La société de monitoring et d'optimisation publicitaires Pubstack est sur un nuage. Ses cofondateurs Guillaume Polaert et Loïc Sfiligoi ont levé fin mars 5,6 millions d'euros en série A auprès notamment d'Isaï capital, en échange d'environ 20% du capital. Pour séduire le fonds spécialisé dans la Tech, présidé par Jean-David Chamboredon, ces deux ex ingénieurs de Logmatic ont pu démontrer l'efficience de leur modèle et surtout ses perspectives.
Pubstack commercialise avec succès auprès des groupes de médias français un logiciel de monitoring des campagnes publicitaires programmatiques (les publicités automatisées selon l'historique de votre navigation, notamment grâce aux "cookies") sur leurs sites Internet. Issues des plateformes d'achat d'espaces numériques (supply-side platforms SSP), comme Google, Criteo et Teads, elles sont mises aux enchères de façon automatisée.
L'outil installé par Pubstack permet non seulement de contrôler et de suivre le trafic publicitaire mais aussi de mesurer en temps réel les revenus qu'il génère. « Les médias devaient auparavant reconstituer ces montants issus de multiples SSP, précise Guillaume Polaert. « La solution de Pubstack, qui tient lieu de tiers de confiance, permet de globaliser ces informations et de les restituer à nos clients pour chacun de leurs supports digitaux ». A la clé, un gain de temps et une réactivité largement renforcée pour les régies publicitaires des médias. En trois ans d'existence, Pubstack aurait vendu sa licence à 80 médias nationaux, notamment les groupes Le Monde, CCM Benchmark (Le Figaro), M6 ou encore Webedia (Allocine, etc).
Ambitions européennes
Créée en 2018, la startup tourangelle avait levé un an plus tard deux millions d'euros auprès du fond régional Loire Valley Invest. Les fondateurs de Free, Xavier Niel, et de Criteo étaient également entrés au capital de Pubstack. La société est désormais installée entre l'espace Mame à Tours, et à Paris où elle a ouvert des bureaux dans le Silicon Sentier du IIème arrondissement. Elle emploie au total 35 salariés et nourrit de larges ambitions de croissance grâce à ses nouveaux investisseurs. Outre Isaï capital, les fondateurs de la plateforme de publicité programmatique Stickyads, Hervé Brunet, ainsi que de la société de publicité pour mobiles Ogury, Jean Canzoneri, ont pris une participations moindre.
Pubstack, qui ne précise par son chiffre d'affaires, compte ainsi renforcer son outil hors des frontières de l'Hexagone, notamment en Allemagne, en Italie et au Royaume-Uni où elle déjà présente.
Face à son principal concurrent, l'éditeur de logiciel français Adomik, la startup veut aussi s'implanter d'ici deux ans dans les pays scandinaves et en Espagne. A l'horizon 2025, elle devrait compter 70 salariés, selon Guillaume Polaert.
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