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Comment l’agriculture opère sa transition énergétique

A quelques heures de l’ouverture du Salon de l’agriculture, la Tribune de l’énergie passe en revue les principales orientations et techniques qui assurent la transition énergétique du secteur agricole.
(Crédits : Pixabay com atinder777)

Le monde agricole, dont LA grande vitrine ouvrira ses portes ce samedi à Paris, pour l'édition 2018 du Salon de l'agriculture, est l'une des clés de la transition énergétique en France. C'est du moins ce que rapportait l'Ademe dans un rapport publié en janvier 2017 (« Agriculture en transition - Les Filières en action »).

Selon l'agence, 40 à 80% des émissions de gaz à effets de serre liées aux aliments proviennent ainsi « de l'étape agricole ». C'est ainsi « l'ensemble du secteur agroalimentaire [qui] peut améliorer son bilan environnemental en accompagnant les agriculteurs ».

L'autoconsommation agricole est l'une techniques qui permet de réduire l'impact énergétique de l'activité agricole. Pratiquée par environ 20 000 foyers en France, elle commence également à se diffuser dans l'agriculture.

Elle peut être mise en œuvre par le biais de l'énergie photovoltaïque, qui représente plus de la moitié de l'énergie renouvelable produite en France. L'« agrovoltaïque » permettrait de mettre au jour des « fermes autonomes », telles qu'elles peuvent exister au Canada, par exemple.

Les grandes surfaces dont disposent les exploitants facilitent, en principe, la mise en place de grandes installations, ne serait-ce que sur les toits des bâtiments d'élevage, par exemple. Selon les chiffres de l'Institut de l'élevage, près de la moitié (quelque 40%) des nouvelles constructions en élevage ruminant pourrait être équipée en panneaux solaires photovoltaïques. Ce qui représenterait environ 1,2 million de mètres carrés, chaque année.

Développer encore l'investissement et l'innovation

D'autres techniques permettent au monde agricole français d'opérer sa transition énergétique. La méthanisation en fait partie. Elle offre la possibilité de produire du gaz renouvelable (lequel devra atteindre 10% de la consommation en 2030, selon les objectifs définis par la loi de transition énergétique).

C'est la fermentation des matières organiques animales (ou végétales) qui va produire de l'électricité et de la chaleur par le biais de la cogénération. Autre possibilité : que le biogaz ainsi produit soit injecté dans le réseau de gaz naturel. Le biogaz a pour avantage de valoriser les déchets et de réduire la dépendance énergétique des exploitations.

Il a aussi, et surtout, un potentiel fort intéressant avec, d'ici 2030, l'équivalent de 56 TWh de déchets et d'effluents mobilisables.

Les exploitants agricoles peuvent aussi s'appuyer sur l'utilisation des biocarburants, qu'il s'agisse de bioéthanol ou de biodiesel.

De manière générale, l'Ademe préconise, en matière d'énergie, de réduire la consommation tout en substituant les énergies fossiles par des énergies renouvelables. Parmi les exemples de leviers, l'agence propose le développement du conseil et du diagnostic énergétiques, des aides à l'investissement et à l'innovation ou encore d'encourager la valorisation économique de l'énergie produite.

La loi sur la transition énergétique pour une croissance verte a fixé pour objectif, notamment, de porter à 32% la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d'énergie en France d'ici 2030 (et à 40% de la production d'électricité).

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