Tourisme : les vacances de Noël concluront une année mitigée en Bretagne, sauvée par la fréquentation des campings

Si les TGV vers la Bretagne font le plein, les vacances de Noël, traditionnellement synonymes des retrouvailles familiales, ne devraient pas radicalement modifier le bilan mitigé de la saison touristique. De fait, l’arrière-saison d’octobre et les vacances de la Toussaint n’ont pas permis aux professionnels de poursuivre sur la lancée d’une saison estivale, dynamisée par les campings et les mobil-homes.
Absence de pont ou de week-end prolongé le 1er novembre, aucun événement majeur et une météo défavorable avec la tempête Ciaran : la fréquentation a baissé de 6% à la Toussaint.
Absence de pont ou de week-end prolongé le 1er novembre, aucun événement majeur et une météo défavorable avec la tempête Ciaran : la fréquentation a baissé de 6% à la Toussaint. (Crédits : Tourisme Bretagne-Emmanuel Berthier)

Les fêtes de Noël approchent à grands pas. Résultat, les TGV vers la Bretagne affichent tous complet, et ce, depuis plusieurs semaines. La saturation récurrente de l'offre ferroviaire n'est pas le seul fait des Bretons qui se déplacent ou de résidents extérieurs en télétravail. Elle prouve que la région, qui affiche déjà la plus forte progression du nombre de voyageurs SNCF avec plus de 40% depuis 2019, continue de se maintenir parmi les régions touristiques les plus attractives de France.

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Reste à savoir si le mois de décembre va conclure une nouvelle année de hausse globale. Bretagne Tourisme, qui prévoit d'établir un bilan annuel en janvier 2024, ne s'engage sur aucune perspective précise l'office régional à La Tribune. Il faut dire que la fréquentation sur l'année n'a pas montré un visage homogène. À partir d'octobre, l'arrière-saison n'a pas gardé le rythme du mois de septembre (+6% de nuitées sur un an). Absence de pont ou de week-end prolongé le 1er novembre, aucun événement majeur et une météo défavorable avec la tempête Ciaran : la fréquentation a baissé de 6% à la Toussaint.

L'été sauvé par la fréquentation des campings

Une déception pour 61% des professionnels ouverts en cette période et un contraste par rapport à la période couvrant avril à septembre. Depuis 2019, la tendance est pourtant aux séjours plus courts, plus écolos, avec une clientèle plus locale, en particulier hors période estivale. Après le Brexit, puis la crise sanitaire du coronavirus, l'inflation et la perte de pouvoir d'achat ont achevé de modifier les comportements. Ainsi, l'été dernier, c'est l'activité des campings et des mobil-homes qui a dynamisé la saison estivale.

Terminée sur une bonne note, la période d'avril à septembre a en effet bénéficié à l'hôtellerie de plein air, selon une étude publiée la semaine dernière par l'Insee Bretagne. Après avoir renoué en 2022 avec les niveaux de fréquentation d'avant-crise sanitaire (109 millions de nuitées), la région a enregistré un total de 22,5 millions de nuitées enregistrées sur cet avant et arrière-saison estivale. Cela porte la hausse de la fréquentation à 3,1% par rapport à la saison 2022, un niveau proche de celle des autres régions de la moitié nord de la France métropolitaine.

A eux seuls, les 621 campings en service ont représenté 14,4 millions de nuitées. Cette croissance de 5,8% sur un an (785.000 nuitées supplémentaires) s'est avérée plus marquée dans le Finistère, le Morbihan et les Côtes-d'Armor, où la fréquentation des hôtels et des autres hébergements collectifs ont stagné, voire baissé.

Retour des Allemands et des Britanniques

Avec 444.000 nuitées supplémentaires, les résidents bretons (huit nuitées sur dix) restent largement majoritaires au sein de la clientèle de l'hôtellerie de plein air (79,2%, contre 70,7% au niveau métropolitain). Mais « la météo, très tempérée en juillet et en août en Bretagne » a ralenti la progression de cette fréquentation dite-résidente, ajoute l'Insee Bretagne. En revanche, les emplacements équipés (de type mobil-homes, bungalows, chalets) ont attiré davantage de touristes étrangers que la saison précédente (+12,8% de nuitées, contre +7,8% au niveau métropolitain).

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L'Insee Bretagne note en effet un retour en force de la clientèle étrangère (+10,5% contre +7,4% en France métropolitaine), pour un total de 4,3 millions de nuitées.

Les touristes allemands (1,1 million de nuitées), britanniques (926.000 nuitées), malgré tout moins nombreux qu'avant le Brexit, et néerlandais (695.000 nuitées) ont représenté à eux seuls plus des deux tiers de la clientèle non résidente des campings et des hôtels bretons. Avec 38.000 nuitées supplémentaires (+39,5%) et des déplacements facilités par la Brittany Ferries, les visiteurs irlandais ont aussi davantage franchi la Manche.

Les établissements 3 étoiles moins prisés des clients français

Cet engouement pour la vie au grand air n'a pas forcément fait les affaires des hôtels bretons de moyenne gamme (les hôtels 3 étoiles représentent 44% des nuitées), de fait moins abordables que le camping, en dépit de l'évolution de leurs prestations. Entre avril et septembre 2023, ils ont accusé une légère baisse de 67.000 nuitées par rapport à 2022, pour un total de 5,1 millions de nuitées.

Ce recul de 1,3% a été homogène dans les quatre départements, mais il est  comparable à la « baisse de fréquentation hôtelière enregistrée en Nouvelle-Aquitaine (-1,2%), Pays de la Loire ou Normandie (-2%) », temporise l'Insee. Durant la saison 2023, seuls les hôtels 4 et 5 étoiles ont enregistré une hausse du nombre de nuitées (+2,9%).

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Commentaire 1
à écrit le 12/12/2023 à 0:31
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