport à la même période de l'année dernière, qui avait été marquée par une performance très modeste (+0,4%), en raison, notamment du confinement de la capitale économique Shanghai. D'un trimestre à l'autre en revanche, base de comparaison plus réaliste, la croissance du géant asiatique se tasse (+0,8%), après une hausse de 2,2% au cours du premier trimestre.

... et réduction de l'offre de pétrole

D'autre part, « la baisse des stocks américains et la réduction de l'offre des principaux producteurs mondiaux compensent les signaux baissiers », poursuivent les analystes d'Energi Danmark. Et les tensions sur l'offre semblent, pour le moment, occuper davantage les esprits que les interrogations sur la demande, alimentées par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+) mettant en œuvre des réductions de production depuis novembre 2022 pour soutenir la tendance à la hausse des prix.

En juillet par exemple, l'Arabie saoudite a, en effet, annoncé poursuivre la baisse volontaire de sa production de pétrole en la réduisant d'1 million de barils pour soutenir les prix du baril en baisse. Cette décision assure le maintien de la production à 9 millions de barils par jour pour le premier pays exportateur de pétrole.

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L'élargissement des Brics, un coup dur pour le dollar ?

Jeudi 24 août, les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), réunis à Johannesburg, ont annoncé un élargissement du bloc des pays émergents avec l'arrivée dès janvier de six nouveaux membres : l'Iran, l'Argentine, l'Egypte, l'Ethiopie, l'Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis.

Or, comme le remarque Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank, « les Brics, qui regroupent les principales nations gourmandes en énergie, comme la Chine et l'Inde », ont, par cette opération d'ouverture, invité des pays « qui se trouvent être les principaux producteurs de pétrole au monde », comme l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis.

Selon l'analyste, ces pays seraient donc disposés à régler leurs transactions avec des devises des Etats membres. Cela constituerait « un coup dur pour le dollar » jusque-là utilisé exclusivement par les pays de l'Opep pour vendre son pétrole.

Le gaz reste sous la barre de 35 euros

Du côté du gaz naturel, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, évoluait à 34,42 euros le mégawattheure (MWh), restant sous la barre des 35 euros. Mardi 22 août, le prix du gaz avait flambé, clôturant à 43 euros après avoir frôlé les 45 euros, poussé par les inquiétudes grandissantes d'une grève en Australie perturbant l'offre de gaz naturel liquéfié du pays.

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Les travailleurs de l'installation gazière de North West Shelf en Australie ont finalement conclu un accord avec la direction de Woodside, éloignant momentanément la perspective d'un mouvement social imminent dans le secteur du gaz naturel liquéfié (GNL) australien.

« Cela a bien sûr entraîné une forte baisse sur le marché du gaz, où les prix sont retombés à des niveaux proches de ceux qu'ils avaient avant que les rumeurs de grève n'aient commencé au début du mois », affirment les analystes d'Energi Danmark.

« Le marché continuera de surveiller le sujet », poursuivent-ils.

Le gaz étant un actif très volatil, un nouveau développement pourrait faire réagir fortement les cours. Les installations gazières australiennes concernées fournissent à elles seules plus de 10% de l'approvisionnement mondial de GNL (gaz naturel liquéfié) chaque mois.

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(Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 26/08/2023 à 17:13
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LOL ! Quelle pitrerie cette finance c'est pas croyable. Continuez donc les pitres !

à écrit le 25/08/2023 à 18:47
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On peut se mordre les doigts d'avoir des économies occidentales droguées à une énergie non souveraine...

à écrit le 25/08/2023 à 18:27
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Si je comprends bien, on va encore parler des superprofits de TOTALENERGIES et pendre en effigie son PDG; que faire quand on fait des bénéfices "déraisonnables" parceque le prix du pétrole augmente par décision du producteur ou quand le producteur ré...

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