La première réunion plénière du Conseil national du commerce (CNC) se tiendra ce mardi 25 avril. Lancé par Bercy sur le modèle le Conseil national de l'industrie, en place depuis 2010, il doit renforcer le lien entre les pouvoirs publics et les représentants du secteur pour travailler à son évolution. Il se veut ainsi « une instance de d'échanges entre commerçants, PDG, associations d'élus et ministres sur les défis que le commerce doit relever aujourd'hui et demain », alors que le secteur est en pleine transformation environnementale et numérique.
Placée sous le patronage d'Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des PME, du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme, cette première séance plénière du CNC se déroulera à Bercy. Elle sera accompagnée pour l'occasion par Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, cette session devant « aborder notamment les enjeux de la transition écologique et de la transformation des territoires, avec la décarbonation du commerce ou encore le développement du commerce dans nos villes, nos ruralités et nos périphéries ».
Face aux deux ministres et aux membres du CNC, piloté par Thierry Mandon, ancien secrétaire d'Etat à la Réforme de l'Etat et à la Simplification de François Hollande, sont attendus « une centaine de personnes issues d'une soixantaine d'entreprises, fédérations et associations du commerce ».
Cette séquence comprendra des présentations de la part du CNC, avec de premiers échanges et la constitution de groupes de travail. A l'automne dernier, au moment de l'annonce de la création de cette nouvelle instance, Olivia Grégoire espérait ainsi que la nouvelle instance puisse présenter des propositions concrètes et rapides dès le mois de juin 2023.
Héritage des Assises
En réalité, le CNC ne part pas d'une feuille blanche. Cette volonté d'Olivia Grégoire est ainsi le « fruit » des Assises du commerce, organisées en décembre 2021 par le gouvernement Castex. Ce rendez-vous avait réuni 200 participants venus de tous types d'entreprises, GAFAM compris, pour débattre de la reconquête territoriale, des impacts des nouveaux modes de consommation, de l'équité de traitement et des conséquences sur l'emploi.
Une restitution des débats avait été remise en janvier 2022 à Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, avant qu'une synthèse ne soit publiée en juin, au lendemain du second tour des élections législatives. Il ressortait déjà de ce texte très politique quatre tendances lourdes pesant sur les acteurs du commerce et sur les territoires: « les aspirations contradictoires du citoyen-consommateur », « la concomitance de la montée en gamme et de l'essor du discount », « le tsunami de la numérisation du commerce accéléré par le Covid » et « la présence de nouveaux acteurs internationaux avec une force de frappe inégalée ».
L'enjeu est de taille. En 2021, selon Bercy, le secteur représentait 518 milliards d'euros de chiffre d'affaires, 2,1 millions d'emplois et 435.000 entreprises.
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