Ferroviaire : Faiveley Transport mise sur l'impression 3D pour accélérer

INDRE-ET-LOIRE. Le site de Saint-Pierre-des-Corps de Faiveley Transport, l’une des deux implantations de l’équipementier ferroviaire, deviendra en 2023 le centre européen d’impression en 3D de son actionnaire, le constructeur de trains américain Wabtec. Fournisseur notamment de la SNCF, la RATP et la Renfe, il compte améliorer sa productivité grâce à ces nouvelles techniques de fabrication. Explications.
En visite sur le site de Saint Pierre des corps le 3 mai, François Bonneau, président de la région (à gauche), a confirmé son souhait de favoriser les industriels du territoire en retenant Faiveley Transport (au centre, Gildas Rault son président) pour l’équipements des 13 rames de trains régionaux commandées à Bombardier.
En visite sur le site de Saint Pierre des corps le 3 mai, François Bonneau, président de la région (à gauche), a confirmé son souhait de favoriser les industriels du territoire en retenant Faiveley Transport (au centre, Gildas Rault son président) pour l’équipements des 13 rames de trains régionaux commandées à Bombardier. (Crédits : Reuters)

L'usine de Faiveley Transport de Saint-Pierre-des-Corps, qui fabrique notamment des portes de trains, des pantographes et des systèmes de freinages, est dans les starting blocks. Wabtec, actionnaire de l'équipementier ferroviaire depuis 2016, vient de valider le projet de créer d'ici le premier trimestre 2023 au sein de l'unité tourangelle un centre d'impression 3D. Elle alimentera sa trentaine de sites industriels en Europe.

Concrètement, un centre de production d'une surface de 300 m2 y sera entièrement dédié à la fabrication additive des pièces en aluminium et en polymère grâce à l'acquisition dans un premier temps de deux méga-imprimantes. Le recrutement de cinq nouveaux salariés est prévu dans le cadre de cette nouvelle activité qui bénéficiera de l'expérience des deux centres d'impression en 3D de Wabtec situés aux Etats-Unis et en Inde. A la clé, un investissement de l'ordre de deux millions d'euros, qui sera porté à cinq millions d'euros à l'horizon 2025, en cas de bon accueil du marché. « Cette démarche par paliers successifs s'explique du fait des autorisations nécessaires pour certaines pièces sécuritaires, indique Franck Courcelle, directeur général des deux sites tourangeaux de Faiveley. Cette validation concerne notamment les systèmes de freinage »

La fabrication additive de pièces revêt plusieurs avantages de taille pour Faiveley Transport vis-à-vis de ses clients. Il s'agit d'une part des exploitants de trains, notamment les compagnies publiques françaises SNCF et RATP, et espagnole Renfe. L'équipementier compte d'autre part en portefeuille les principaux constructeurs européens comme Alstom, Siemens ainsi que le groupe espagnol Scaf.

Sur un plan économique, Faiveley pourra réduire de façon sensible les délais d'approvisionnement des pièces, issues des fonderies. Ils sont actuellement en moyenne de six mois et pourraient être ramenés à quelques jours. Outre la réactivité, l'impression en 3D permet une fabrication à la demande, synonyme de stocks zéro. Enfin, elle constitue une réponse à l'obsolescence de certaines pièces compte tenu de la durée de vie moyenne du matériel ferroviaire, d'environ 40 ans. La dimension environnementale milite également en faveur du nouveau process. Nettement moins gourmande en énergie que les fonderies classiques, l'impression en 3D permettra de surcroît de limiter l'empreinte carbone de Faiveley Transport en limitant les transports de pièces en provenance notamment d'Inde, de Chine et d'Est de l'Europe.

Nouveaux débouchés internes et externes

Outre celles de Saint-Pierre-des-Corps et La Ville aux Dames en Touraine, Faiveley Transport opère en France trois autres unités de production et centres de maintenance, à Amiens dans la Somme, à Sablé sur Sarthe ainsi qu'à Neuville-en-Ferrain dans les Hauts-de-France.

Le groupe, dont le siège est situé à Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine, a réalisé 400 millions d'euros en 2021 et emploie au total 1.850 salariés. Fondé en 1967, ses navires amiraux de Saint-Pierre-des-Corps et de La Ville aux Dames représentent à eux seuls 40% de l'activité totale, avec 168 millions d'euros de recettes et 900 salariés. L'ajout d'une activité d'impression 3D leur permettra d'ajouter à terme des recettes supplémentaires de l'ordre de cinq millions d'euros à l'horizon 2025.

Ces perspectives financières relativement modestes au départ doivent s'étoffer à moyen terme, selon Franck Courcelle. Le dirigeant table sur l'environnement favorable de Saint-Pierre-des Corps, 3ème région française pour l'industrie ferroviaire, après Valenciennes et Le Creusot, pour toucher non seulement le créneau de la pièce de rechange vis-à-vis de ses clients mais aussi les marchés extérieurs. Outre ce chiffre d'affaires complémentaire, l'impression en 3D permet à l'usine tourangelle de devenir le centre d'excellence sur ce segment pour les 31 sites de Wabtec en Europe.

Le renforcement prévu de la place de l'équipementier dans l'écosystème de Wabtec s'inscrit dans un contexte économique favorable. Le site de Saint-Pierre-des-Corps a son carnet de commandes rempli jusqu'en 2030. Il réalisera ainsi les portes et les marchepieds des 146 nouveaux trains qui prendront le relais des rames actuelles sur le RER B. En région Centre-Val de Loire, l'ETI équipera les 13 nouveaux trains Regio 2N commandés par la région auprès du constructeur Bombardier. Deux nouveaux marchés de taille qui succèdent à celui gagné fin 2021 pour l'installation des portes palières des gares de Marseille et de Bruxelles.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.