Avec Milan, Cityscoot accélère et vise le leadership européen

La startup française de scooters électriques en libre-service bouscule Milan avec une imposante flotte, comparée aux concurrents déjà installés. Bertrand Fleurose, PDG de Cityscoot, inaugure ici sa stratégie d'internationalisation qui doit conforter sa place de leader européen.
Avec 500 scooters, puis très bientôt un millier, Cityscoot devrait être le plus gros opérateur de Milan.
Avec 500 scooters, puis très bientôt un millier, Cityscoot devrait être le plus gros opérateur de Milan. (Crédits : Cityscoot)

Attroupés autour du Govec (marque allemande de scooter) de démonstration, les journalistes italiens devisent autour d'un détail. « Les pneus sont plus épais que ceux d'Ecooltra, ce scooter sera plus pratique pour traverser les voix du tramway », observent-ils en substance. C'est une curieuse, mais symbolique première victoire que Cityscoot vient déjà de remporter pour l'inauguration de son service à Milan, ville connue pour son réseau de tramways qui quadrille la ville.

Pour la startup française fondée par Bertrand Fleurose, l'implantation dans la capitale économique du pays, où sévissent déjà quatre opérateurs de scooters en libre-service (dont trois en 100% électrique), est une nouvelle étape dans sa stratégie de développement puisque c'est son premier déploiement à l'étranger.

Déjà premier opérateur à Milan

Avec 500 scooters, puis très bientôt un millier, Cityscoot devrait être le plus gros opérateur de Milan, y compris devant l'espagnol Ecooltra. Bertrand Fleurose, fondateur et PDG de Cityscoot, juge que Milan dispose d'un potentiel de marché aussi gros que Paris où il achève le déploiement d'une flotte de 4.000 scooters en intégrant plusieurs villes de petite couronne. Autrement dit, la métropole italienne pourrait lui permettre de doubler de taille à terme !

Mais d'autres implantations sont à venir, puisqu'il a d'ores et déjà annoncé son lancement à Rome au début de l'été, conformément à sa stratégie d'internationalisation divulguée au printemps dernier lors de la levée de fonds de 40 millions d'euros.

En France, Cityscoot s'est implanté à Nice l'été dernier. « Le démarrage est plutôt timide, mais nous sommes dans notre trajectoire, nous tirerons un bilan plus pertinent à la sortie de l'été », a-t-il indiqué. En attendant, Cityscoot continue d'étendre sa zone de chalandise pour aller jusqu'à l'aéroport de Nice, mais à flotte égale (500 scooters). « Notre zone d'implantation aurait dû être plus grande dès l'ouverture », confesse l'entrepreneur.

Les ouvertures en France gelées jusqu'à la LOM ?

Les discussions autour de la Loi d'orientation des mobilités (LOM) qui doit revoir les règles de régulation des nouvelles formes de mobilités et le rôle des collectivités locales, ont gelé les discussions pour ouvrir de nouvelles villes en France. Mais Bertrand Fleurose ne perd pas espoir de voir aboutir un nouveau lancement dans l'Hexagone d'ici la fin de l'année. Il pourrait s'agir de Lyon, tandis que les discussions ont échoué avec Toulouse.

Bertrand Fleurose ne cache pas ses ambitions, celle de devenir leader européen du scooter en libre-service. Il vise une dizaine de métropoles à horizon 2020, et, au-delà, il espère accélérer son rythme d'implantation. Selon lui, Cityscoot a suffisamment de fonds propres pour poursuivre, pour le moment, son développement sans avoir recours au marché. Pragmatique, il n'exclut ni introduction en Bourse ni acquisitions, tout en affirmant que rien de tels n'est actuellement dans les radars.

Un modèle rentable

Selon lui, le scooter en libre-service reste le modèle de mobilité le plus rentable face aux vélos en libre-service complètement phagocytés par les trottinettes électriques qui reposent elles-mêmes sur un modèle encore fragile, et qui pourrait faire les frais d'un durcissement de la réglementation. Toutefois, Cityscoot n'a pas achevé son exercice 2018 dans le vert à Paris, contrairement à ce qui avait été annoncé.

"Malgré un incident opérationnel qui a freiné nos ambitions et nous a empêché d'enregistrer une fin d'année rentable, nous avons enregistré quelques mois dans le vert. Nous en avons tirer les leçons et nous estimons que ce seuil sera atteint en 2019 et ce, pour l'ensemble de l'exercice, pour notre activité à Paris », a précisé Bertrand Fleurose.

L'enjeu est désormais d'accélérer le développement à l'international, mais également de consolider les positions actuelles. Cityscoot a ainsi décidé d'ouvrir son service 24h/24 à la fin du premier trimestre partout où il opère (jusqu'ici, le service était suspendu entre minuit et 7h du matin), avec l'espoir d'augmenter le taux d'utilisation des scooters, et donc de la rentabilité.

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Commentaire 1
à écrit le 18/01/2019 à 15:12
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Il est réconfortant de savoir qu'une startup française relève le défi de la mobilité électrique. La webradio webtv indépendante AWi s'arrête d'ailleurs dans l'une de ses dernières chroniques épistolaire et audio sur ce sujet en posant la questio...

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