Avec la fin du charbon, Le Havre se rêve en laboratoire de la transition

La centrale thermique du Havre sera la première des quatre centrales à charbon françaises à fermer dans un an et demi, avant celle de Gardanne, au nom de la lutte contre le réchauffement climatique.
Le plan devrait permettre la création d’un millier d’emplois, soit presque sept fois plus que l’effectif actuel de la centrale.
Le plan devrait permettre la création d’un millier d’emplois, soit presque sept fois plus que l’effectif actuel de la centrale. (Crédits : EDF)

Les 200 millions d'euros investis par EDF en 2015 pour traiter les fumées qui s'en échappent l'auront été en pure perte : les deux immenses cheminées qui barrent l'horizon de l'estuaire de la Seine depuis la fin des années 1960 ne seront bientôt plus qu'un souvenir.

Après avoir longtemps cru pouvoir lui obtenir un sursis, l'électricien a été contraint d'accepter, la mort dans l'âme, de débrancher la dernière tranche de sa centrale thermique du Havre. Même le plan alternatif Ecocombust dégainé comme une tentative de la dernière chance n'a pas suffi à tordre le bras du gouvernement - la ville du Premier ministre se devait de montrer l'exemple.

À compter d'avril 2021, l'installation, grosse émettrice de gaz à effet de serre, sera donc coupée du réseau puis démantelée en même temps que le terminal charbonnier auquel elle est reliée. « Le chemin économique sera demain un chemin écologique », a tranché la secrétaire d'État à la Transition écologique, qui s'est rendue sur place la semaine dernière.

Emmanuelle Wargon y a signé le premier des quatre pactes pour la transition écologique et industrielle promis aux localités abritant des centrales. Objectif : faire du Havre « un territoire de référence pour l'économie verte et bleue à l'avant-garde des mutations ».

Changement d'ère

Échafaudé depuis un an par la préfecture, les collectivités et les acteurs économiques locaux, ce plan d'un montant de 420 millions d'euros, dépenses publiques et privées confondues, doit matérialiser ce changement d'ère (et d'air). Il comprend une soixantaine de projets, qui vont des aménagements portuaires pour l'usine d'éoliennes marines de Siemens Gamesa à la création de sentiers littoraux, en passant par l'implantation de fermes maraîchères ou la construction d'un nouveau réseau de chauffage urbain alimenté par des ENR.

Il devrait aussi permettre de réanimer des projets à l'arrêt, comme la construction par Suez d'une centrale biomasse ou la résorption de l'immense décharge de Dollemard située au pied des falaises. L'État s'est engagé à financer environ le tiers de ces investissements soit en propre, soit via ses satellites : Caisse des dépôts et Ademe.

« Nous saurons trouver les crédits », a juré Emmanuelle Wargon devant les élus locaux. À la clé, la création d'un millier d'emplois, presque sept fois plus que l'effectif actuel de la centrale, dont les salariés se verront proposer des reclassements au sein du groupe EDF.

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