EasyJet revient enfin dans le vert

Si les compagnies européennes se sont engagées dans une course aux records avec la reprise du trafic depuis l'été 2022, ce n'était pas encore le cas d'Easyjet. La compagnie low-cost britannique vient tout juste de redevenir rentable lors de son exercice 2022-2023, qui s'est achevé fin septembre. Si des points de vigilance demeurent, les perspectives pour l'exercice qui débute sont positives.
Léo Barnier
Easyjet retrouve de l'altitude et les profits lors de son exercice 2022-2023.
Easyjet retrouve de l'altitude et les profits lors de son exercice 2022-2023. (Crédits : DAVID W CERNY)

Si Ryanair est parti pour enchaîner les records de profitabilité, ce n'est pas encore le cas d'Easyjet. La compagnie low-cost britannique vient tout juste de redevenir rentable à l'occasion de son exercice 2022-2023, achevé au 30 septembre. Lors des résultats, publiés ce mardi, elle annonce un retour des bénéfices opérationnels et financiers, malgré la hausse significative des coûts carburants. Une performance due à la maîtrise du reste des dépenses couplée à une croissance du trafic, en particulier cet été.

Avec 432 millions de livres de bénéfices net (quasiment 500 millions d'euros), Easyjet va mieux, elle qui en avait perdu 208 millions lors de l'exercice précédent. Ce résultat tient essentiellement à la performance opérationnelle du groupe qui a vu une progression de tous ses indicateurs. En un an, la compagnie a amélioré sa capacité de 14 % et son activité de 19 % avec 83 millions de passagers, ce qui s'est logiquement ressenti sur son taux de remplissage, en hausse de 3 points à 89 %.

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Maîtrise des coûts, hors carburants

En termes financiers, cela s'est traduit par une hausse du chiffre d'affaires de 42 % à 8,2 milliards de livres (9,5 milliards d'euros). Celui-ci a été porté tant par la hausse des recettes sur les billets (+37 % à 5,2 milliards de livres), entre croissance du trafic et des prix, que par la progression des revenus ancillaires (+37 % à 2,2 milliards de livres pour les ventes à bord, options de voyage, ventes croisées...). L'agence de voyages Easyjet Holidays, filiale du groupe, voit ses revenus doubler mais ceux-ci sont plus modestes avec 776 millions de livres.

L'autre point positif provient de la maîtrise des coûts unitaires hors carburant en dépit de cette forte remontée en puissance de l'activité. Ils ont été limités à 2 % par siège offert. Avec le kérosène, la donne est un peu différente : la facture carburant a explosé avec une progression de quasiment 60 %. Ramenée à la hausse de la capacité, cela fait tout de même une augmentation de 40 % par siège offert. Malgré cette dérive due à la remontée des cours du pétrole, Easyjet a réussi à maintenir une certaine pondération sur l'ensemble de ses dépenses, avec une hausse globale de 35 % de ses coûts globaux et de 11 % de ses coûts unitaires par siège offert.

Cela permet à Easyjet d'afficher un résultat opérationnel de 476 millions de livres (549 millions d'euros), contre à peine 3 millions de livres lors de l'exercice 2021-2022. La compagnie britannique retrouve ainsi son niveau de profits d'avant la crise sanitaire. Elle va tout de même devoir continuer à améliorer son bilan : si elle a réussi à doubler son flux de trésorerie opérationnelle à 1,5 milliard de livres, son flux financier a été impacté par 1,2 milliard de livres de remboursement de prêts bancaires et d'emprunts. Sa trésorerie a ainsi reculé de près de 600 millions de livres en an, pour se situer à un peu moins de 3 milliards de livres (3,4 milliards d'euros).

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Perspectives 2024 et au-delà

Pour l'exercice 2023-2024, Johan Lundgren, directeur général, assure que la demande va rester forte. Il compte donc poursuivre la montée en puissance de la capacité, avec une progression de 11 % prévue par rapport à l'exercice qui vient de s'achever et répartie sur l'ensemble des quatre trimestres. Il prévient néanmoins que sa compagnie est actuellement impactée par la crise au Moyen-Orient. Israël, la Jordanie et l'Egypte représentent ainsi 4 % de sa capacité prévue au premier semestre. Cela devrait notamment empêcher la compagnie de réduire sa perte au premier trimestre. L'exercice avait pourtant bien commencé avec une amélioration des profits en octobre par rapport à la même période l'an dernier.

Malgré cela, l'exercice semble avoir bien commencé avec une amélioration des profits en octobre par rapport à la même période l'an dernier. Et Easyjet indique que son revenu par passager est en hausse sur les réservations anticipées pour le reste de l'exercice par rapport à 2022-2023.

Le deuxième semestre devrait ainsi être plus positif, en particulier sur l'été 2024. D'autant que, comme le signale Johan Lundgren, une partie de la concurrence utilisant des Airbus de la famille A320 NEO et A220 va être impactée par les problèmes des moteurs Pratt & Whitney. Easyjet a, pour sa part, opté pour des moteurs Leap de CFM International. Sa flotte devrait continuer de croître l'an prochain avec un objectif de 358 appareils l'an prochain, contre 346 cette année. Et elle possède la possibilité de monter jusqu'à 373 avions.

Le patron d'Easyjet maintient ainsi ses ambitions de rentabilité à moyen terme, avec une croissance annuelle moyenne de la capacité de 5 % entre 2023 et 2028, un profit avant impôts de 7 à 10 livres par siège offert contre moins de 5 livres sur 2022-2023, et une hausse de la rentabilité des capitaux investis vers les 20 % (12 % pour cet exercice, négatif en 2021-2022).

Léo Barnier

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