
Les dernières prévisions alarmantes du GIEC justifieraient pour beaucoup une remise en cause radicale de notre modèle de civilisation. Lors de son ultime discours en tant que ministre de l'Écologie, Nicolas Hulot avait expliqué qu'il n'avait « pas réussi à combler cette ligne de faille entre l'économie et l'écologie ». La recherche perpétuelle et égoïste de profit épuiserait les ressources de la planète et nous mènerait droit à la catastrophe.
Protéger la nature grâce au profit
De multiples exemples à travers le monde contredisent cette affirmation péremptoire. En Namibie, une approche contre-intuitive a été adoptée dans les ranchs privés depuis près de cinquante ans. Les éleveurs ont remplacé leurs troupeaux de bovins par des réserves de faune et de flore locales. L'attrait des touristes occidentaux pour les safaris est bien plus profitable et permet aux propriétaires de rentabiliser la reproduction et la protection des girafes et autres antilopes face au braconnage. Dans ce pays, la population d'animaux sauvages dans les ranchs a augmenté de 80 % depuis l'instauration de droits de propriété privée en 1967.
Ce succès s'explique par la recherche du profit. Considérée à tort comme un vice, elle est un puissant incitateur pour le propriétaire à prendre soin de son capital naturel s'il parvient à le monétiser par la culture, l'élevage ou le tourisme. Lorsqu'une ressource n'appartient à personne (ou à tout le monde - ce qui revient au même), chacun est amené à la piller, à l'exploiter ou à la polluer jusqu'à l'épuisement total. Ce constat n'était pas étranger à Aristote, qui remarquait que « ce qui est commun au plus grand nombre fait l'objet des soins les moins attentifs. L'homme prend le plus grand soin de ce qui lui est propre, il a tendance à négliger ce qui est commun ».
Défaillance ou défaut de marché ? La tragédie des biens communs
Les drames écologiques surgissent moins de la défaillance que du défaut de marché, à l'image de la surpêche où il n'est pas possible de définir des titres de propriété sur les poissons en l'état de la technologie actuelle. Néanmoins, quand cela peut se faire, l'instauration de droits de propriété est le meilleur moyen de mettre fin à la tragédie des biens communs et d'attribuer une grande valeur aux ressources écologiques rares. Les réussites sont légion.
À 40.000 euros le kilo, le commerce de corne de rhinocéros en Afrique du Sud permet aux propriétaires des animaux de financer la protection et la reproduction du mammifère tout en en tirant profit. C'est en garantissant des droits de propriété marqués au fer rouge sur les bisons d'Amérique que l'espèce a été sauvée de peu de l'extermination au XIXe siècle. Autre exemple, l'aquaculture permet de satisfaire toute l'augmentation de la demande en poisson depuis le début des années 1990 et va bientôt dépasser la pêche traditionnelle en quantité. Notons que les espèces marines toujours menacées de surpêche comme le thon rouge sont celles qui n'ont pas encore été domestiquées.
Croissance économique et écologie
Certes, le développement économique affecte parfois dramatiquement les écosystèmes et la biodiversité, mais il arrive un seuil à partir duquel la situation s'inverse et s'améliore grâce aux richesses et aux technologies accumulées. L'augmentation des rendements agricoles permet de nourrir en quantité et en qualité la population tout en laissant la place à des espaces naturels plus sauvages. Dans les régions ayant dépassé un PIB par habitant de 3.900 euros, les forêts reprennent du terrain. Même si des efforts doivent encore être accomplis, la qualité de l'air s'est grandement améliorée dans les pays occidentaux. Dans ces derniers, les déchets plastiques sont traités, stockés ou recyclés à plus de 95 % et ne sont plus rejetés dans la nature.
Lorsque nos besoins élémentaires sont satisfaits et que notre niveau de vie augmente, une partie de nos ressources peut être allouée au recyclage, à la protection de la biodiversité et à la production d'énergies décarbonées. Dans les pays ayant adopté l'économie de marché et qui sont, par conséquent, les plus riches, l'indice de performance environnementale bat tous les records. La France est d'ailleurs en deuxième place derrière la Suisse et devant le Danemark. Même le World Wide Fund (WWF), dont l'approche méthodologique est fortement critiquable, calcule que la biodiversité a augmenté de 10 % dans les pays riches depuis les années 1970.
