Transition énergétique : TotalEnergies accélère en Bourgogne-Franche-Comté

Afin d’accélérer la transition énergétique dans les territoires, TotalEnergies a lancé l’initiative « Territoires : des énergies et au-delà », en 2022 dans chacune des régions françaises. Après la Bretagne et les Pays de la Loire, la multinationale a présenté le premier cahier régional Bourgogne-Franche-Comté, le 11 octobre dernier.
L'entreprise bourguignonne Logivia utilise de l'Oleo100 pour limiter ses émissions de carbone. Ce biocarburant est produit à partir de 100% de matière agricole française.
L'entreprise bourguignonne Logivia utilise de l'Oleo100 pour limiter ses émissions de carbone. Ce biocarburant est produit à partir de 100% de matière agricole française. (Crédits : Logivia)

« La consommation énergétique de la région est légèrement supérieure à 92 gigawatt-heures par an. Or, seulement 15% de l'énergie consommée dans la région est d'origine renouvelable, soit près de 14 gigawatt-heures par an », selon l'Observatoire régional et territorial énergie climat air de Bourgogne-Franche-Comté (Oreca). En revanche, la tendance est plutôt positive du côté de la production, puisque 70% de l'énergie renouvelable consommée est produite sur le territoire.

Mais le chemin est encore long pour atteindre les objectifs fixés par l'Accord de Paris de neutralité carbone d'ici à 2050. D'où l'initiative de TotalEnergies, qui souhaite « devenir une véritable compagnie multi-énergies dans la décennie à venir ». Pour ce faire, le géant pétrolier prévoit regrouper autour de la table une trentaine de contributeurs (élus, dirigeants d'entreprises, représentants de fédérations professionnelles, bailleurs sociaux, etc...), afin d'échanger sur les problématiques régionales et de s'inspirer d'exemples concrets de projets qui fonctionnent.

Actionner les bons leviers

Objectif de la démarche, actionner les bons leviers en fonction des atouts du territoire. Depuis juin 2022, ces acteurs économiques et politiques ont travaillé sur trois enjeux en particulier : le développement et l'acceptabilité des énergies renouvelables, la décarbonisation de la mobilité et la formation.

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« L'objectif du livrable est de partager une synthèse des réflexions menées et de les partager avec un public le plus large possible et notamment des parties prenantes régionales, ainsi qu'au niveau des décideurs politiques », confie Vincent Gaffard, directeur régional Bourgogne-Franche-Comté de TotalEnergies.

Ce dernier souligne également la pertinence des études menées à échelle régionale : « L'approche territoriale est finalement la plus adaptée, car il y a certaines régions dans lesquelles nous n'aurons pas forcément les mêmes thèmes qui seront abordés ou les mêmes focalisations. Il peut aussi y avoir une complémentarité des propositions d'actions puisque chaque cercle de réflexion émet des recommandations. »

La décarbonation de la mobilité : un enjeu crucial

« Le secteur des transports est le principal contributeur en termes d'émission de GES avec 36% des émissions en région Bourgogne-Franche-Comté », selon l'Oreca. Toutefois, c'est un secteur très large qui comprend à la fois les trajets des particuliers, le transport des voyageurs et des marchandises, qu'ils soient sur route, en bateau, en avion, ou en train. La Bourgogne-Franche-Comté étant une région agricole - près d'1,5 million de personnes résident en milieu rural, soit plus de la moitié des habitants de la région - l'utilisation de la voiture individuelle reste plébiscitée.

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Aussi, le moyen le plus efficace pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, est d'agir sur la motorisation des véhicules qui circulent sur le territoire. Le développement de transport en commun n'étant pas la solution la plus appropriée dans toutes les situations. Or, « à fin 2021, les véhicules électriques représentaient 0,5% du parc des véhicules particuliers en région », selon l'Insee.

Equation complexe pour les transporteurs routiers

Côté transporteurs routiers, l'équation n'est pas simple non plus. Même s'ils ne représentent finalement que « 8% des émissions de GES du secteur des transports », selon Sylvain Baudry, directeur régional de la fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR), le cercle de réflexion a relevé « le manque de stations d'approvisionnement, notamment en gaz et en biogaz ».

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Ce problème d'avitaillement est dû notamment à la réglementation : les biocarburants ne sont autorisés que pour les flottes internes. Il est impossible de se ravitailler en biocarburant sur la route. Pour le gaz, le réseau manque d'avitaillement. Toutefois, « il y a une volonté des stationnistes de développer des stations multi-énergies avec de l'hydrogène, de l'électricité, du biogaz, du gasoil et de l'essence », confie Sylvain Baudry. A l'instar de celle de Mâcon-La Salle, sur l'autoroute A6, construite par TotalEnergies. « Le problème est que les camions sont obligés de prendre l'autoroute pour faire le plein ! », souligne-t-il.

Ce cercle de réflexion permet de croiser les regards car la mobilité est vaste, avec des positions parfois dogmatiques. La FNTR a notamment partagé sa stratégie de décarbonation qui se déploie en trois axes : l'optimisation des kilomètres grâce à la mutualisation des flux, la multimodalité, et le développement des biocarburants d'origine non fossile.

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