Compétitivité : "Air France-KLM est à la traîne, notre structure de coûts est trop élevée" (PDG)

Devant des journalistes allemands, Jean-Marc Janaillac a déclaré qu'en termes de compétitivité, Air France-KLM est à la traîne par rapport à ses concurrents et que la structure de coûts est encore trop élevée.
Fabrice Gliszczynski

Les PDG changent à Air France-KLM, le constat reste le même. Alors qu'il présentera le 2 novembre au conseil d'administration son plan stratégique pour Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac, le nouveau PDG du groupe depuis juillet, a estimé ce mercredi qu'Air France-KLM était confronté à des coûts élevés, une structure trop complexe et un manque de confiance au sein de l'entreprise.

Plan stratégique

 "Ce qui est frappant, c'est le fait que nous travaillons dans un secteur en croissance et que nous ne croissons pas au rythme du secteur", a-t-il en effet déclaré ce mercredi à quelques journalistes à Berlin. Des déclarations rapportées par l'agence Reuters.

"En termes de compétitivité, nous sommes à la traîne par rapport à nos concurrents et notre structure de coûts est encore trop élevée. Nous avons encore du travail à faire", a-t-il ajouté. Un discours que tenait également son prédécesseur, Alexandre de Juniac

Après la présentation au conseil d'administration le 2 novembre, puis au Comité central d'entreprise d'Air France le lendemain, le PDG d'Air France-KLM s'est fixé jusqu'au 28 février au plus tard pour tenter de négocier des nouveaux accords d'entreprise avec les personnels navigants, permettant une amélioration de la compétitivité..

"L'objectif sera de savoir quel niveau de cash flow nous aurons besoin pour acheter les avions qui nous permettront de croître. Nous discuterons avec les différents syndicats de la manière dont nous atteindrons ces objectifs", a-t-il dit.

Le rôle de l'Etat

Ces propos intervenaient après la publication au Sénat du rapport de la Cour des comptes sur le rôle de l'Etat dans la compétitivité du transport aérien français. Un rapport que Jean-Marc Janaillac n'a pu qu'applaudir. Fin août, lors de la polémique autour de l'introduction d'une nouvelle taxe pour financer le projet CDG Express, il était monté au créneau pour dénoncer le niveau de taxation qui pèse sur le pavillon français.

"L'Etat ne peut s'affranchir d'une stratégie nationale de compétitivité pour le transport aérien coordonnée avec les autres politiques sectorielles du transport, et avec les politiques européennes. C'est une condition essentielle pour une action efficace de l'Etat dans ce secteur", ont expliqué les Sages de la rue Cambon, les ont énuméré huit recommandations portant sur des sujets pouvant être mené avec "réalisme et un minimum d'efficience".

Huit recommandations

-Réaliser les efforts de productivité nécessaires à la mise ne oeuvre  du "Ciel unique européen", en rationalisant les dépenses du personnel et d'exploitation du budget annexe de l'aviation civile et en hiérarchisant les investissements.

-Contrôler l'efficience des dépenses de sûreté au-delà du simple contrôle de leur éligibilité au remboursement par l'Etat, en évaluant a priori la pertinence des dépenses entrant dans ce cadre.

-Réviser le dispositif de coordination et d'allocation des créneaux horaires aériens (NDLR: les textes sont en fait européens)

-Affecter le surplus des recettes de la taxe d'aviation civile au désendettement du budget de l'aviation civile.

-Ajuster le montant de la taxe de solidarité à la quotité nécessaire au financement du fonds de solidarité pour le développement.

-Inscrire au programme du comité de suivi du CICE l'évaluation ex post de l'impact de de dispositif sur la compétitivité des entreprises de transport aérien.

-Organiser un contrôle des conditions d'emploi des personnels navigants des compagnies aériennes afin de prévenir et sanctionner les pratiques déloyales.

-Promouvoir, au plan international, l'adoption d'un code de conduite dans le domaine des droits des passagers, afin d'homogéniser les réglementations et réduire d'éventuels écarts de compétitivité.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 6
à écrit le 06/11/2016 à 6:25
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Janaillac voudrait bien que les marges beneficiaires de KLM soient partagees. Et bien ce sera non. Rate. Le service KLM est bien plus performant que sur AF. Souriants, serviables, l'exacte opposee des PN d'AF.

à écrit le 13/10/2016 à 18:31
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Avec un personnel navigant qui refuse de comprendre qu'il est surpayé et que la concurrence exige de la clairvoyance, rien d'étonnant. Le corporatisme tue la France à petit feu.

à écrit le 13/10/2016 à 11:06
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Ajouter dans la liste des projets, que les avions prets a decoller meme s'il tombe un peu de neige pourront s'envoler. Hiver 2008 tout le monde est descendu sans preavis alors qu'a droite American Airline decollait, ainsi que Lutfthansa, en fait il s...

à écrit le 13/10/2016 à 8:36
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Et les actionnaires? Doivent ils etre competitifs? Des parasites... et pire quand l'etat est actionnaire..

le 13/10/2016 à 15:46
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Les actionnaires parasites? ! Parlons en: Pas de dividendes depuis 2008, et un titre passé depuis 2006 de 30 euros a 4.7 EURO ... Des victimes au contraire ! Savez vous que vous pouvez devenir actionnaire, qu'on ne nait pas (toujours) actionna...

à écrit le 13/10/2016 à 7:26
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9eme mesure: financer les charges sociales par la fiscalité énergétique. Cette mesure est valable pour toutes les entreprises françaises. Elle est indispensable.

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