Le président du SNPL Air France "se prend pour le lider Maximo", selon Laurent Berger (CFDT)

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a appelé dimanche ses membres à voter pour la fin du conflit chez Air France et dénoncé une "prise en otage" de la compagnie par le syndicat de pilotes majoritaire menant le mouvement.
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT (Crédits : PASCAL ROSSIGNOL)

Si la CFDT fait partie des quatre syndicats ayant appelé à la grève contre le projet de réforme de la SNCF, il est au contraire avec la CFE-CGC en dehors de l'intersyndicale qui appelle à la grève depuis le mois de février. Invité du Grand rendez-vous Les Echos/CNews/Europe 1, son leader, Laurent Berger, n'a pas mâché ses mots à l'égard du syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) qui « prend tout le monde en otage (...) et « entraîne Air France vers le fond », mais aussi de son président Philippe Evain qui, selon lui « se prend pour le lider maximo (surnom de Fidel Castro, NDLR) et veut emmener tous les personnels du sol avec lui ». « Ils n'ont pas intérêt à le suivre, parce que c'est eux (...) qui vont payer la facture à la fin », a déclaré Laurent Berger.

"Ca va se passer comment à la fin si on suit le SNPL? Les pilotes, on va leur donner de quoi s'en sortir, et le personnel au sol, il trinquera. On aura des suppressions d'effectifs, on aura des réductions de personnel", a estimé le leader de la CFDT.

"Le SNPL, suivi par d'autres organisations très contestataires, sont en train de bloquer cette compagnie, et sont en train de la mettre en grosse, grosse difficulté", alors qu'Air France est "soumise à une concurrence énorme", a-t-il encore estimé.

Après 11 jours de grèves, le conflit a déjà coûté environ 300 millions d'euros à l'entreprise, estime la direction. L'intersyndicale a annoncé quatre nouvelles journées de débrayage les 3, 4, 7 et 8 mai.

Référendum

Pour tenter d'y mettre fin, la direction de la compagnie a présenté un projet d'accord salarial qu'elle a soumis pour consultation au personnel jusqu'à vendredi prochain. Les salariés sont appelés à répondre à la question: "Pour permettre une issue positive au conflit en cours, êtes-vous favorable à l'accord salarial proposé le 16 avril 2018?". Le patron d'Air France, Jean-Marc Janaillac, a mis sa démission dans la balance. Vu le faible nombre de grévistes (moins de 10%), il ne risque pas grand chose.

La CFDT "n'est pas demandeur de ce type de consultation", mais "dans ce cas précis où il y a une impasse totale, (...) nous disons aux salariés: il faut voter oui pour sortir de cette impasse", a dit Laurent Berger.

Le texte prévoit dès 2018 une augmentation des grilles salariales de 2% (et une enveloppe de 1,4% d'augmentations individuelles au sol), puis 5% supplémentaires étalés sur trois ans, conditionnés aux résultats économiques de l'entreprise. Le projet d'accord a été rejeté par les onze syndicats appelant à la grève, dont ne fait pas partie la CFDT. Ils réclament une augmentation générale des salaires de 5,1 % dès cette année.

"La négociation ne s'est pas terminée" (FO)

Elu vendredi, Pascal Pavageau, le nouveau secrétaire général de Force ouvrière (FO) , membre de l'intersyndicale d'Air France, a appelé pour sa part à voter contre la proposition. Avec cette consultation, "on a un phénomène de contournement des organisations syndicales", a-t-il expliqué.

"La négociation, elle n'a pas eu lieu, elle ne s'est pas terminée", a-t-il déclaré sur Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.

"Le rapport de force n'est pas une prise d'otage, quelle que soit l'organisation syndicale". Il estime que ce référendum est une stratégie de "contournement des organisations syndicales" et critique les propos du Premier ministre qui viennent, dit-il, "fausser l'intégralité (...) de toute capacité de négociation".

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a accusé la semaine dernière le patron d'Air France de vouloir dramatiser la situation et déplacer le problème.

 (avec AFP et Reuters)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 26
à écrit le 01/05/2018 à 10:31
Signaler
Les salaires ont augmenté grâce à la GVT pour la plupart des fonctionnaires /pilotes et je crains que l’Etat/contribuable qui est encore actionnaire ne finisse par mettre une énième fois la main à la poche. Ce conflit d’un autre temps devient indéc...

le 01/05/2018 à 18:35
Signaler
Dire que le GVT constitue une augmentation de salaire est un mensonge. Si un salarié obtient une promotion et que le salaire auquel il peut maintenant prétendre a subi un blocage de sept ans celui ci est bien inférieur au salaire qu’il aurait obtenu...

à écrit le 01/05/2018 à 10:25
Signaler
Sabena n'existe plus, Alitalia est sur le point de disparaître pour ne prendre que ces deux exemples. Si Air France continu la compagnie sera la prochaine des grandes européennes à disparaître. La question est de savoir quand la corde va céder, car...

à écrit le 30/04/2018 à 15:02
Signaler
LE risque, c'est que KLM veuille s'affranchir. Et que le très libéral Macron fasse voter pour la séparation. Ces "syndiqués" oublient peut être que les droits de trafic appartiennent à l'Etat, et pas à la compagnie...

le 01/05/2018 à 18:11
Signaler
Le très libéral Macron ne peut intervenir dans une entreprise privée , L’etat ne détient que 17 pc des parts. Les créneaux sont propriété des compagnies pas de l’etat.

