En marche avant maintenant !

Avec 200.000 voix d'écart entre le RN, arrivé en tête des élections européennes, et la liste LREM-Modem, Emmanuel Macron limite la casse et retrouve un peu d'espace politique après six mois d'apnée politique. Un bol d'air salvateur pour le président de la République qui devra, dans les semaines à venir, mener de front de nombreuses réformes potentiellement explosives. Par Philippe Mabille, directeur de la Rédaction.
Le président de la République Emmanuel Macron.
Le président de la République Emmanuel Macron. (Crédits : Piroschka Van De Wouw)

Le vote utile l'a finalement emporté sur le vote sanction. C'est le principal enseignement que l'on peut tirer au plan national de ces élections européennes. Avec seulement 200.000 voix d'écart entre le RN, en tête, et la liste LREM-Modem, Emmanuel Macron a limité la casse et retrouvé un peu d'espace politique après six mois d'apnée politique. Les électeurs qui ont voulu adresser un carton rouge à Emmanuel Macron ont porté leurs suffrages vers Marine Le Pen, qui fait le plein de voix chez les catégories populaires. La gauche, qui serait majoritaire si elle cessait la stratégie suicidaire de la division, s'est fait piquer le leadership par Europe Écologie-Les Verts qui devient la première force de gauche, ce qui sera crucial lors des municipales dans les grandes villes.

Quant à la droite, elle a perdu son pari et affronte l'une des plus graves crises de son histoire en ne réunissant même pas la moitié des électeurs de François Fillon autour de son candidat, François-Xavier Bellamy. Le parti dirigé par Laurent Wauquiez s'est fracturé entre ceux qui ont franchi la digue jusqu'ici étanche avec les nationalistes du RN et ceux de la droite modérée qui ont (définitivement ?) rejoint le camp de la majorité présidentielle pour soutenir la ligne réformiste proeuropéenne d'Emmanuel Macron.

Un calendrier législatif chargé

En ce sens, on peut dire que se parachève avec ce scrutin de mi-mandat la recomposition de la vie politique française qui se concentre désormais sur un duel au sommet entre deux options : le RN et l'alliance LREM/Modem. Pour les partis « traditionnels », LR comme le PS, le spectre d'une disparition totale du paysage politique français se profile. Les neuf mois qui nous séparent des municipales de mars 2020 vont désormais rythmer le calendrier gouvernemental. Édouard Philippe, conforté comme chef de file de la majorité, va piloter au pas de charge l'acte II annoncé par le chef de l'État avec des réformes explosives à mener à un train d'enfer.

Réforme de l'impôt sur le revenu et de l'assurance-chômage en juin, remise du rapport Delevoye cet été puis annonce des mesures pour unifier les 42 régimes de retraite en septembre, réforme de l'État et de la fonction publique, et de la haute fonction publique avec l'attente du rapport Thiriez sur l'ENA, mais aussi statut des élus, décentralisation et déconcentration, budgets de l'État et de la Sécu, loi sur l'économie circulaire et sur les nouvelles mobilités, loi Climat-Énergie, loi Santé. Le calendrier législatif donne le tournis et risque l'embolie : pour les députés LREM, le sigle En Marche n'aura sans doute jamais autant mérité son nom. L'enjeu pour Emmanuel Macron : faire la démonstration qu'il peut apporter des résultats et des progrès concrets avant les municipales, remporter plusieurs grandes villes et se redonner une dynamique pour 2022, dont, c'est bien connu, il se « fiche complètement », mais pas trop quand même.

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Commentaires 9
à écrit le 01/06/2019 à 9:31
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De faire passer une défaite pour une victoire est surtout d'un point de vue sémantique très inquiétant ne faisant prouver que la mauvaise foi du gars.

le 01/06/2019 à 14:36
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C'est même assez orwellien

le 02/06/2019 à 14:02
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Le véritable enjeu de ces élections ,était de se partager les voix des républicains entre Macron et Le Pen.Wauquiez n'a rien vu venir.C'est une victoire pour Macron. signalé

à écrit le 01/06/2019 à 8:10
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Avec "les progressistes" on régresse pour collaborer a l'uniformisation de la zone sous tutelle de cet administration hors sol qu'est l'UE de Bruxelles!

à écrit le 31/05/2019 à 23:31
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LREM ou la dictature des minorités agissantes à tort et à travers.

le 01/06/2019 à 10:58
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La minorité agissante, n'est ce pas plutôt ceux qui descendent dans la rue pour casser?

le 01/06/2019 à 19:38
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La minorité agissante c'est celle qui n'a pas le R.I.C. pour s'exprimer!

à écrit le 31/05/2019 à 21:40
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80% ne vote pas Lrem en France! si on ajoute ceux qui ne vote pas...

le 01/06/2019 à 10:01
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79% ne votent pas RN, 86% ne votent pas écolo, 94% ne votent pas Mélenchon... Vous n'avez pas d'autres arguments...

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