[Article publié le jeudi 20 juillet à 10h38, mis à jour à 12h10] Déjà « confiant » pour cet été, comme l'indiquait son directeur général en mai, Easyjet s'attend à un bénéfice avant impôts « record » pour cette période, d'après un communiqué publié ce jeudi 20 juillet. Le groupe compte en effet sur une forte hausse du revenu par siège cet été, qui correspond au quatrième trimestre de son exercice décalé.
« Easyjet décolle », commente Richard Hunter, analyste de Interactive Investor, qui salue de bons chiffres trimestriels. Il précise que la compagnie britannique a réussi à augmenter ses revenus par siège grâce notamment aux facturations de frais annexes (bagages, choix des sièges, etc). Selon lui, la compagnie a aussi été aidée par « une demande persistante », tout comme ses homologues, après avoir été lourdement touchée par la pandémie de Covid-19.
Suite à ces annonce, l'action d'Easyjet a reculé ce jeudi de -2,42% à 482,90 pence vers 08h30 GMT, ce que l'analyste de Finalto, Neil Wilson attribue à des prises de bénéfices.
Des grèves déjà annoncées
Easyjet s'attend néanmoins à des turbulences pour cette période estivale. La compagnie avertit dans son communiqué de « conditions opérationnelles difficiles ». Ce, en raison de mouvements sociaux de contrôleurs aériens pour de meilleurs salaires, qui se traduisent par de nombreux retards et annulations de vols sur de nombreuses lignes aériennes, chez Easyjet et ses concurrents.
À l'aéroport londonien de Gatwick, une première série de quatre jours de grève aura ainsi lieu entre le 28 juillet et le 1er août et une deuxième entre le 4 et le 8 août, d'après le syndicat Unite, affectant potentiellement des vols d'Easyjet mais aussi de British Airways, Ryanair, TUI, Westjet ou encore Wizz.
Ces derniers mois, les grèves menées par les contrôleurs aériens français contre la réforme des retraites ont aussi eu des conséquences pour les compagnies aériennes. Elles ont en effet souvent été forcées de contourner le pays, avait indiqué en juin le dirigeant de l'Association internationale du transport aérien (Iata), Willie Walsh, leur principale organisation mondiale.
1.700 vols annulés, pour le moment
Dans ce contexte, Easyjet a annoncé la semaine dernière l'annulation d'environ 1.700 vols d'ici la fin de l'été en raison de restrictions liées au contrôle du trafic aérien en Europe, essentiellement au départ ou à l'arrivée de l'aéroport de Gatwick. Des annulations qui ne sont pas liées à des pénuries de pilotes ou d'équipages selon la compagnie.
« L'ensemble du secteur connaît des conditions difficiles cet été avec un espace aérien plus contraint en raison de la guerre en Ukraine (...) et de nouvelles grèves potentielles » des contrôleurs aériens, expliquait Easyjet.
Le communiqué de ce jeudi souligne que « des mesures ont été prises pour atténuer l'impact sur les clients », sans plus de détail. La semaine dernière, la compagnie assurait que « 95% des clients concernés » par les annulations avaient « déjà une place sur un autre vol ». Ces annulations sont d'ailleurs, selon elle, une goutte d'eau par rapport au trafic prévu cet été où « plus de 90.000 vols » seront assurés.
L'objectif pour la compagnie est d'éviter ce qu'il s'est produit l'été dernier où des grèves de personnel au Royaume-Uni et un manque de personnel avaient entraîné des retards, annulations, et scènes de chaos en série.
Easyjet déjà optimiste pour l'hiver
Pour l'analyste Richard Hunter, les mouvements de grèves qui contraignent l'espace aérien couplés à la crise du coût de la vie sont des menaces qui planent sur les revenus à venir des compagnies. Reste que pour l'instant, selon lui, « il y a peu de signes que les vacances font l'objet de sacrifices » de la part des consommateurs.
Easyjet se montre d'ailleurs optimiste pour l'hiver avec des réservations en hausse comparé à la même époque l'an dernier.
Pour rappel, au troisième trimestre clôturé fin juin, la compagnie a vu ses revenus bondir d'un tiers sur un an à 2,36 milliards de livres, tandis que le bénéfice avant impôts ressort à 203 millions de livres, aidé par une meilleure maîtrise des coûts, contre une perte de 114 millions un an auparavant. Et sur le premier semestre, elle a réussi à réduire sa dette de 29%, qui reste toutefois élevée à 307 millions de livres (plus de 350 millions d'euros).
(Avec AFP)
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