Telecom Italia écarte le candidat de Vivendi pour son conseil d'administration

Le géant italien des télécoms a désigné Alessandro Pansa, président de sa filiale Sparkle, comme nouveau membre de son conseil d'administration pour remplacer la place d'Arnaud de Puyfontaine, restée libre depuis sa démission. Telecom Italia prend ainsi le contrepied de son principal actionnaire Vivendi qui avait soutenu un autre candidat. Le conseil d'administration doit en tout cas examiner prochainement les offres de rachat de son réseau fixe présentées la semaine dernière par la Caisse des dépôts italienne et le fonds américain KKR.
Telecom Italia compte sur la vente de son réseau fixe pour notamment éponger son énorme dette et se relancer dans un marché italien des télécoms où la guerre des prix fait rage.
Telecom Italia compte sur la vente de son réseau fixe pour notamment éponger son énorme dette et se relancer dans un marché italien des télécoms où la guerre des prix fait rage. (Crédits : Stefano Rellandini)

Depuis la démission d'Arnaud de Puyfontaine de son poste de membre du conseil d'administration de Telecom Italia (TIM) en janvier dernier, la place restait vacante. Une situation qui appartient au passé puisqu'Alessandro Pansa, président depuis 2019 de sa filiale Sparkle, gestionnaire des câbles sous-marins, va l'occuper.

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« Le conseil d'administration de TIM, qui s'est réuni sous la présidence de Salvatore Rossi, a coopté Alessandro Pansa à la majorité des voix », indique le groupe italien dans un communiqué publié ce mercredi 14 juin.

Le principal actionnaire de TIM, Vivendi, avait proposé en mai le nom de Luciano Carta, ancien président du groupe Leonardo spécialisé dans l'armement, sans toutefois le désigner comme son représentant officiel. Interrogé par l'AFP, il n'a pas souhaité commenter la décision de Telecom Italia.

Un réseau fixe en vente depuis des mois...

Le groupe français, qui détient 23,75% de TIM, n'est plus représenté au sein de son conseil d'administration depuis que le président de son directoire, Arnaud de Puyfontaine, a claqué la porte de cette instance. En démissionnant, ce dernier souhaitait se procurer davantage de marges de manœuvre dans la concertation avec le gouvernement italien sur l'avenir du réseau de l'opérateur de télécoms.

Car depuis plusieurs mois, TIM cherche à vendre son réseau fixe. La Caisse des dépôts italienne (CDP) et le fonds d'investissement américain KKR se sont tous les deux positionnés. Mais jusqu'à présent, leurs offres étaient jugées trop basses par l'opérateur italien, qui compte sur cette vente pour notamment éponger son énorme dette - plus de 25 milliards d'euros - et se relancer dans un marché italien des télécoms où la guerre des prix fait rage.

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Vendredi dernier, les deux intéressés ont soumis chacun une nouvelle offre non contraignante. KKR a relevé la sienne de 2 milliards d'euros, la faisant passer à 23 milliards d'euros, creusant ainsi l'écart avec la CDP qui avait reconnu qu'il y avait peu de marge pour améliorer la sienne qui tourne autour de 19,3 milliards d'euros.

... et des offres toujours jugées trop basses

Reste que ces nouvelles offres, que le conseil d'administration de TIM devra examiner lors de ses prochaines réunions prévues les 19 et 22 juin, sont toujours très éloignées des attentes de Vivendi. Le groupe français réclame en effet une valorisation de 31 milliards d'euros. TIM lui-même avait annoncé une valeur de 25 milliards d'euros pour son réseau.

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La « saison des offres » pour le réseau de l'opérateur italien devrait en tout cas toucher à sa fin, avait estimé samedi une source proche de Vivendi, ajoutant que le conseil d'administration du groupe italien devrait rejeter ces nouvelles propositions.

« La rhétorique selon laquelle TIM doit vendre le réseau pour survivre doit être fermement réfutée, car il existe d'autres plans qui permettent d'atteindre le même objectif avec un effort économique moindre », a-t-elle ajouté.

Mi-mai, le PDG de TIM avait rappelé que la cession de son réseau fixe restait « la principale option pour réduire structurellement » son endettement. Mais que ce rachat doit se faire à la condition d'obtenir « un prix approprié » reflétant les conditions du marché.

(Avec AFP)

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