Tourisme : ambitieux, le groupe Accor prévoit un bénéfice en hausse de 40% en 2023 par rapport à l'année passée

Le géant de l'hôtellerie Accor s'est fixé mardi des objectifs audacieux pour 2023, se disant confiant dans sa capacité à accélérer la croissance de son activité. Pour ce faire, il prévoit d'amorcer une réorganisation. Détenteur des enseignes Ibis, Sofitel, Novotel ou encore Pullman, le sixième groupe hôtelier mondial espère dégager un excédent brut d'exploitation (Ebitda) compris entre 920 et 960 millions d'euros cette année.
Ces déclarations interviennent alors que, la semaine passé, le groupe Accor a annoncé avoir avoir finalisé la cession de son siège parisien, la tour Sequana, pour 460 millions d'euros au groupe immobilier Valesco.
Ces déclarations interviennent alors que, la semaine passé, le groupe Accor a annoncé avoir avoir finalisé la cession de son siège parisien, la tour Sequana, pour 460 millions d'euros au groupe immobilier Valesco. (Crédits : Charles Platiau)

Le géant de l'hôtellerie Accor ne cache plus ses ambitions. Confiant dans sa capacité à accélérer la croissance de son activité, grâce à une réorganisation, le groupe hôtelier a dévoilé ses prévisions pour l'année 2023, ce mardi 27 juin, lors d'une conférence de presse téléphonique.

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Le propriétaire des enseignes Ibis, Sofitel, Novotel, Mercure et Pullman, espère ainsi dégager un excédent brut d'exploitation (Ebitda) compris « entre 920 et 960 millions d'euros » cette année. Ces chiffres représentent 40% de plus qu'en 2022. Pour justifier une telle évolution en 2023, Accor met en avant la « dynamique actuelle de l'activité ». Estimant que son Ebitda aura un taux de croissance annuel moyen compris entre 9 et 12% sur la période 2023-2027, Accor prévoit donc de reverser « environ 3 milliards d'euros » à ses actionnaires via la distribution de dividendes et des rachats d'actions, a-t-il indiqué.

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« Un nouveau chapitre de croissance, rapide et rentable »

Accor prévoit par ailleurs désormais un RevPAR (revenu par chambre, indicateur phare du secteur) pour 2023 « en hausse de 15 à 20% » comparé à 2022. « En 10 ans, Accor s'est radicalement transformé », affirme son PDG, Sébastien Bazin, cité dans un communiqué, en devenant un pur exploitant hôtelier notamment, après avoir cédé les murs de ses hôtels.

Le groupe a en parallèle « étoffé son portefeuille de marques en devenant leader dans le "luxe et lifestyle", renforcé son empreinte géographique et simplifié son organisation tout en préservant son indépendance financière et la solidité de son bilan », poursuit le dirigeant. La catégorie « lifestyle » regroupe des « boutiques-hôtels » qui misent sur une décoration et un design soignés.

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Grâce à cette stratégie, Accor estime désormais pouvoir tabler sur « un nouveau chapitre de croissance, rapide et rentable » pour ses « deux divisions autonomes récemment mises en place, "premium, milieu de gamme et économie" d'une part et "luxe et lifestyle" de l'autre », qui lui donne une « capacité de décision plus proche du terrain », a affirmé son PDG.

La cession de la tour Sequana finalisée

La première regroupe « 90% du nombre d'hôtels » d'Accor et a généré une « croissance toujours importante sur les 40 dernières années », a indiqué Sébastien Bazin lors de la conférence de presse téléphonique. Plus petite, la seconde, « luxe et lifestyle », s'appuie sur « quatre piliers : les marques Raffles Orient-Express, Fairmont, Sofitel et les marques "lifestyle" regroupées dans Ennismore, basée à Londres », une société dont Accor est actionnaire majoritaire, a-t-il détaillé. Le groupe est présent dans 110 pays avec quelque 230.000 collaborateurs, plus de 5.400 hôtels, environ 10.000 restaurants et bars et plus de 40 marques.

Ces déclarations interviennent alors que, la semaine passée, le groupe Accor a annoncé avoir finalisé la cession de son siège parisien, la tour Sequana, pour 460 millions d'euros au groupe immobilier Valesco. Pour rappel, il était entré en négociations exclusives avec ce dernier en septembre. Le sixième groupe hôtelier mondial devient locataire de la tour, pour laquelle il a signé un « bail de 12 ans pour un loyer initial de 22 millions d'euros », pouvait-on lire dans un communiqué.

L'opération s'accompagne du « maintien d'un prêt d'actionnaire existant d'un montant de 100 millions d'euros », a indiqué Accor. La transaction « est l'opération d'immobilier de bureaux la plus importante de l'année en Europe continentale et la plus importante en France depuis 2022 », faisait valoir Accor.

Retour en force après plusieurs années difficiles

Si Accor se vante de ses perspectives très positives, c'est aussi car il revient de loin après des années de vache maigre pour les activités hôtelières suite au Covid-19. En août 2020, l'agence de notation S&P a rétrogradé en catégorie spéculative la note de la dette à long terme d'Accor, la faisant passer de "BBB-" à "BB+" assortie d'une perspective négative. « Nous prévoyons désormais un affaiblissement de la situation financière et d'endettement plus important qu'estimé jusqu'ici pour le groupe hôtelier français Accor S.A. en 2020 et 2021, en raison des effets de la pandémie de Covid-19 sur le volume des voyages et sur l'économie en général », avait justifié l'agence de notation. « Nous pensons également qu'il sera plus long et plus coûteux que prévu pour Accor de réduire sa base de coûts fixes et de rétablir son profil commercial et financier », a-t-elle poursuivi.

Mais en mars 2023, l'agence a finalement changé de position sur le groupe hôtelier. S&P Global Ratings a ainsi relevé la perspective associée à la note crédit long terme « BB+ » d'Accor de « stable » à « positive ». « Malgré les tensions géopolitiques et les vents contraires macroéconomiques, Accor a fait état d'un fort rebond de ses performances financières pour 2022 », explique l'agence, qui ajoute que « les perspectives positives reflètent la possibilité d'un relèvement d'un cran de la note au cours des 12 prochains mois, car nous supposons que les performances d'Accor resteront résilientes malgré la crise géopolitique en Europe, de sorte que le revenu global par chambre disponible (RevPAR) et la marge d'EBITDA conduiront à une dette ajustée sur EBITDA inférieure à 3,5x en 2023... ».

(Avec AFP)

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