Hauts-de-France  : la recette de Xavier Bertrand pour attirer les investissements

Les Hauts-de-France restent, cette année encore, la deuxième région française préférée des investisseurs étrangers, après l'Ile-de-France, selon le bilan annuel des investissements directs étrangers, publié par Business France. Pour la première fois, la région décroche aussi la seconde place sur le podium national en nombre de projets d'investissements...
Xavier Bertrand, président de région, à la tête des Hauts-de-France depuis 2015.
Xavier Bertrand, président de région, à la tête des Hauts-de-France depuis 2015. (Crédits : BENOIT TESSIER)

Une oasis après la traversée du désert. Avec très exactement 205 projets d'investissement et 8.437 emplois créés ou maintenus en 2022, l'attractivité des Hauts-de-France se confirme. La nouveauté, cette année, c'est le record pulvérisé du nombre de projets, avec une hausse de 50%, concernant autant les créations (43%) que les extensions de site. Les reprises et rachats sont également en augmentation par rapport à 2021 (14 contre 9).

« Comme les deux années précédentes, l'industrie reste le premier secteur d'investissement des entreprises internationales en 2022 », note le bilan de Business France. Ainsi, 71 projets de production (soit 35 % du total des projets de cette année) ont été confirmés, pour 3.090 emplois créés ou maintenus (soit 37 % des emplois totaux). Ce qui confirme le profil industriel de la région.

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[Top 10 des projets d'investissements étrangers dans les Hauts-de-France. Crédit : Nord France Invest]

Envie et process unique

« Je resterai mort de faim concernant l'emploi et le développement économique », ne cesse de répéter Xavier Bertrand, président de région, à la tête des Hauts-de-France depuis 2015. « C'est le résultat d'un travail collectif, car ici, toutes les parties prenantes sont motivées par l'attractivité du territoire. Je veux réussir la transformation économique de la région en montrant notre envie : la plupart du temps, c'est Yann Pitollet (directeur de Nord France Invest) et moi-même qui rencontrons personnellement les décideurs, en France et à l'étranger, pour les convaincre ».

Le président du conseil des Hauts-de-France valorise également « un process unique en France », à travers un contrat d'implantation « qui nous engage à solliciter un maximum d'aides, mais également à prendre part à toutes les actions de formation et de sourcing de candidats, dans une région qui connaît un taux de chômage plus important que la moyenne, mais qui a tendance à baisser ».

Pour Yann Pitollet, à la tête de Nord France Invest, le bras armé de la région, « un investisseur a besoin d'être rassuré. Notre offre est particulière dans le sens où l'accompagnement est global et complet : nous mettons noir sur blanc nos engagements à travers un contrat écrit ».

Accompagner le recrutement

Xavier Bertrand mise également sur la formation, car la notion d'aide au recrutement est devenue « fondamentale » : « Aujourd'hui, cela représente une pression extrêmement importante, à la fois en termes de quantité de main d'œuvre et de qualité des profils, pour former les compétences nécessaires, concernant des métiers qui existent encore assez peu ». Surtout quand on connaît les chantiers à venir du Canal Seine Nord, des gigafactories, du parc éolien en mer au large de Dunkerque, mais aussi de la construction de deux réacteurs nucléaires à Gravelines.

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Le Brexit a-t-il eu un effet sur les investissements étrangers ? Pas vraiment, si l'on s'en réfère aux dix premiers projets d'investissements, qui font la part belle aux Etats-Unis, à l'Allemagne et plus traditionnellement la Belgique et les Pays-Bas. Suite à l'annonce de la sortie du Royaume-Uni de l'Europe, le conseil régional avait pourtant lancé une vaste campagne de promotion des Hauts-de-France à Londres, en emmenant notamment un train de chef d'entreprise de Lille vers la capitale du Royaume-Uni. « Nous comptons quelques implantations, notamment un studio d'animation numérique sur le pôle de la Plaine Images à Tourcoing, mais force est de constater que les Britanniques sont toujours dans le « fog » (brouillard) », regrette Xavier Bertrand.  « Ils ne disposent toujours pas aujourd'hui la visibilité nécessaire. Ce que l'on peut dire aujourd'hui, c'est que nous avons un lien transmanche indéfectible, qui a été renforcé par l'agrandissement du port de Calais et le dynamisme de Getlink (ex-Eurotunnel) ».

Attractivité, une priorité

Pour l'exécutif régional, l'attractivité de la région va en tout cas rester une vraie priorité dans les années à venir. Sachant que, en plus de l'envie et de la méthode, les Hauts-de-France possèdent une belle réserve de foncier, malgré l'objectif de Zéro Artificialisation Nette (ZAN). Le revers de la médaille : de nombreuses friches laissées par l'histoire industrielle... Là encore, la région souhaite proposer « une offre clef en main, avec un terrain prêt à exploiter », en facilitant notamment les démarches administratives. Les agents régionaux ont d'ailleurs entamé l'immense travail de répertorier l'ensemble des sites disponibles dans la région. « Les projets concernant le Grand port maritime de Dunkerque et le Canal Seine Nord ne seront pas décomptés de la politique de zéro artificialisation nette : c'est un avantage compétitif indéniable », précise Xavier Bertrand.

Les bons résultats en matière d'investissements français et étrangers devraient logiquement se poursuivre dans les années à venir, notamment avec l'arrivée des gigafactories, mais également de nouvelles infrastructures, comme le Canal Seine Nord, la future route nationale 2x2 voies entre Laon dans l'Aisne et Avesnes-sur-Helpe, dans le Nord mais aussi le nouveau barreau TGV Roissy-Picardie, qui raccordera la ligne Paris-Creil-Amiens à la gare de Roissy TGV.

Sans oublier l'énergie

Sans oublier le défi de l'énergie et de la transition écologique. « Je me suis battu pour que la centrale nucléaire de Gravelines, près de Dunkerque, qui alimente en grande partie la consommation industrielle, accueille un nouvel EPR : nous en aurons deux. Je compte également faire de la région leader en matière d'hydrogène comme de la méthanisation pour mettre en place un mix énergétique ambitieux, avec d'autres énergies renouvelables ». Il pourra assurément compter sur le mouvement Rev3, ex-Troisième révolution industrielle en Hauts-de-France lancée en 2013 et aujourd'hui, étendard de la transition écologique, sociale et économique de la région. Rev3 a aujourd'hui estampillé près de 1.800 projets.

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Commentaires 3
à écrit le 24/03/2023 à 10:03
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Si j'ai bonne mémoire on aurait pu avoir ce gars Xavier Bertrand comme président non ? Bah c'est mieux d'avoir le gosse.

le 24/03/2023 à 10:53
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Un politique peut être excellent au niveau régional mais en temps que ministre de la santé il n'a pas été excellent.

le 24/03/2023 à 15:51
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Oui, il n'est pas sympathique ni charismatique, je le trouve insoupportable, mais au moins il a de l'experience au niveau régional et il connait les difficultés de la désindustrialisation et il semble obtenir des resultats. Experience locale et réus...

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