Suez : Engie accepte l'offre de Veolia, mais lui demande un délai jusqu'à lundi

Ce délai se justifie par la nécessité de tenir compte "de l'importance des enjeux pour l'ensemble des parties prenantes", et notamment d'exiger de Veolia qu'elle formalise son engagement de ne pas lancer d'OPA hostile dans les six mois. Veolia accepte.
Giulietta Gamberini
Le matin, le PDG de Veolia, Antoine Frérot, avait annoncé relever le prix de son offre, des 15,5 euros par action initialement proposés à 18 euros par action.
Le matin, le PDG de Veolia, Antoine Frérot, avait annoncé relever le prix de son offre, des 15,5 euros par action initialement proposés à 18 euros par action. (Crédits : Reuters)

Toute la place financière parisienne attendait la nouvelle. Mercredi 30 septembre, à l'issue d'une réunion de son conseil d'administration, Engie a enfin répondu à l'offre de Veolia, qui expirait à minuit. Le groupe énergétique déclare finalement accueillir favorablement la proposition du leader des services à l'environnement, qui veut lui acheter la quasi-totalité (29,9% sur 32%) de sa participation dans sa Suez.

Le conseil d'administration d'Engie a considéré que cette "offre répond à ses attentes en termes de prix et de garanties sociales", lit-on dans le communiqué d'Engie.

Un prix et des garanties sociales convaincantes

Engie a notamment apprécie les améliorations apportées le matin même par Veolia, dont le PDG, Antoine Frérot, avait annoncé relever le prix de son offre, des 15,5 euros par action initialement proposés à 18 euros par action, pour un total de 3,4 milliards d'euros.

"Cette offre apporte des clarifications et des améliorations importantes par rapport à l'offre précédente. Le Conseil a accueilli favorablement les engagements supplémentaires pris par Veolia, concernant son projet industriel et plus particulièrement les garanties apportées sur le plan social, et le prix proposé qui s'inscrivent dans le cadre du mandat qu'il avait donné le 17 septembre dernier à son Président et à la Directrice Générale par intérim".

"En conséquence, le Conseil a considéré que cette nouvelle offre répond à ses attentes en termes de prix et de garanties sociales", écrit Engie.

Veolia jusqu'à présent opposée à un report

Engie demande néanmoins à Veolia "d'étendre la validité de sa nouvelle offre jusqu'au 5 octobre 2020". Il s'agit de tenir compte "de l'importance des enjeux pour l'ensemble des parties prenantes", et notamment d'exiger de Veolia qu'elle "formalise son engagement inconditionnel de ne pas lancer d'offre publique d'achat qui ne soit pas amicale".

Le matin, Veolia s'était en effet engagé, si Engie lui vendait ses actions, à ne pas lancer d'OPA hostile contre Suez pendant six mois, afin de rechercher pendant ce temps un accord avec le conseil d'administration de la société cible sur les modalités du rapprochement. Il s'agissait ainsi de convaincre l'Etat, actionnaire majoritaire d'Engie (24%), qui à plusieurs reprises, pendant le mois qu'a duré l'offre de Veolia et l'opposition farouche de Suez, a rappelé sa volonté d'éviter une "guerre industrielle" entre ces deux fleurons de l'industrie française.

A 8h30, Veolia avait toutefois répété une fois de plus son refus de reporter le délai d'expiration de son offre à Engie. Mais dans un communiqué diffusé mercredi soir, l'entreprise affirme répondre favorablement à ces deux demandes: celle d'étendre la durée de son offre comme celle de formaliser son engagement.

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