Données sensibles et « deepfakes » : Bruxelles demande des explications aux plateformes dans le cadre du DSA

Ce jeudi, la Commission européenne a sommé TikTok, Facebook, Google, YouTube et X, d'une part, de s'expliquer sur leur façon dont ils gèrent les risques liés à la diffusion de « deepfakes », ces fausses images et voix aux traits de personnes bien réelles. D'autre part, LinkedIn est soupçonné d'exploiter certaines données personnelles sensibles de ses utilisateurs à des fins de ciblage publicitaire.
Cette procédure intervient dans le cadre du nouveau règlement sur les services numériques (DSA).
Cette procédure intervient dans le cadre du nouveau règlement sur les services numériques (DSA). (Crédits : Reuters)

L'Europe veut se montrer vigilante... et ce à l'égard des réseaux sociaux notamment. En témoigne la requête de la Commission européenne qui a réclamé, ce jeudi, des explications à huit grands services en ligne, dont TikTok, Facebook, Google, YouTube et X (anciennement Twitter).

En cause : la façon dont ils gèrent les risques liés à la diffusion de contenus manipulés, à savoir les « deepfakes », ces fausses images et voix aux traits de personnes bien réelles. Bruxelles s'inquiète notamment de l'impact sur les processus électoraux de sons, photos et vidéos truquées grâce à l'intelligence artificielle générative. La Russie est en particulier régulièrement accusée de tentatives de manipulation de l'opinion dans les pays occidentaux via la promotion d'informations truquées sur les réseaux sociaux.

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Cette procédure intervient dans le cadre du nouveau règlement sur les services numériques (DSA). Adopté fin 2022, il est entré en vigueur le 25 août dernier. Cette première version ne concerne que les « très grandes plateformes », autrement dit, 19 marketplaces, réseaux sociaux ou moteurs de recherche qui comptent plus de 45 millions d'utilisateurs par mois dans l'Union européenne. Le groupe se compose d'un opérateur chinois, AliExpress, de deux plateformes européennes, l'Allemand Zalando et le Néerlandais Booking, et surtout de 17 Américains : Amazon, Apple via son App Store, Bing, Facebook, Instagram, le moteur de recherche Google, Google Play, Google Maps, Google Shopping, YouTube, LinkedIn, Pinterest, Snapchat, Wikipédia et X (ex-Twitter).

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Cette demande d'informations n'est pas une mise en cause à ce stade, mais constitue la première étape d'une procédure pouvant conduire à de lourdes amendes en cas d'infractions avérées.

LinkedIn soupçonné d'exploiter des données personnelles sensibles de ses utilisateurs

Autre entreprise sommée de se justifier : LinkedIn. La Commission européenne a réclamé des explications au réseau social appartement au groupe Microsoft, car il est soupçonné d'exploiter certaines données personnelles sensibles de ses utilisateurs (orientation sexuelle, opinions politiques...) à des fins de ciblage publicitaire, selon une source européenne.

Comme dans le cas de TikTok, Facebook, Google, YouTube et X, cette demande d'informations n'est pas non plus une mise en cause pour l'heure. Elle intervient également dans le cadre du DSA de l'UE qui impose notamment de nouvelles obligations aux plateformes en ligne notamment dans leurs pratiques de profilage des utilisateurs à des fins publicitaires.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 18/03/2024 à 18:10
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¨Pendant ce temps ; Une proposition qui ne manquera pas de faire réagir. L’ex-ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem plaide pour une « action politique d’ampleur » visant à « rationner Internet », dans une tribune publiée lundi d...

à écrit le 15/03/2024 à 9:30
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Doit on déjà s'inquiéter, qu'il n'y ait pas de "commentaire" quand s'il s'agit de parler de cette coalition européenne ?

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