Se loger en France (3/10) : Lille, habiter une métropole à la campagne

Projetons-nous dans la capitale des Hauts-de-France en 2040. Avec un quartier Euralille couvert de gratte-ciel comme une Chicago du Nord.

En sortant de la gare Lille Flandres, le visiteur qui n'a pas mis un pied depuis longtemps dans la capitale des Flandres va avoir de quoi être surpris.

Nous sommes en 2040, le quartier Euralille est désormais constitué de multiples gratte-ciel d'une incroyable densité. Il y a même un téléphérique qui part de l'hypercentre pour rallier les anciennes friches industrielles réhabilitées en morceaux de villes que sont Fives Cail, du nom de l'ancienne usine d'ingénierie industrielle, et Saint-Sauveur, l'ancienne gare de marchandises !

C'était le pari de la Métropole européenne de Lille pour ces 50 ans en 2018 : densifier la ville en se fixant pour objectif de construire 6.000 logements par an pour répondre à la demande, en privilégiant la localisation dans les villes, à proximité des transports en commun et des commerces. Les maîtres-mots de l'époque étaient de « développer, dynamiser, fluidifier ». Depuis, ce sont près de 150.000 nouveaux logements qui sont sortis de terre, totalisant 2 milliards d'euros d'investissements. La politique volontariste en matière de logements sociaux a permis d'imposer le principe des 30% de logements sociaux dans les programmes de logements métropolitains, allant au-delà des exigences légales.

Un tramway pour l'aéroport

En parallèle, 300.000 logements ont été réhabilités dans le cadre notamment de la « Troisième révolution industrielle » qu'avait menée la Région. Il faut dire que la métropole en avait bien besoin. Les quelque 160 friches industrielles qui parsemaient la métropole ont quasiment toutes été réhabilitées, mixant activités économiques et logements sur près de 400 hectares au total.

Grâce à un large plan d'aides et à une législation désormais plus stricte, la plupart des logements sont désormais équipés de systèmes de photovoltaïque ou de géothermie. Il existe aussi des systèmes très poussés de solaire thermique sur les grands bâtiments, la région s'étant mise très tôt à optimiser cette technologie malgré le peu d'ensoleillement. La part belle est faite à la cogénération, qui permet de produire à l'échelle d'un quartier de l'électricité et de récupérer de la chaleur. Dire qu'en 2017, le projet de Troisième révolution industrielle avait commencé par cinq écoquartiers comptant chacun 1.000 à 1.500 logements... Reste un problème, et de taille : le logement des personnes âgées, même si la Métropole avait été pionnière en proposant des habitats intermédiaires, à mi-chemin entre l'établissement autonome et l'établissement spécialisé. C'était valable quand la métropole ne comptait que 150.000 personnes âgées de plus de 60 ans sur son territoire : aujourd'hui, les plus de 65 ans représentent 40% de la population.

Depuis sept ans déjà, un nouveau tramway relie le beffroi de Lille à l'aéroport de Lille Lesquin, desservant au passage tout le sud de la métropole. En parallèle, pour la désengorger - elle a trop longtemps souffert d'embouteillages matin et soir -, un contournement routier sud-est a enfin été construit, avec de part et d'autre, l'aménagement de zones d'activités.

Par cette route, on aperçoit la plaine de Bouvines, toujours agricole. Surprise, en s'enfonçant un peu plus dans la campagne, on remarque que certains paysages sont quasiment restés intacts. La Métropole européenne de Lille avait décidé un peu avant 2010 de préserver l'agriculture en limitant l'extension urbaine à 135 hectares par an. Objectif : freiner l'étalement exponentiel des constructions qu'elle avait connu jusqu'alors. C'était l'ambition de « protéger, préserver, reconquérir » une métropole cultivée alors à 46%. En 2040, ce pôle urbain a réussi à devenir une vraie « métropole paysage ».

Sources : discours du président de la Métropole européenne de Lille de janvier 2018, SCOT Lille Métropole, Agence de développement et d'urbanisme de Lille Métropole dont Consultation Lille Métropole 2030, Plan local d'urbanisme 2, Programme local de l'habitat 2012-2018, Projets structurants de Rev3, INSEE.

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Commentaires 6
à écrit le 14/03/2018 à 9:49
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Faire un tramway sur 15 km à travers la cambrousse et les quartiers chelous de la banlieux sud, alors qu'à coté, une prolongation de la ligne de métro n°1 aurait mis le centre ville à 30 minutes peut être de l'aéroport, ça c'est de la réflexion nivea...

à écrit le 13/03/2018 à 12:51
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J'habite à Lille depuis 4 ans (le temps pas vite...) et e trouve que c'est une ville qui est effectivement dynamique, surtout par rapport à l'image que l'on a du reste du nord (image hélas justifiée...). Mais pour ce qui est de rêver à 2040, j'at...

le 13/03/2018 à 22:00
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Le nord ce n’est pas uniquement les CORONS !!! Avez-vous visité notre belle cote opale ? les belles villes que sont Arras , Amiens, Laon ? l’Avesnois ..... ? ....N’oubliez jamais que le Nord a été longtemps le moteur de la France ! qu’il a souf...

le 15/03/2018 à 12:57
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Désolé si je vous ai vexé, Je faisais surtout allusion au fait que je vois beaucoup de collègues qui doivent venir travailler à Lille, parce que la ville s'est redressée, mais que le taux de chômage reste élevé dans le reste de la région. Pour ...

le 22/03/2018 à 14:56
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A Caramnord Laon et Amiens ne sont pas dans le Nord.

à écrit le 13/03/2018 à 12:48
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C'est sûr qu'habiter "un Chicago du nord", il y a de quoi flasher ! Toutes ces villes qui se prétendent des métropoles ne donnent pas du tout envie

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