Les compagnies aériennes sont impactées par la géopolitique et la dernière annonce de United Airlines en est la preuve. La compagnie aérienne américaine a annoncé vendredi l'augmentation à l'automne de ses dessertes entre la Chine et les Etats-Unis.
Ainsi, les vols vers Pékin reprendraient à une fréquence quotidienne, dès novembre, sans préciser la date à laquelle cette liaison avait été suspendue ni le motif. Par ailleurs, les vols entre San Francisco et Shanghai doivent de nouveau être quotidiens à partir du 1er octobre.
Cet accroissement des liaisons se fait « grâce à l'accord entre les gouvernements des Etats-Unis et de la Chine pour augmenter les vols entre les deux pays », a souligné United.
Un signe de l'apaisement des relations entre la Chine et les Etats-Unis
Les Etats-Unis ont récemment relancé leur dialogue avec la Chine malgré leurs nombreux différends, avec une succession de visites de hauts responsables américains à Pékin dont le chef de la diplomatie Antony Blinken.
« Nous sommes reconnaissants de ce pas en avant positif dans les services aériens de passagers entre les Etats-Unis et la Chine », a commenté Patrick Quayle, vice-président chargé du réseau mondial et des partenariats de la compagnie aérienne, cité dans le communiqué.
Il a souligné que cette annonce représentait une bonne nouvelle, notamment parce que la capacité de United à desservir la Chine en vols directs depuis le centre et l'est des Etats-Unis « est très sérieusement limitée par les restrictions russes de survol » liées à la guerre en Ukraine.
Les compagnies aériennes en pleine forme en 2023
Des barrières dommageables pour United Airlines puisque le trafic aérien mondial connait un très fort rebond depuis 2022, suite à l'arrêt des mesures sanitaires anti Covid-19. L'Union des aéroports français (UAF) a par exemple affirmé que le trafic dans l'espace aérien français a presque doublé par rapport à l'année précédente.
Si des disparités géographiques persistent, notamment en raison de la levée tardive des restrictions de voyage en Asie, de nombreuses régions du monde retrouvent peu à peu les niveaux d'activité de 2019, année record pour le transport aérien.
Pour preuve, Pascal de Izaguirre, président de la Fnam et PDG de Corsair, n'hésite pas à se réjouir de la « bonne dynamique » actuelle et « des perspectives de trafic qui se présentent sous des augures favorables ». Il est appuyé, chiffres à l'appui, par Marc Rochet. Le directeur général d'Air Caraïbes a indiqué que le trafic français avait récupéré 80 % de ses volumes en 2022 par rapport à 2019, et qu'en ce début d'année le curseur était monté à 91 % en janvier et 94 % en février. « Je pense qu'avant l'été, ou à l'été, nous serons à 100 % par rapport à 2019 », déclare-t-il ainsi.
Pourtant, derrière ce tableau favorable, presque inespéré il y a encore un an, se cachent des inquiétudes fortes. Les problèmes macro-économiques et géopolitiques pèsent ainsi dans les esprits, mais c'est surtout l'ensemble des perturbations qui mettent les chaînes logistiques sous tension qui inquiètent les décideurs du transport aérien. « C'est une préoccupation, déclare Pascal de Izaguirre. Nous voyons qu'il y a des difficultés dans la chaîne d'approvisionnement logistique au niveau des équipementiers, au niveau des motoristes et au niveau des constructeurs. »
(Avec AFP)
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