Dans les pays qui refusent l'économie de marché, le non-développement économique est à l'origine des plus grands drames écologiques de notre époque. L'absence de traitement des eaux et des déchets véhicule des maladies gravissimes. Les affections diarrhéiques tuent encore près de 4.000 personnes par jour dans les pays pauvres. Une personne meurt toutes les dix secondes dans le monde à cause de la pollution de l'air issue de la cuisson au feu de bois. En plus de sauver des centaines de milliers de vies chaque année, la gazinière ou le raccordement électrique limitent la déforestation.
Mettre le capitalisme au service de la nature
Les approches décroissantes ou malthusiennes sont donc des contresens si l'on veut améliorer la situation écologique de la planète tout en éliminant la misère et les maladies. Si la nature est capitale pour l'humanité, protégeons sa valeur économique grâce au capitalisme pour lutter contre la tragédie des biens communs !
Comme l'expliquait l'économiste Julian Simon, le statut de « ressource » est relatif à l'usage que l'on en fait. Leur rareté fait augmenter leur prix ce qui incite les entrepreneurs à les rationner, les recycler, ou en développer des substituts. La connaissance, la technologie, la richesse accumulées depuis deux siècles et les innovations que nous n'imaginons pas encore nous permettront de nous adapter au changement climatique. Nous sommes déjà capables d'inventer des robots sous-marins face aux parasites de la grande barrière de corail, de modifier génétiquement des moustiques contre la malaria et de développer des plateformes de crowdfunding pour sanctuariser des espaces naturels.
Débarrassons-nous des marchands de peur et de catastrophisme. Libérons-nous des entraves à la recherche scientifique et au développement technologique. Par l'innovation et nos choix de consommation quotidiens, devenons les acteurs du progrès dans une économie de marché résolument prospère et écologique.
Merci pour votre article. Je souhaite faire appel à une extrême vigilance par rapport à ce qui est développé dans votre article. Il y a déjà un certain manque vis à vis des affirmations et des sources.
Ensuite je souhaite complètement contre-argumenter votre propos "Certes, le développement économique affecte parfois dramatiquement les écosystèmes et la biodiversité, mais il arrive un seuil à partir duquel la situation s'inverse et s'améliore grâce aux richesses et aux technologies accumulées. "
Bien que vous sembliez montrer un phénomène et un cas spécifique par exemple où la forêt et la nature puissent regagner du terrain quand il s'inverse, la tendance et les enseignements contredisent complètement celui-ci. La déforestation n'a jamais été aussi intense et elle continue aujourd'hui. Nous continuons d'épuiser.
Ensuite cette réflexion me rappelle exactement la première révolution industrielle.
En ce temps, la combustion du bois est principalement la source d'énergie. Le charbon a été ciblé et utilisé sois-disant pour permettre aux forêts de se renouveler. Que s'est t-il passé ? La demande en énergie qui a accompagné la révolution industrielle a été telle que le charbon et le bois étaient de mise. Pas de répit pour les forêts. Aujourd'hui on a ajouté le pétrole. Puis les énergies renouvelables. Donc vous avez la démonstration que l'homme jamais ne renonce dans les faits à une énergie pour une autre. Elles s'additionnent toutes entre elles. Et pire, vous pouvez aller vous renseigner pour voir que les énergies renouvelables ne remplaceront pas le pétrole jusqu'à la dernière goutte, car elles permettent un meilleur retour sur investissement pour l'extraction sur les plateformes pétrolières.
Merci
En revanche vous continuez à ne pas répondre à la question posée. Personne ne prétend que ceux qui soutiennent et profitent du système capitaliste protègent la nature. Ni l'auteur ni moi. En revanche -et par opposition à une vision étatiste- l'auteur et moi proposons l'idée que si vous êtes propriétaire vous protégez mieux. Pour reprendre votre exemple le problème de la montagne d'or c'est que l'exploitant n'a pas eu à payer le prix de la zone qu'il va exploiter et que n'en étant qu'un utilisateur temporaire il se contentera certainement de faire ce à quoi il est contraint par la loi. S'il avait dû payer l'acquisition de la montagne pour pouvoir exploiter l'or il aurait certainement fait de son mieux pour préserver sa valeur. C'est la théorie en tout cas. Bien sûr le prix est une question difficile mais si on imagine qu'un état est en mesure d'interdire l'exploitation il doit aussi être capable de résister à une offre pour la remonter à la valeur suffisante pour assurer sa conservation. Tout le monde est alors gagnant. En l'occurrence la question des ressources finies est la plus complexe à mettre en oeuvre. Mais ce n'est pas le cas des terres ou de la mer qui perdent toute valeur (écologique et financière) dès que vous cessez d'en prendre soin.
