Dans son programme « Air France ACT» présenté en avril, Air France a fait du carburant durable sa carte maîtresse pour décarboner ses vols. Des annonces suivies aujourd'hui de faits puisque le groupe a conclu des commandes fermes représentant 1,6 million de tonnes de carburant d'aviation durable (« sustainable aviation fuel » , SAF).
Dans le détail, un million de tonnes est commandé à la société finlandaise Neste, couvrant la période de 2023 à 2030, et 600.000 tonnes à l'entreprise américaine DG Fuels, pour 2027-2036, a précisé Air France-KLM dans un communiqué publié ce mardi 25 octobre.
La compagnie a par ailleurs précisé qu'il s'agit d'une « première étape » pour réaliser les ambitions du groupe. À savoir incorporer 10% de SAF dans ses avions en 2030. Ces achats couvriront environ le tiers de ces besoins et des discussions « sont en cours » avec d'autres fournisseurs.
Des contrats qui soutiennent les investissements
À terme, Air France-KLM prévoit un mandat d'incorporation de SAF à 20% en 2035 et jusqu'à 63% en 2050. Pour l'instant, le niveau d'incorporation est de 1%, conformément à la réglementation française. Un seuil déjà très difficile à atteindre en raison du manque de production de SAF. Selon l'Association du transport aérien international (Iata), le porte-voix des compagnies, 125 millions de litres de SAF ont été disponibles en 2021.
Le SAF est par ailleurs actuellement trois à quatre fois plus cher que le kérosène d'origine fossile. La clé pour faire baisser les prix de ces molécules, notamment élaborées à partir de biomasse, est de créer des filières de production à grande échelle.
« En signant ces contrats de long terme, nous aidons à établir une demande » afin de conforter les fournisseurs de SAF dans leurs investissements, a plaidé Fatima Gloria de Sousa, vice-présidente du groupe chargée du développement durable.
Vers une décarbonation globale
Les 10% d'incorporation annoncés par Air France s'avèrent « plus ambitieux » que les objectifs européens en cours de discussion pour 2030, qui seraient de 5%, a expliqué à l'AFP Fatima Gloria de Sousa. Pour la suite, la compagnie est alignée sur les exigences de Bruxelles.
Le groupe aérien vise une baisse de 30% de ses émissions de CO2 par passager-kilomètre, unité de référence du secteur, en 2030 par rapport à 2019. Air France avait précisé en avril dernier que cela représentait une baisse de 12% de ses émissions en valeur absolue, la différence étant due à la croissance prévue du trafic.
Enfin, de façon plus globale pour réduire son empreinte carbone, Air France-KLM compte sur le renouvellement de sa flotte et une meilleure efficacité opérationnelle (écopilotage, contrôle aérien optimisé...).
(Avec AFP)
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