
Lors des opus précédents, ils s'étaient retrouvés pour parler énergies, transport fluvial et gouvernance. Des sujets qui ne soulèvent pas les foules. Ce lundi (12 juin), changement d'ambiance. Au pied des grands voiliers amarrés à quai à Rouen, Anne Hidalgo, Edouard Philippe et Nicolas Mayer Rossignol ont tenu leur sixième mini-sommet, et le deuxième sous l'égide de l'Entente métropolitaine de l'Axe Seine.
Ce nouvel outil de coopération « souple » présidé par l'ancien Premier ministre regroupe les collectivités normandes et franciliennes riveraines du fleuve (*). Cette fois, les élus ont phosphoré sur l'attractivité et du développement touristique de la « destination Seine ». Un thème qui ne doit rien au hasard.
Après la Nuit blanche qui a essaimé à Rouen et au Havre puis l'Armada (6 millions de visiteurs attendus), la convergence de plusieurs grands événements devrait en effet, braquer les projecteurs comme rarement sur les méandres chers à Claude Monet. Avec en point d'orgue, la cérémonie d'ouverture sur la Seine des Jeux olympiques et paralympiques qui coïncideront avec les célébrations des 150 ans de l'impressionnisme. Puis en fin d'année, la possible désignation de l'ensemble « Rouen Seine Normandie » au titre de capitale européenne de la culture en 2028, une candidature à laquelle Anne Hidalgo vient d'apporter un soutien officiel.
Une dimension plus festive
« Ces grands rendez-vous ont tous la Seine en commun et célèbrent une destination qui doit désormais être installée et repérée dans la durée, en travaillant la cohérence des messages et des propositions », expliquent les membres fondateurs de l'Entente. Les intéressés ne font pas mystère de leur objectif. Deux après la création de l'établissement public portuaire Haropa, qui a consacré la vocation économique de l'axe Seine, il s'agit de lui conférer une dimension plus festive et plus populaire.
Autrement dit, de donner corps au récit du « grand Paris jusqu'au Havre », du nom du concept théorisé en 2008 par l'architecte et urbaniste Antoine Grumbach et repris en leur temps par Bertrand Delanoë, Antoine Rufenacht et Laurent Fabius.
Anne Gombault, directrice du centre d'expertise Creative Industries et culture et professeure associée à Kedge Business School s'est vu confier le soin de mettre en musique cette ambition. Experte reconnue, elle dispose de 18 mois pour échafauder une stratégie de marketing territorial unifiée autour de trois thématiques : Seine olympique, Seine impressionniste et Seine capitale. Restera à la faire adopter par l'ensemble des opérateurs et offices du tourisme de la vallée qui, aujourd'hui, ont bien du mal à accorder leurs violons.
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(*) Trois nouvelles intercommunalités ont rejoint les 13 EPCI fondatrices : les agglomérations de Versailles Grand Parc et Saint Germain boucles de Seine et la communauté de communes Vexin val de Seine.
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