« La France parie sur l'innovation pour répondre à la demande des consommateurs » Ariane Voyatzakis (Bpifrance)

De quoi DEMAIN sera-t-il fait ? Bpifrance s'est lancé le défi de mener une réflexion sur les sujets d'innovation qui révolutionneront notre quotidien dans les années à venir, du point de vue de notre transport, notre alimentation, notre santé, notre façon de commercer et de travailler. Pour cela, Bpifrance anime une démarche collective en mode projet, pilotée par les collaborateurs Bpifrance et associant les acteurs des écosystèmes concernés. L’un des sujets stratégiques récemment traité concerne les enjeux d’une nouvelle agriculture. Ariane Voyatzakis, responsable du secteur agroalimentaire à la direction de l'innovation chez Bpifrance, nous explique l’importance de la protection de l'environnement, l’attractivité accrue des produits français et le leadership retrouvé.
Ariane Voyatzakis, responsable du secteur agroalimentaire à la direction de l'innovation chez Bpifrance
Ariane Voyatzakis, responsable du secteur agroalimentaire à la direction de l'innovation chez Bpifrance (Crédits : DR)

Quels sont, d'après vous, les grands enjeux d'une nouvelle agriculture ?

La crise sanitaire actuelle met en lumière l'importance d'une production agricole nationale suffisante pour nourrir la population. Si la France est plutôt bien lotie, les importations progressent fortement, en particulier des fruits et légumes, de la viande, des produits bio, des engrais... En 2050, il faudra nourrir 10 milliards d'humains. Pour cela, sur fond de conflits pour l'eau et les terres arables, la seule façon de faire, c'est de produire et consommer mieux pour préserver la planète et garantir l'accès de tous à une alimentation en quantité et qualité satisfaisantes.

Bpifrance soutient l'innovation en général, pourquoi est-ce important de soutenir l'innovation dans l'agriculture ?

L'agriculture répond au besoin essentiel de l'humanité de s'alimenter et peut contribuer à l'enjeu climatique par le stockage de carbone dans le sol. Le projet « Naturellement pop corn » vise ainsi à quantifier ces externalités positives pour la filière française du maïs pop corn. Par ailleurs, grâce au biocontrôle, autrement dit, l'emploi de substances naturelles pour le traitement et la protection des plantes, à base d'insectes, de champignons, d'algues... on réussit à baisser les doses de pesticides. De même, de petits robots enlèvent les mauvaises herbes et réduisent l'utilisation de pesticides. L'automatisation et la robotisation permettent également de limiter les tâches pénibles et accroître l'attrait de la profession. Un autre axe est de produire de nouvelles sources de protéines, pour réduire l'impact environnemental de l'élevage intensif. En ce sens, des innovations pour des protéines végétales plus digestes pour les humains, de même que de la viande « cultivée », sont prometteuses. Il y a aussi un enjeu majeur en matière d'alimentation animale, afin de limiter notre dépendance aux protéines végétales d'importation, essentiellement le soja. Ainsi, le projet Proleval mise sur la féverole, le lupin et le pois produits dans l'Hexagone. Des start-up comme Ynsect, spécialiste de l'élevage d'insectes pour la nourriture des poissons, œuvrent également pour la transition alimentaire de l'élevage. Enfin, nombre de start-up travaillent sur les circuits courts, l'agriculture urbaine et la réduction du gaspillage alimentaire.

La France a perdu son leadership en tant qu'exportateur agricole, y-a-t-il là aussi un enjeu lié à une nouvelle agriculture ?

Absolument ! La France parie sur l'innovation pour répondre à la demande des consommateurs. Des start-up comme Connecting Food ou Tilkal mettent en oeuvre la blockchain pour assurer la traçabilité des produits alimentaires. De quoi rétablir la confiance des consommateurs et différencier la production française, notamment à l'export. L'innovation offre donc une attractivité accrue pour nos produits. Enfin, le projet initié par la Fédération nationale des industriels de l'alimentaire (ANIA), Num-Alim, vise à établir une gigantesque base de données des aliments made in France, grâce à la collaboration des producteurs. Et cette plateforme, véritable vitrine de la production agro-alimentaire française, est une première mondiale !

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Commentaire 1
à écrit le 22/04/2020 à 14:54
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gogo gadgeto gadet. Le consommateur veux: Du prix du goût. On lui donne: De la tracabilité. Je ne dois pas comprendre le Con sommat eur

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