Aigle Azur arrête tous ses vols : casse-tête en vue pour les passagers

La compagnie aérienne française va arrêter tous ses vols d'ici à vendredi 23h59. A partir de samedi 7 septembre, tous les vols seront donc annulés. Cette situation va tourner au casse-tête pour les passagers.Tous ne pourront pas se faire rembourser.
Fabrice Gliszczynski
(Crédits : Reuters)

Nouveau coup dur pour Aigle Azur. Ce jeudi, trois jours après son placement en redressement judiciaire et quatre jours avant la date limite pour le dépôt d'éventuelles offres de reprise, la compagnie aérienne française a pris la décision d'arrêter tous ses vols à partir d'ici à vendredi 6 septembre 23h59. Tous les vols à partir de samedi sont annulés.

"A compter du 7 septembre, quel que soit l'aéroport de départ, tous les vols Aigle Azur sont annulés", indique un document interne que La Tribune s'est procuré.

Les avions seront stationnés sur différents aéroports, dont ceux d'Orly et de Châteauroux.

La décision est terrible pour les 1.150 salariés lesquels, laissés à l'abandon par la direction, ont tenu à bouts de bras l'exploitation dans des conditions extrêmement difficiles, face aux différents fournisseurs (carburant, catering, nettoyage) qui exigeaient évidemment d'être payés avant les décollages.

"En effet la situation financière de la société et les difficultés opérationnelles en résultant ne permettent pas d'assurer les vols au-delà du 6 septembre au soir", précise le même document.

Le casse-tête des remboursements

Un coup de massue également pour les passagers. Trouver des solutions pour revenir chez soi va tourner au casse-tête et aura un coût puisque les passagers devront payer un autre billet. Environ 30.000 personnes  seraient concernés au cours des trois prochains mois (15.000 en fait si on tient compte des billets aller-retours). Va se poser par ailleurs la délicate question du remboursement des billets pour tous les voyages non réalisés.

Ce jeudi, Les Entreprises du Voyage, le syndicat des agences de voyages françaises, ont conseillé à tous ses adhérents de mettre en remboursement tous les billets réservés, mais non encore émis. Cette demande doit se faire auprès du "BSP", l'organisme de l'association internationale du transport aérien (IATA) en charge des transactions réalisées par les agences de voyage.

Des passagers seront lésés

Pour rappel, les recettes des billets d'avion réservés en agences de voyages sont prélevées par l'association internationale du transport aérien (Iata) tous les 15 du mois. Par conséquent, les agences disposent aujourd'hui des recettes des billets réservés depuis le 15 août. Interrogé mercredi soir par La Tribune, Jean-Pierre Mas, le président des Entreprises du Voyage, entendait demander ces sommes à l'IATA et prévoyait, en cas de refus, de déposer un référé pour qu'elles soient bloquées, afin de pouvoir rembourser une partie des clients.

Ces sommes ne permettront pas de rembourser les passagers qui ont acheté leurs billets dans une agence de voyages avant le 15 août pour des vols qui n'ont pas encore eu lieu et qui sont annulés. En tant que mandataire de la compagnie, les agences de voyages ne sont pas tenues de les rembourser, mais le font généralement pour conserver leur clientèle. Quand les billets sont vendus dans le cadre d'un voyage à forfait, les billets sont remboursés par le prestataire de service, l'agence de voyages ou le tour-opérateur. Enfin, tous les passagers qui ont réservé un billet "sec" directement auprès de la compagnie aérienne ne sont pas protégés.

Dépôts des offres de reprise lundi

Et maintenant? Les candidats à la reprise de tout ou partie de la compagnie doivent déposer une offre d'ici à lundi prochain. S'il n'y a pas d'offre, Aigle Azur sera liquidée. Si elle est cédée à la découpe, tout ce qui ne sera pas repris sera liquidé.

Intéressée par certains droits de trafic entre la France et l'Algérie qu'elle n'a pas et soucieuse de ne pas laisser des concurrents rafler une grande partie des 10.000 créneaux horaire d'Aigle Azur à Orly, Air France prépare une offre de reprise partielle. Le groupe Dubreuil, qui cherche des créneaux à Orly pour continuer le développement de ses deux compagnies, Air Caraïbes et French Bee, travaille également sur une offre partielle. Le groupe IAG suit également le dossier. Avant la faillite d'Aigle Azur, sa filiale espagnole Vueling avait trouvé un terrain d'entente avec la direction de la compagnie française pour lui racheter son activité portugaise équivalant à 4.000 créneaux. Contacté par La Tribune pour savoir si elle travaillait sur une offre, Easyjet n'a pas fait de commentaire.

Quant à Lionel Guérin et Philippe Micouleau, ancien directeur général délégué d'Air France pour le premier et ancien PDG de HOP pour le second, ils ont, selon nos informations, envoyé un courrier au Ciri (comité interministériel de restructuration industrielle) et à l'administratrice judiciaire pour leur faire part de leur intérêt pour sauver Aigle Azur. Pour éviter une vente à la découpe qui fera disparaître Aigle Azur, ils proposent de trouver de quoi faire vivre l'entreprise pendant trois mois pour permettre la mise en oeuvre d'un plan de retournement.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 7
à écrit le 06/09/2019 à 20:56
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Des algériens qui ne peuvent plus venir en France car leur vol est annulé, quelle excellente nouvelle ! Surtout, ne leur rembourser pas leur billet !

le 07/09/2019 à 15:38
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vous pouvez toujours vous ridiculiser avec un com' bassement et pitoyablement raciste, n'empêche ! Aigle Azur est encore une formidable "réussite (mort de rire !) à la française. Et montre une nouvelle fois les "compétences" (ah oui ?) françaises en ...

le 08/09/2019 à 13:17
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On ne peut que vous remercier de votre intervention, bonnenouvelle ! Vous démontrez, si besoin était encore, que c'est avec cette pitoyable mentalité de p'tit français tr-s moyen que la france est ce qu'elle est : un bourbier sous-développé, un cloaq...

à écrit le 06/09/2019 à 15:57
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Négatif !! On indemnise déjà n'importe quoi en France. Aujourd'hui on réfléchit à deux fois avant de ce prononcer sur un attentat islamiste tellement les indemnités à verser aux victimes. Parents. Ect créé par le gouvernement précédent sont important...

à écrit le 06/09/2019 à 10:46
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Depuis des années des voyageurs se plaignaient de cette compagnie sur des sites fiables comme "Que Choisir ou 60 millions de consommateurs ou Custplace. Il devrait y avoir une caisse de secours dans l'UE pour dédommager tous les clients lésés lorsq...

le 07/09/2019 à 14:35
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Une caisse de secours... que vous allez financer avec des impôts supplémentaires et après vous viendrez encore vous lamenter de vous faire plume-r... Faut réfléchir de temps en temps, cher plume. Si chaque con-sommateur devenait un peu plus responsab...

à écrit le 05/09/2019 à 23:33
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Tsat avait raison : la stratégie d’expansion leur a été fatale.

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