La star des valeurs de la tech américaine ne brille plus depuis plusieurs mois. Lors de la publication de son résultat du troisième trimestre décalé, jeudi soir, Apple a affiché un bénéfice net en augmentation de 2,3 % sur un an, à 19,9 milliards de dollars, et un taux de marge brute en sensible hausse, à 44,5% contre 43,2%, et s'attend à la voir se situer entre 44 et 45% au quatrième trimestre, un niveau historiquement élevé, a mis en avant Luca Maestri, le directeur financier du groupe.

Mais cette présentation devant les investisseurs a été plombée par l'annonce d'un chiffre d'affaires de 81,8 milliards de dollars, en baisse de 1,4 % par rapport au troisième trimestre 2022. Il s'agit du troisième trimestre d'affilée en repli. Néanmoins, les investisseurs s'attendaient à des revenus encore moins importants. « Le chiffre d'affaires a dépassé de 8 % le consensus du marché », reconnaît dans une note, Josh Gilbert, analyste de marchés chez eToro.

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Toujours est-il que les marchés font grise mine. Dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de la Bourse de New York, l'action d'Apple était en baisse de plus de 2%. Et pour cause, la firme qui cumule une valorisation boursière de plus de 3.000 milliards de dollars n'a pas connu trois trimestres consécutifs de baisse de ses revenus depuis l'année 2016 où ses ventes avaient baissé de 7,7 % sur an à cause d'une perte de vitesse de l'iPhone, qui se retrouve encore aujourd'hui au cœur du problème.

Baisse de régime sur les ventes d'iPhone compensé par les services

Locomotive du groupe depuis plus d'une décennie, le smartphone d'Apple a souffert ce trimestre, avec des ventes en recul de 2,4% sur un an, plus marqué que ne le prévoyait le marché. Même constat pour les ventes de Mac (-7%) et d'iPad (-20%), tandis que les produits connectés affichent une croissance de 2,4% sur un an.

Ce décrochage des principales activités du groupe est cependant partiellement compensé par l'activité services, qui comprend la boutique d'applications App Store, la plateforme de streaming Apple Music ou le cloud. Cette branche a, en effet, atteint un nouveau record historique de 21 milliards de dollars de revenus et pèse désormais plus du quart (26%) du chiffre d'affaires de l'entreprise, qui était, à l'origine, entièrement axé sur ses équipements informatiques et connectés. Le géant américain à la pomme compte désormais plus d'un milliard d'abonnements à ses différents services, a précisé son directeur général, Tim Cook, cité dans le communiqué, en hausse de 150 millions sur les 12 derniers mois.

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« Les résultats d'Apple illustrent l'évolution stratégique vers les services, qui deviennent un élément essentiel », a commenté Jeremy Goldman, analyste d'Insider Intelligence, soulignant que cette activité était « nettement plus profitable que les produits physiques sur lequel il a bâti sa réputation. »

La consommation mondiale en baisse, en dehors de la Chine

Sur le plan géographique, le chiffre d'affaires a baissé en Asie, hors Chine, et aux Etats-Unis, tandis que l'Europe tirait son épingle du jeu. « Nous avons décliné aux Etats-Unis parce que le marché des smartphones se replie depuis plusieurs trimestres », a expliqué, Luca Maestri, lors de la conférence de presse de présentation des résultats. « Il devient de plus en plus difficile d'inciter les clients à remplacer leurs appareils aussi fréquemment » que par le passé, compte tenu de leur prix et d'une conjoncture moins porteuse, a avancé Jeremy Goldman, d'Insider Intelligence.

En revanche, l'entreprise a vu ses ventes en Chine accélérer de 7,9% sur un an, alors qu'elles s'étaient contractées au trimestre précédent. L'Empire du milieu est maintenant au centre des préoccupations de l'entreprise californienne puisqu'elle représente près de 20 % de son chiffre d'affaires trimestriel.

Mais « les investisseurs s'inquiètent du fait que cette région clé devrait connaître une déflation la semaine prochaine, ce qui pourrait nuire aux ventes. Dans les environnements déflationnistes, les consommateurs deviennent prudents, anticipant de meilleures affaires en raison de la baisse des prix, et réduisent donc leurs dépenses, en particulier pour les articles de grande valeur », prévient Josh Gilbert.

Un  quatrième trimestre dans la même veine

Apple veut néanmoins rassurer ses actionnaires. Le groupe s'attend au quatrième trimestre (de début juillet à début octobre) à des résultats « similaires » à ceux des trois mois précédents. Les ventes de Mac et d'iPad devraient pâtir d'un effet de comparaison défavorable, car au quatrième trimestre comptable 2022, le groupe avait pu rattraper des retards de production liés à la fermeture de sites au printemps, pour cause de cas de coronavirus.

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Néanmoins « nous nous attendons à ce que l'iPhone et les services accélèrent » sur le quatrième trimestre, a annoncé Luca Maestri, tandis que Mac et iPad devraient connaître un recul à deux chiffres.

« Apple est clairement confronté à des défis dans un environnement macroéconomique difficile, mais la sortie prochaine du nouvel iPhone le mois prochain ne pourrait pas arriver à un meilleur moment pour Tim Cook et son équipe. Selon les rumeurs, le dernier modèle contiendra les mises à jour les plus importantes de l'iPhone depuis de nombreuses années et permettra au cycle de mise à jour d'Apple de reprendre de la vigueur », anticipe de son côté l'analyste d'eToro.

(Avec AFP)