à écrit le 30/04/2018 à 14:07
Signaler
Ce n'est pas tolérable, ni admissible de constater que ce sont toujours les mêmes, minoritaires qui bloquent la majorité des employés. Au niveau des organisations syndicales, il y a effectivement, des grévistes professionnels. Quant au personnel navi...

le 30/04/2018 à 14:45
Signaler
Allez voir ailleurs, si on est pas content ? Vous voulez dépeupler la France ou quoi ?

le 01/05/2018 à 18:09
Signaler
L’inanité de votre commentaire est bouleversant... Que vous n’acceptiez pas que le droit de grève soit constitutionnel, c’est votre droit . Ne refusez pas ce droit à autrui . Il est juste bon de vous rappeler que la tres grande majorité des frança...

à écrit le 30/04/2018 à 13:48
Signaler
On aura tout lu ! Un "syndicaliste" qui dénonce "une prise d'otage" par des grévistes.

le 30/04/2018 à 14:37
Signaler
@daniel Roux, la chose et les autres : quand 10% de grévistes menacent gravement l'entreprise des autres 90%, c'est une obligation de soutenir les victimes contre les bloqueurs. LB a raison. Il défend les salariés, pas les pilotes "fat cats" arrogant...

le 01/05/2018 à 18:02
Signaler
Pff encore votre sempiternel commentaire non argumenté. Cette grève , qu’elle soit légitime ou non est déclenchée par une intersyndicale qui représente la majorité des personnels. Ne confondez pas taux de participation et soutien à la grève . De n...

à écrit le 30/04/2018 à 12:49
Signaler
Mr Berger votre place est avec le MEDEF....honte à vous....Ne vous inquietez pas Mr Berger, vous l'aurez votre place au gouvernement....

à écrit le 30/04/2018 à 11:02
Signaler
"Le SNPL, suivi par d'autres organisations très contestataires". Oui onze syndicats sauf la CFDT et la CFE-CGC, syndicats minoritaires qui avaient signé le 1er accord salarial rejeté..

à écrit le 30/04/2018 à 10:06
Signaler
Le patron de la CFDT a dit tout haut ce que beaucoup en interne pensent tout bas.Je ne comprends pas non plus La CGT qui soutient cette démarche suicidaire pour la compagnie et surtout pour les petits personnels.L’endettement est par ailleurs énorme...

le 01/05/2018 à 17:55
Signaler
L’endettement d’air france A été divisé par trois en un an .. La dette est passée de 3,7 milliards d’euros à 1,6 milliards fin 2017. Sans aucune intervention de l’etat : c’est une entreprise privée La dernière intervention financier de l’etat dans...

à écrit le 30/04/2018 à 9:02
Signaler
La CFDT est depuis longtemps un syndicat réformiste au sens le pire du terme (collaborationniste) mais son intervention est en partie justifiée. Il faut mettre fin une fois pour toute au pouvoir de nuisance des pilotes d'Air France qui n'ont en aucun...

à écrit le 30/04/2018 à 7:54
Signaler
Une population qui gagne plus de 15 000 € , qui fait grève, c’est juste indécent. Je leur adresse ce message, pourquoi ne quittez vous pas cette compagnie si les conditions de salaire ne vous satisfont pas

le 01/05/2018 à 1:00
Signaler
La réponse à votre question est évidente : ils ne quittent pas la compagnie car il sont payés plus de 15.000 euros par mois et il est impossible de retrouver ce salaire ailleurs. Ce qui ne les satisfait pas, ce n'est pas le salaire, c'est qu'il a ten...

à écrit le 30/04/2018 à 7:02
Signaler
Contribuable français à votre porte monnaie vous qui ne voyagez plus avec Air France, vous qui n'avez pas les moyens de prendre l'avion vous devrez quand même renflouer une nouvelle fois à travers vos impots cette compagnie dont l'état est actionnair...

à écrit le 30/04/2018 à 6:01
Signaler
Si air france embauchait ses pilotes avec un contrat de travail de droit du pays de chacune de ses destinations à l'étranger ils ne seraient pas dans cette situation. Tous ces gros salaires en veulent toujours plus et tiennent leurs collègues au sol ...

à écrit le 29/04/2018 à 18:24
Signaler
Laurent BERGER a peut-être tort sur la méthode mais il a raison sur le fonds : ceux qui seront licenciés ce ne seront pas les pilotes avec leurs gros salaires.

à écrit le 29/04/2018 à 18:15
Signaler
le salaire des pilotes varient de 10000 e à 20000 e mensuel soit 10 fois celui de l'employé moyen de la compagnie . 5% représente de 500 e à 1000 e de rallonge au mépris des rempants . il est urgent de remplacer ces féodaux du SNPL par des robots...

à écrit le 29/04/2018 à 16:17
Signaler
Curieux cette sortie de Mr Berger ... un leader « syndical » qui qualifie ses homologues syndicalistes de «  preneurs d’otages « .... Par contre aucune trace de doute quant à son comportement : la signature, avec son acolyte de la CGC, d'un accord ...

le 29/04/2018 à 19:34
Signaler
Ne confondez pas blocage des grilles salariales et blocage des salaires. Ces derniers ont augmenté pour beaucoup de salariés d'AF depuis 2011 malgré le gel des grilles. Le pouvoir d'achat n'a pas baissé pour l'essentiel des salariés.

le 29/04/2018 à 20:10
Signaler
BRAVO Monsieur : enfin un syndicaliste qui ose dire tout le mal que le PS pense des PNT. Pour Wilco ; à 200 000 euros annuels mini le salaire du PNT AF , qui va pleurnicher sur eux ? Quant aux pilotes , qu'ils aillent piloter en Chine ou Ailleu...

le 29/04/2018 à 20:32
Signaler
Un jour viendra ou il faudra rendre des comptes....et j'espère que l'état actionnaire n'interviendra pas financièrement....merci le contribuable. Après, il ne faudra pas dire que c'était les autres ! Merci la paranoïa ! Libre à vous de comprendre o...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.