Les nouveaux défis de la Loire à vélo, premier circuit cycliste de l'Hexagone

L’itinéraire cycliste, déployé sur 900 kilomètres entre le Cher et la Loire-Atlantique, sera encore amélioré et professionnalisé d’ici 2030. Objectif pour le Centre Val de Loire et les Pays de la Loire, permettre à la Loire à vélo de conserver sa place de leader dans l’Hexagone avec plus d’un million de touristes, et booster très sensiblement ses retombées économiques.
Avec 5.000 kilomètres de pistes cyclables, dont 600 sur le parcours de la Loire à vélo (ici devant le château de Sully sur Loire), le Centre Val de Loire s’affiche comme la première région française pour la mobilité douce.
Avec 5.000 kilomètres de pistes cyclables, dont 600 sur le parcours de la Loire à vélo (ici devant le château de Sully sur Loire), le Centre Val de Loire s’affiche comme la première région française pour la mobilité douce. (Crédits : D. Darrault-CRT Centre-Val de Loire.)

Le Comité régional du tourisme du Centre Val de Loire et Solutions&co, son alter ego des Pays de Loire, sont à pied d'œuvre depuis le début de l'année pour redonner un second souffle au premier circuit cycliste de l'Hexagone. 1,1 million de touristes ont emprunté, l'année dernière, ce circuit qui s'étire sur 900 kilomètres de Cuffy dans le Cher jusqu'à Saint-Brevin-les-Pins en Loire-Atlantique. Pionnière en France, la Loire à vélo nourrit un écosystème économique qui s'est largement renforcé depuis son lancement officiel il y a dix ans. Il fait vivre actuellement environ 800 professionnels situés sur le parcours, évoluant autour de quatre secteurs d'activité : l'hébergement touristique, la location et la réparation de vélos, les offices de tourisme ainsi que les visites de sites. En 2021, le circuit a généré un chiffre d'affaires de 34 millions d'euros. Loin d'être anecdotiques, ces recettes pourraient être largement accrues à certaines conditions.

Les deux collectivités travaillent ainsi sur quatre axes. Appuyés sur une philosophie générale de renforcement du slow tourisme (tourisme lent) post crise sanitaire, ils se déclinent, en premier lieu, au plan marketing. Le positionnement culturel du véloroute, entre richesse patrimoniale et art de vivre, sera sensiblement accru. Deux cibles prioritaires de publics, les juniors et les jeunes de moins de trente ans, ainsi que trois secondaires, les couples européens, les French lovers (amoureux de la France) américains, enfin, les personnes à mobilité réduite, sont visées dans ce cadre. Représentant 40% des visiteurs, les étrangers restent, ainsi, au centre des préoccupations des promoteurs du parcours.

Lire aussiLes trajets en vélo en ville en plein boom depuis début 2022

Gouvernance du trajet

La réflexion stratégique induit en second lieu la mise sur pied d'une véritable gouvernance de la Loire à vélo pour professionnaliser l'itinéraire. Outre les deux régions, elle prévoit de mieux associer les offices de tourisme des six départements et communes traversés par le circuit, et prendra la forme d'un Comité d'itinéraire. Démarré en 2005 et poursuivi pendant sept ans avant son lancement officiel, l'aménagement et la sécurisation du circuit ont nécessité un investissement de l'ordre de 50 millions d'euros. L'élargissement du pilotage de la Loire à vélo permettra de tripler le budget annuel de son fonctionnement, soit plusieurs centaines de milliers d'euros.

La mise sur pied d'une gouvernance établie doit en troisième lieu permettre s'assurer des objectifs économiques nettement plus ambitieux qu'aujourd'hui. Grâce au circuit, le Centre-Val de Loire et les Pays de Loire tablent d'ici 2030 sur le développement d'une filière du vélo à part entière. Plusieurs marques ont déjà profité du ruissellement de la Loire à vélo pour s'installer sur le parcours, comme l'accessoiriste Zefal à Jargeau dans le Loiret, ainsi que le fabricant de vélos électriques Starway à Tours en Indre-et-Loire. Cet écosystème favorable recèle aussi plusieurs start-up, comme Geovélo qui développe depuis la Touraine une application de guidage pour les cyclistes. Le territoire a également attiré dans le Loiret l'entreprise STEE, créatrice du modèle Pi-Pop, premier vélo du marché à super-condensateurs remplaçant les batteries électriques.

Lire aussiGeovelo, cette appli française qui se rêve en « Waze » du vélo

Intégration européenne

Le quatrième axe de la mutation future de la Loire à vélo s'inscrit enfin dans un cadre géographique élargi au plan européen. En lien avec le Grand Est, qui possède plusieurs itinéraires cyclistes connexes, les deux régions travaillent à l'homogénéisation et à la montée en qualité des services proposés sur le parcours. L'objectif est ainsi d'obtenir une labellisation de la Loire à vélo de la part de l'European Cyclists Fédération qui renforcerait sa présence sur la carte européenne des itinéraires cyclistes homologués. Un tel sésame permettrait à l'itinéraire de gagner encore en notoriété et, surtout, de drainer de nouvelles clientèles au sein des 27 pays de l'Union européenne.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.