Malgré l'inflation, Apple dégage des résultats solides au premier trimestre

Si les revenus et le bénéfice net d'Apple ont légèrement baissé sur un an, les analystes, qui s'attendaient à bien, pire, saluent les derniers résultats trimestriels de l'entreprise « qui gagnent des parts de marché ». Le géant technologique a réalisé près de 95 milliards de dollars de chiffre d'affaires pour la période de janvier à mars.
Les revenus et le bénéfice net du groupe de la Silicon Valley ont légèrement baissé sur un an, mais le marché s'attendait à pire.
Les revenus et le bénéfice net du groupe de la Silicon Valley ont légèrement baissé sur un an, mais le marché s'attendait à pire. (Crédits : DAVID GRAY)

Apple affiche des résultats dignes de son rang. La marque à la pomme, qui a publié ses indicateurs trimestriels ce jeudi 4 mai, a substantiellement dépassé les prédictions des analystes. Apple a réalisé près de 95 milliards de dollars de chiffre d'affaires pour la période de janvier à mars. Le groupe californien a dégagé 24 milliards de bénéfice net.

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Les ventes de son produit phare, l'iPhone, sont en légère augmentation sur un an à 51,33 milliards de dollars. Elles ont aussi battu les prévisions, alors que la demande a largement baissé pour les appareils électroniques à cause de l'inflation. Lors du premier trimestre, les résultats en baisse du groupe californien avaient été marqués par la contraction des ventes d'iPhone, en repli de plus de 8% sur un an. Sur cette période, Apple affichait des revenus de 117,1 milliards de dollars, en baisse de 5,4% sur un an. Quant au bénéfice net, il atteignait 29,9 milliards de dollars, en repli lui aussi, de 13%.

« Apple a marqué beaucoup de points »

Pour ce dernier trimestre, l'activité de services (musique, divertissement, stockage en ligne, paiements...) a aussi un peu progressé sur un an, à près de 21 milliards de dollars pour le deuxième trimestre de son exercice décalé.

« Nous sommes contents d'avoir réalisé un record absolu dans les services et un record pour le deuxième trimestre pour l'iPhone (...). Notre base d'appareils actifs est à son plus haut », s'est félicité Tim Cook, le patron d'Apple, cité dans le communiqué. « Nous avons des revenus record sur tout l'App Store », a-t-il ajouté lors de la conférence téléphonique aux analystes, mentionnant aussi « plus de 975 millions d'abonnements payants » souscrits à des services proposés par la marque.

« Apple a marqué beaucoup de points pendant le trimestre écoulé », a réagi Dan Ives, de Wedbush Securities. L'analyste a noté la progression de l'iPhone qui montre que la société « continue de gagner des parts de marché en Chine malgré la mauvaise conjoncture ».

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Les revenus et le bénéfice net du groupe de la Silicon Valley ont légèrement baissé sur un an, mais le marché s'attendait à pire. En effet, la demande pour les appareils électroniques, qui avait explosé pendant la pandémie et ses confinements, est retombée ces derniers mois face à l'inflation.

Les ventes des Mac dans le dur

Mais « la popularité de la gamme professionnelle d'iPhone aide Apple à étendre ses parts de marché, malgré les contraintes qui pèsent sur la demande », a souligné fin janvier Le Xuan Chiew, analyste de Canalys. « Et les difficultés inattendues du côté de l'approvisionnement pour ces modèles ont conduit Apple à accélérer sa diversification pour atténuer l'impact de ce problème », a-t-il ajouté.

En revanche, les ventes d'ordinateurs personnels se sont aussi effondrées en début d'année, et les Mac d'Apple n'ont pas été épargnés. Ils ont généré 7,2 milliards de dollars de revenus pendant le trimestre écoulé, contre 10,4 milliards à la même période l'an passé.

Des résultats dans la lignée des géants de la technologie

La semaine dernière, Alphabet (Google), Microsoft, Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) et Amazon ont aussi rassuré les marchés avec des résultats trimestriels meilleurs qu'attendus même si leur croissance a ralenti. Malgré les coupes budgétaires des annonceurs, les revenus des deux leaders mondiaux de la publicité numérique, Google et Meta, ont légèrement progressé sur un an, à près de 70 et 29 milliards de dollars, respectivement.

Leurs plans sociaux massifs ont été particulièrement appréciés des investisseurs, tout comme celui d'Amazon, qui a décidé de supprimer 27.000 postes au total. Le chiffre d'affaires du géant du commerce en ligne et du cloud a dépassé les 127 milliards de dollars, soit 3 milliards de plus qu'escompté.

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Et Microsoft a ravi Wall Street avec des recettes dopées par le cloud. Le groupe informatique jouit en outre de l'ascendant qu'il a pris dans l'intelligence artificielle avec l'intégration dans ses services d'outils de pointe développés avec OpenAI, la start-up qui a lancé le phénomène ChatGPT.

« L'environnement macro-économique n'est pas flamboyant, mais la tech s'en est quand même mieux sortie que ce qu'annonçaient tous les pessimistes, a noté Dan Ives de Wedbush la semaine dernière. Avec la réduction des coûts, et les immenses capitalisations boursières en guise de filet de sécurité, on peut s'attendre à ce que le secteur navigue plus aisément que d'autres à travers la tempête ».

Lancé le mois dernier, le compte épargne à taux d'intérêt élevé a trouvé son public

En partenariat avec la banque américaine Goldman Sachs, Apple a lancé le mois dernier un compte épargne à taux d'intérêt élevé (4,15% par an, contre 0,37% en moyenne aux États-Unis) pour les détenteurs de l'Apple Card, la carte qu'il a mise sur le marché en 2019 et qui comptait 6,7 millions de détenteurs début 2022, selon le cabinet de conseil Cornerstone Advisors. Ce compte épargne ne nécessite pas de solde minimum et peut être géré depuis l'application Wallet sur iPhone.

Plusieurs géants technologiques ont tenté, avec des fortunes diverses, de prendre position dans les services financiers, un puissant outil de fidélisation des utilisateurs. Fin 2021, Google avait renoncé à lancer son service de banque en ligne Plex après plusieurs années de développement du projet. Plusieurs médias américains ont fait état, ces dernières années, de la possible arrivée d'Amazon sur ce marché, mais le groupe de Seattle aurait finalement jeté l'éponge.

La prudence avec laquelle le secteur technologique aborde les services financiers tient, en bonne partie, aux lourdes contraintes réglementaires associées à cette activité, qui nécessite des investissements conséquents.

(Avec AFP)

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