En cette Journée Mondiale des Droits des Femmes, nous célébrons une victoire historique pour l'égalité et la liberté des femmes en France et dans le monde : le droit à l'interruption volontaire de grossesse est désormais inscrit dans la Constitution française. Cette avancée majeure est le fruit d'années d'une lutte acharnée menée par les défenseurs, femmes et hommes, des droits des femmes. Des défenseurs de l'idéal dont nous, militantes de Territoire de Progrès, avons toujours accompagné les combats.
Pourtant, cette victoire ne doit pas nous faire oublier les obscurantismes conquérants.
En effet, partout, les droits des femmes continuent d'être remis en cause. A travers le monde, bien sûr. Mais également dans notre pays où les populistes et les fondamentalistes religieux mènent l'offensive. Il nous faudra donc tout le courage et la détermination d'une Simone Veil, d'une Gisèle Halimi ou d'une Simone de Beauvoir pour poursuivre leur combat pour l'égalité et la justice.
La lutte pour l'égalité des sexes transcende les générations et les frontières. Comme le rappelle Élisabeth Badinter : « Le féminisme, ce n'est pas un combat contre les hommes, c'est un combat pour l'égalité ». Cette égalité va bien au-delà de la simple reconnaissance des droits reproductifs. C'est une bataille pour l'autonomie, la dignité et la justice. Pour toutes les femmes, quelles que soient leurs origines sociales ou leurs parcours de vie. Car l'égalité ne se négocie pas, ne se moyenne pas, ne s'ajuste pas. L'égalité des droits est la condition première à tout. Il ne peut y avoir dans notre pays de demi citoyen ou plutôt, de demie citoyenne.
Que dire alors des obstacles dressés dans les carrières professionnelles des femmes en raison de leur genre ? Que dire des discriminations salariales qu'elles subissent et que représente ce quart qui fait l'écart entre le salaire d'une femme et celui d'un homme ? Que dire de la surreprésentation des femmes dans les emplois précaires, aux horaires inconciliables avec une vie normale, sans sécurité financière ni protection sociale adéquate ? Que dire de leur sous-représentation dans les métiers scientifiques, techniques et numériques, ceux qui payent bien et assurent un emploi durable ?
Quand reconnaitrons-nous enfin la contribution cachée qu'elles apportent au bon fonctionnement de notre société ? Dans une écrasante majorité des cas, ce sont elles qui assument la responsabilité de l'éducation et du bien-être des enfants. Elles sont le socle de 82% des familles monoparentales. Elles sont largement majoritaires chez les aidants qui accompagnent des proches en situation de handicap ou au crépuscule de leur existence. Comment empêcher qu'elles sacrifient leur propre vie au service de celles des autres ?
Mais ce ne sont pas les seules montagnes que les femmes ont à franchir.
Trop souvent, elles sont aussi confrontées à des obstacles dans l'accès aux services de santé, à l'éducation, au logement... Face à ces constats saurons-nous faire en sorte que la santé des femmes fasse l'objet d'investissements aussi massifs que celles des hommes et qu'elles ne soient pas systématiquement sous diagnostiquées pour les maladies cardiovasculaires ?
Saurons-nous assurer l'égalité dans l'orientation académique puis professionnelle ? Saurons-nous lutter pour que le « c'est pas pour toi » n'empêche pas des jeunes filles d'accéder à des carrières de techniciennes ou d'ingénieures pour lesquelles elles ont toute légitimité ?
On le voit, si beaucoup a été fait, beaucoup reste à faire. Le chemin pour l'égalité réelle des femmes dans tous les domaines de la vie est encore long. Les prétextes pour ne pas l'emprunter, nombreux.
Pour porter ce combat, il nous faut des règles du jeu claires : instaurons dans la loi organique la non-régression des droits des femmes, comme nous l'avons fait pour l'environnement, et systématisons l'évaluation pour chaque projet de loi de leur impact sur les inégalités de genre. Ce n'est qu'en rendant explicites nos choix politiques et en évaluant leur impact réel que nous saurons progresser.
La longue marche pour le droit des femmes ne s'achèvera qu'à condition de bâtir l'égalité réelle plutôt que de façade. Alors, avançons !
1ère signataire :
Agnès Pannier-Runacher, Présidente du Conseil National de Territoires de Progrès
Co-signataires :
Patricia Mirallès, Vice-Présidente de Territoires de Progrès
Brigitte Bourguignon, Vice-Présidente de Territoires de Progrès, Ancienne ministre
Françoise Dumas, Vice-Présidente de Territoires de Progrès, ancienne Présidente de la Commission Défense de l'Assemblée nationale
Émilie Chalas, Vice-Présidente de Territoires de Progrès, Conseillère municipale de Grenoble
Sylvie Ros-Rouart, Déléguée nationale à l'Égalité de Territoires de Progrès, Maire adjointe de Castelnau le Lez
Jacqueline Maquet, Députée du Pas de Calais,
Michèle Peyron, Députée de Seine et Marne,
Lysiane Métayer, Députée du Morbihan
Christine Decodts, Députée du Nord
Marjolaine Meynier-Millefert, députée de l'Isère
Irène Tolleret, Députée européenne
Agnès Simon Picquet, Maire de Les Junies
Valérie Jacquet-Violleau, Maire adjointe de Toulouse
Véronique Dauvergne, Maire adjointe d'Aubervilliers
Catherine Osson, Maire adjointe de Wattrelos
Danièle Picard, Maire adjointe du Creusot
Innocente Félicité Sathoud, Conseillère municipale de Conflans-Sainte-Honorine
Cassandre Métayer, Conseillère municipale de Guer
Florence de Massol, Co-déléguée Paris de Territoires de Progrès, Conseillère du 20ème arrondissement de Paris
Laure Déroche, ancienne Maire de Roanne
Lila Lokmane, Vice-présidente du Conseil National de Territoires de Progrès
Denise Marchix, militante
Soukaina Ben Jaafar, militante
Diana André, militante
Romane Bouillez, militante
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