Mais encore une fois cela ne contredit en rien la thèse de l'auteur. Bien au contraire. Oubliez votre vision fantasmée du capitalisme qui confond l'observation du réel (largement conditionné par une incompétence politique) et la réflexion théorique à laquelle appele cet article. Prenez du recul! Toutes nos politiques sont fondées confusément sur le principe que les personnes physiques ou morales sont incapables de se comporter "ethiquement" et par conséquent que seul l'état doit décider autoritairement de ce qui est bon ou mauvais. Pas très démocratique ou respectueux de la liberté non? Cet article propose une autre approche. Est ce que cela ne mérite pas de réfléchir un peu?
Evidement dès lors qu'on supprime les paradis fiscaux.
Le capitalisme, c'est une guerre économique où la recherche des gains priment.
L'optimisation des circuits d'approvisionnement les plus courts, du stockage, et plus généralement toute la logistique, conduisent à faire des économies en énergies et en matériels. Un axe essentiel du capitalisme est bien de minimiser les pertes pour générer plus de marge. Raison pour laquelle les machines outils les plus rentables sont celles qui analysent et corrigent à la volée leurs fabrications ou assemblages. Ce qui permet d'éviter d'arrêter une chaine de fabrication ou d'assemblage, voir de minimiser le temps d'intervention sur cette chaine si l'arrêt est nécessaire.
Le recherche du 0 défauts, du minimum de pertes, (casses, dégradations, rebus, invendus, déchets, copeaux, fuites, frottements, déperditions de chaleur) conduisent à des gains de temps de matières premières, et au final des dépenses moindres en d'énergies.
Au fur et à mesure des décennies, dans les économies avancées, le taux des accidents de travail régresse. C'est social, humain, communication, mais surtout indispensable pour que la machine tourne au mieux sans discontinuer et ne s'enraille pas.
Le capitalisme s'impose par la mondialisation, et se régulera de plus en plus avec le temps !
Et puis aucun de celles et ceux qui va lire mon commentaire ne va sauter à pieds joints sur son smartphone meilleur que les autres, symbole du capitalisme et de l'ascension sociale.
Scientifiquement prouvé : acquérir un gros 4x4 ou un gros smartphone ne rend pas plus intelligent ! Tout comme se laisser pousser la barbe !
Il faut se donner un peu de mal quand on pretend démontrer qu'Aristote se trompe non?
Ironiquement c'est vous qui apportez des preuves à l'analyse de l'auteur puisque tout vos exemples montrent que personne ne prend soin de ce qui ne lui appartient pas (les suisses en France dans votre exemple). Avez-vous un argument pour justifier que la démonstration de l'auteur est erronée ?
Je suis triste pour nous car votre discours religieux extrémiste nous aura tué prochainement en grand nombre.
Vous êtes par contre inexcusable.
Excusez mon language mais vous êtes à la masse. Le temps du capitalisme financier est mort, et il entrainera probablement l'humanité avec lui.
Abject !
Il y a les analyses, plutôt objectives des chercheurs du CNRS et il y a les messes néolibérales venant de gens achetés par les pollueurs.
Quand l'information se transforme en désinformation du fait de la seule volonté des propriétaires de capitaux et d'outils de production. "Celui qui sait commander trouvera toujours ceux qui savent obéir" "Tu veux te décupler ? Tu veux te centupler ? Cherches des zéros" Nietzsche
Lamentable, c'est pas avec des gens comme vous, qui nous font reculer un peu plus tous les jours et volontairement en plus, pour vos seuls petits intérêts de bas étages, que l'on pourra retrouver un jour une économie aine et dynamique.
Au secours.