Les annonceurs ont dépensé 1,14 milliard d'euros sur Internet au premier semestre 2010. Ce montant d'investissements nets (ne sont comprises que les dépenses faites sur un seul segment: bannières, liens,... ) enregistre une hausse de 8% sur un an, publie l'Observatoire de l'e-pub ce vendredi. Un bilan d'étape "positif" aux yeux de Jérôme Bourgeais, directeur associé chez Capgemini Consulting, auteur de l'étude avec le Syndicat des régies Internet.

Pour autant, la progression de 8% attendue en 2010 après un niveau d'investissements identique au second semestre (par rapport au premier) n'est supérieure que de 2 points à la hausse enregistrée en 2009, année noire pour le marché publicitaire. Ajoutons que 2008 s'était soldé par un bond de 23% sur un an.

Les publicités vidéo gagnent du terrain

Les liens sponsorisés ("search"), le modèle de Google, restent le canal privilégié de la publicité en ligne, à 38%. Les annonceurs y dépensent 430 millions d'euros près une progression de 8% au premier semestre. Mais, souligne l'étude, "les secteurs les plus matures tels que la finance-crédit, le tourisme, le dating et l'immobilier atteignent cependant un palier dans leurs investissements". Au point que la croissance des liens sponsorisés s'aligne sur celle des bannières (display), note Jérôme Bourgeais. Les investissements réalisés via ce canal ont en effet progressé de 8% sur un an à 260 millions d'euros. L'arrivée de nouvelles marques sur les paris sportifs contribuent à cette croissance.

La hausse du chiffre d'affaires des bannières profite notamment du dynamisme des publicités vidéo considéré par l'Observatoire comme un "moteur de croissance de la publicité digitale". Et cette croissance ne devrait pas mollir. Bien au contraire puisqu'"elle est appelée à doubler, voire tripler, d'ici la fin de l'année sous réserve que la pénurie d'offre soit résorbée", explique Baptiste Pineau, Manager au sein de Capgemini Consulting en France cité dans le communiqué.

Les grands annonceurs s'y mettent

"Les grands annonceurs, ceux qui ont fait le marketing de masse, c'est-à-dire les grands lessiviers, les grands de l'agroalimentaire, les grands de l'alimentation pour animaux, étaient assez timides sur internet", réservant 95% de leurs budgets de promotion à la télévision, a souligné Dominique Delport, président de l'Udecam (Union des entreprises de conseil et achat média) et de Havas Media également partenaire de l'Observatoire . Mais avec l'explosion de la télévision de rattrapage et des vidéos à la demande, précédés ou suivis d'annonces, leurs spots sont de plus en plus déployés sur la Toile.

Publicité sur mobile : en avant toute

A noter en outre le fort rebond de la publicité sur mobile (+30% des investissements à 13 millions d'euros d'investissements). "En 2014, le mobile sera le premier point d'accès à Internet" estime Dominique Delport et ce, dans un contexte de forte pénétration des smartphones sur le marché.

Enfin, l'affiliation (promotion par l'intermédiaire d'autres sites) et les comparateurs de prix ont profité de la bonne santé du e-commerce. Le montant des investissements publicitaires en ligne y ont crû au premier semestre 2010 de respectivement 14 et 15% sur un an. Les annuaires (+3%) et les courriels publicitaires (+5%) affichent des performances moins fortes.