
Deux tiers des Français sont favorables à la réforme des retraites. C'est le résultat d'un récent sondage qui contraste avec la popularité d'Emmanuel Macron. Chacun sait que le système actuel met en péril les générations futures et qu'il est indispensable de le réformer. Face à ce constat ressassé depuis bientôt trente ans, pas moins de sept réformes ont été menées sans pour autant résoudre l'insoutenabilité intrinsèque de la répartition. Malheureusement, le projet du gouvernement ne s'approche pas non plus d'une véritable transformation dont nous avons besoin.
Sur la forme, le projet a tout pour plaire. Avec la mise en place d'un système universel et unique à points, tout sera désormais simple et juste. Fini les régimes spéciaux privilégiés. Fini l'opacité. Fini les déficits. Les comptes notionnels fonctionneront en pilotage automatique et resteront équilibrés. Cette promesse séduisante laisse croire que la solution est enfin là. Ce discours qui plaît légitimement aux Français est pourtant un leurre.
Le ratio démographique continuera à chuter
Certes, certains privilèges des régimes spéciaux pourraient être abolis à condition que le gouvernement tienne face aux corporations syndicales. Mais le principe de la répartition hérité du régime de Pétain n'est pas remis en cause. Derrière l'accumulation virtuelle de points, les 18 millions d'actifs français continueront de payer pour les 14 millions de retraités. Système notionnel ou pas, la dépendance forcée des séniors vis-à-vis de la génération antérieure ne peut que s'aggraver. Le ratio démographique, qui est passé de 3 actifs pour un retraité en 1975 à 1,5 aujourd'hui, continuera de chuter. Les séniors et les travailleurs sont inéluctablement condamnés à voir baisser les pensions, augmenter les cotisations et retarder l'âge de départ à la retraite.
L'exécutif ne s'attaque donc pas à la racine du mal : la dépendance intergénérationnelle. Celle-ci n'a rien à voir avec la solidarité. Les pensions restent proportionnelles aux revenus et chacun sera un jour créditeur et débiteur. La solution existe, c'est la capitalisation. Mais elle reste taboue dans notre pays. Le retour sur investissement de l'épargne étant supérieurs au taux de croissance, un euro capitalisé permet d'obtenir un « rendement » double de celui de la répartition, et ce, malgré les crises et les krachs boursiers.
Face à ce constat, la plupart des pays du monde ont su trouver des solutions. En 2016, 17 des 35 pays de l'OCDE étaient dotés à des degrés divers de régimes capitalisés publics ou privés, obligatoires ou quasi obligatoires. Le Danemark, les Pays-Bas et l'Australie offrent les meilleures retraites du monde. Dans ces trois pays, un solide pilier d'épargne individuelle ou collective a été développé. Aux Pays-Bas, les actifs dans les fonds de pension atteignent 180 % du PIB, ce qui est le taux le plus élevé de l'OCDE. Au Danemark, chaque génération finance ses propres droits. Des régimes professionnels négociés par des conventions collectives et par capitalisation intégrale complètent les retraites pour 90 % de la population, fonctionnaires compris. En Australie, l'épargne retraite privée est encouragée par le biais d'allègements fiscaux. Les gestionnaires des 100.000 fonds australiens disposent d'une grande marge de manœuvre et d'une liberté de choix en termes de placements, ce qui favorise la concurrence.
Pas de place à la capitalisation en France
En France, l'importance du régime général et des complémentaires obligatoires ne laissent quasiment pas de place à la capitalisation, qu'elle soit obligatoire ou facultative. Elle est réservée aux plus riches qui peuvent souscrire des épargnes retraites supplémentaires, ce qui crée une inégalité avec les plus pauvres qui restent enfermés dans une répartition insoutenable. Celle-ci assure moins de 50 % des ressources des personnes âgées néerlandaises, danoises ou australiennes, alors qu'en France, la répartition génère 77 % des revenus des retraités.
Le Haut-commissariat à la réforme des retraites ne s'attarde pas sur la soutenabilité de la répartition. La réforme est censée s'inspirer du modèle suédois. Le pays du consensus a su instaurer les comptes notionnels, mais, surtout, il a introduit une part de capitalisation, ce que les partisans de la réforme omettent systématiquement ! C'est pourtant ce qui permettra aux Suédois de tenir face au choc démographique que nous connaissons et qui touche toute l'Europe.
La réforme annoncée est une tromperie car les Français penseront à tort que le problème des retraites sera derrière eux. Les générations futures seront toujours plus enfermées dans un régime unique et nationalisé qui accroîtra le risque de guerre intergénérationnelle. Nos voisins du Nord nous montrent pourtant la marche à suivre. Inspirons-nous-en pour introduire progressivement un solide pilier de capitalisation et épargner les générations futures du déclassement. Il est encore temps.
Face à cette situation, je pense qu’il faudrait abandonner purement et simplement le projet actuel et reprendre la réflexion. Par exemple, plutôt que de vouloir à tout prix transformer les 42 régimes de retraite actuels en un système unique, il serait peut-être intéressant de réfléchir à la possibilité de seulement diminuer le nombre de régimes en les ramenant par exemple à 5 ou 10 et en laissant à ces régimes le choix de leurs propres systèmes de décompte de points.
