5G industrielle : le gouvernement acte la réduction des redevances

Depuis le 5 janvier, les entreprises françaises peuvent accéder à des fréquences dédiées à la nouvelle génération de communication mobile à des prix beaucoup plus raisonnables. L’exécutif espère que cette mesure incitera les industriels à se saisir, enfin, de cette innovation.
Pierre Manière
« Cette nouvelle disposition, affirme Jean-Noël Barrot, le ministre délégué en charge du Numérique, rend économiquement viable la mise en place de réseaux privés. »
« Cette nouvelle disposition, affirme Jean-Noël Barrot, le ministre délégué en charge du Numérique, rend économiquement viable la mise en place de réseaux privés. » (Crédits : Reuters)

Cette mesure était très attendue. Entré en vigueur le 5 janvier, un décret a réduit significativement le montant des redevances dues pour l'utilisation de la bande de fréquences 2,6 GHz dédiée à la 5G. Avec cette initiative, Bercy espère que les entreprises se convertiront à cette technologie, notamment en déployant des réseaux privés, pour améliorer leurs processus, gagner en compétitivité, et innover.

Cette baisse des redevances s'avère importante. Dans un communiqué publié ce mercredi, le ministère de l'Economie en précise l'ampleur :

« Cette diminution peut atteindre un facteur supérieur à 100, en particulier pour les petites surfaces, explique Bercy. A titre d'exemple, alors qu'un industriel souhaitant déployer un réseau privé sur une zone de 300 m² devait jusqu'ici s'acquitter d'une redevance annuelle à hauteur de 70.992 euros pour disposer d'une bande de 20 MHz, celle-ci sera désormais réduite à 592 euros. »

Des tarifs jusqu'alors prohibitifs

Plusieurs rapports avaient alerté l'exécutif, ces derniers mois, sur le prix jugé prohibitif des redevances. Plusieurs experts estimaient qu'il s'agissait d'un obstacle majeur à l'adoption de la 5G par les industriels. Début mars, un rapport sur la 5G commandé par le gouvernement considérait que ce tarif d'accès aux fréquences était inadapté aux besoins des entreprises et à leur surface financière :

« Le premier palier de redevances comprend les surfaces de 0 à 100 km2 pour un prix de 70.000 euros par an, relevait le rapport. La surface de 100 km2 est largement supérieure à la très grande majorité des installations industrielles. Le prix pour ce premier palier est prohibitif pour la plupart des industriels qui souhaitent mener aujourd'hui des expérimentations, visant justement à tester le modèle économique encore incertain qu'ils pourraient tirer des usages de la 5G. »

L'exécutif a pris bonne note de ces remarques, alors que le gouvernement a fait de la 5G un pilier essentiel pour redynamiser l'industrie française. « Cette nouvelle disposition », affirme Jean-Noël Barrot, le ministre délégué en charge du Numérique, « rend économiquement viable la mise en place de réseaux privés et encourage les industriels à se saisir de cette innovation pour, notamment, améliorer la gestion de leurs outils de production ou optimiser la consommation énergétique des usines. »

Il n'y a, sur ce front, pas de temps à perdre. En matière de 5G industrielle, le retard de la France est aujourd'hui préoccupant. En décembre dernier, le think tank DigiWorld Institute a notamment tiré la sonnette d'alarme. D'après lui, les débats concernant l'arrivée de la 5G dans l'Hexagone ont « occulté son rôle essentiel dans le passage à l'industrie 4.0 », alors que « le système productif français est, dans le meilleur des cas, deux fois moins moderne que celui de l'Allemagne ». D'après le think tank, passer à la 5G n'est pas une option. « La 5G est indispensable pour l'automatisation, la robotisation, le développement de l'Internet des objets qui permettent des gains de productivité et des économies d'échelle », a-t-il insisté.

Pierre Manière

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Commentaire 1
à écrit le 12/01/2023 à 13:04
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"le retard de la France est aujourd'hui préoccupant" vu les anciens tarifs, c'est logique, diviser le coût par 100 permettra peut-être d'utiliser la nouvelle génération de réseau de télécommunications, avant que la 6ème n'arrive d'ici 10 ans, là, on ...

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