C’est un dommage collatéral de la création d’un nouveau taux de contribution sociale généralisée (CSG) à 6,6% pour les retraités percevant une pension comprise entre 1.200 et 2.000 euros net à la fin de l’année 2018. Cette décision, prise dans le cadre des mesures d’urgence économiques et sociales, pourrait avoir un impact sur un des éléments phares de la fusion des régimes de retraite complémentaires Agirc-Arrco. Rappel des faits : depuis le 1er janvier 2019, les salariés du secteur privé nés après le 1er janvier 1957 partant dès qu’ils réunissent les conditions pour avoir le droit à une retraite à taux plein se voient appliquer un malus de 10% sur le montant versé, pendant trois ans. L’accord de 2015, qui a mis en place cette pratique stipule que, pour ceux ayant liquidé leur retraite de base au taux plein et qui sont assujettis à la CSG à taux réduit sur leur pension de retraite complémentaire, le malus est abaissé à 5% sur trois ans. La question est de savoir ce que l’on entend par taux réduit. Pour le moment, comme le nouveau taux de 6,6% n’a pas encore été mis en place, le malus réduit s’applique aux retraités devant s’acquitter d’un taux de CSG de 3,8%. Mais il n’est pas assuré que la situation n’évolue pas dans les mois à venir. Ainsi, une note de bas de page de l’accord de 2015 précise que, pour les personnes bénéficiant d’un malus de 5% “ces modalités pourront être revues pour tenir compte de la situation fiscale la plus récente en fonction des évolutions techniques et réglementaires, qui interviendraient avant le 1er janvier 2019 et qui permettraient une actualisation des données fiscales”. En clair, la création d’un nouveau taux de CSG pourrait être considérée comme une “évolution technique et réglementaire”.
Certains syndicats ont décidé de s’engouffrer dans la brèche. “Oui il y a des discussions de couloirs proposant de revenir sur le principe de bonus malus, mais il faut attendre la réunion des partenaires sociaux prévue le 31 janvier pour savoir ce qu’il en est vraiment”, précise Jean-Louis Deroussen, membre du collège des salariés de l’Agirc-Arrco pour la CFTC avant d’ajouter : “la situation financière de l’Agirc-Arrco en 2018 est meilleure que prévue, et il y a un flou concernant les retraités qui seront à un taux de CSG à 6,6%. Pourraient-ils aussi bénéficier du malus de 5% ?”, Ce détail technique pose de manière plus large la question de l’existence même du malus et de son report.
qui n'assurent que le déclassement économique et social.
Quel pays promeut çà ?
1000eur/2018 = 650eur/2028 = 400eur/2038 = 250eur/2048
Les retraités futurs seront excédés d'avoir cotisé Employeur-Employé
25% !!!! du salaire brut durant 43 ans,
pour au final d'avoir sué, stressé au travail
que pour les Ainés.
le système ne fonctionne pas très mal depuis le "régime pétainiste" , en fait ce que l'on cherche à faire , c'est détruire la sécu et récupérer l'argent pour les fonds de pension
Et je ne sais pas comment on va à la ligne pour aérer le texte.
Alors ouvrez les yeux !
Pourquoi ?
Parce que cela voudrait dire que toutes les cotisations de retraite seraient gérées par des fonds de pensions.
Autrement dit par des sociétés privées de gestion
Quand on voit qu'au USA le nombre de fonds de pension qui ont fait faillite et par conséquent ruinés bon nombre de retraités on comprend pourquoi ce système est dangereux.
Sans contrôle de l'État de la gestion de ces fonds de pension le risque à courir est trop grand.
Et de toute manière en France existe déjà ce système de capitalisation pour les salariés du privé.
Et ces caisses complémentaires de retraite donnent de mauvais résultats pour les retraités.
Comme pour la retraite principale (retraite versée par la sécurité sociale) les montants ne sont plus revalorisés selon l'inflation.
Donc il y a une perte de pouvoir d'achat pour les pensionnés.
Alors pourquoi prendre le risque d'une retraite par capitalisation si au final on a plus à perdre qu'à gagner.
Certains finlandais âgés travaillent car les revenus sont trop maigres.
Cet article de propagande en faveur des fonds de pension est indigne de la Tribune qui nous a habitué à la rigueur et à une certaine neutralité. On se croirait sur l'Opinion ou dans le Point et ce n'est pas un compliment.
Il y a en France 29,6 millions d'actifs pour 26,6 millions d'emplois (chiffres INSEE 2016). Et 16,0 millions de retraités (chiffres fin 2015).
De plus, prétendre qu'il n'y a pas de place en France pour la capitalisation est en mensonge grossier et grotesque.
Et dans les 15 prochaines années, le nombres de retraités augmentera plus vite que l'arrivée des jeunes sur le marché du travail. Ce dernier point est une bonne chose d'ailleurs puisqu'un des objectifs du siècle est de diminuer en douceur la population humaine sur la Terre.
Seul votre commentaire est sense.
La pyramide de Ponzi a montre ses limites.
Un seul systeme tiens la route. Se faire sa pelote au fil du temps. Faire de bons placements et in fine vivre de ses rentes.