Aircall passe la barre des 100 millions de dollars de chiffre d’affaires

Fondé en 2014, ce spécialiste français de la téléphonie dans le cloud a connu une croissance fulgurante. Après plusieurs levées de fonds, l'entreprise se prépare, désormais, à entrer en Bourse d’ici à deux ans.
Pierre Manière
Jonathan Anguelov, le cofondateur et directeur général d’Aircall.
Jonathan Anguelov, le cofondateur et directeur général d’Aircall. (Crédits : DR)

Jonathan Anguelov s'en amuse. Le cofondateur et directeur général d'Aircall, le spécialiste français de la téléphonie dans le cloud, affirme que tous les matins, ses 750 employés sont tous informés, via une messagerie interne, de la croissance et du chiffre d'affaires du groupe. L'information n'était, cependant, jamais sortie des bureaux... C'est donc avec décontraction qu'il l'annonce ce mardi matin : Aircall a réalisé, depuis le début de l'année, plus de 100 millions de dollars de chiffre d'affaires. La jeune entreprise, fondée en 2014, compte achever l'exercice aux alentours de 132 millions de dollars.

Malgré la crise actuelle, tous les voyants semblent au vert, affirme Jonathan Anguelov. « Nous réalisons 1 million de dollars de chiffre d'affaires supplémentaire par semaine », se félicite le dirigeant. Le groupe, qui n'est pas coté, n'avait aucune obligation de publier ces chiffres. Pourquoi le faire ? Pour séduire de nouveaux investisseurs potentiels ? « Pas du tout, répond le dirigeant. Nous sommes simplement fiers d'avoir passé ce cap. » Jonathan Anguelov se félicite qu'Aircall soit désormais « un centaure ». C'est-à-dire une jeune pousse dont les ventes dépasse les 100 millions de dollars. A ses yeux, cet indicateur est bien plus précieux et parlant que la seule valorisation.

« Nous poursuivons notre croissance malgré une période économique et financière pas idéale, poursuit Jonathan Anguelov. Nous sommes aussi sur le chemin de la rentabilité, qu'on espère atteindre d'ici environ trois ans. Le dire publiquement, c'est également une manière de se préparer à la transparence qu'on attendra de nous quand nous serons en Bourse. »

Une introduction en Bourse en 2024

L'état-major du groupe, qui a levé 226 millions d'euros depuis ses débuts, souhaite introduire Aircall en Bourse d'ici à 2024. D'ici là, l'entreprise veut continuer à croître. Aircall réalise aujourd'hui 30% de son chiffre d'affaires aux Etats-Unis. La France, elle, représente 15% des ventes. L'Hexagone est suivi par le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Espagne, les Pays-Bas et les pays nordiques. Le groupe s'est, il y a peu, implanté en Australie, qui représente environ 7% du chiffre d'affaires. Le prochain terrain de chasse d'Aircall, c'est l'Amérique du Sud. L'entreprise compte bientôt y ouvrir un bureau.

Aircall compte désormais plus de 13.000 clients entreprises, totalisant « des centaines de milliers d'utilisateurs », affirme Jonathan Anguelov. Le dirigeant se dit confiant dans sa solution. « Le marché est très profond, enchaîne-t-il. Nous pourrions réaliser 1 milliard de chiffre d'affaires avec ce produit. Mais l'objectif est bien sûr de le compléter, de le faire évoluer. L'intelligence artificielle appliquée à la voix peut nous permettre d'aller plus loin, avec des outils d'analyse, de retranscription... »

Pour doper sa croissance, Aircall mise notamment sur des partenariats avec les opérateurs télécoms, qui ont des liens privilégiés avec les entreprises. Au début de l'année, le groupe a signé un accord avec Deutsche Telekom, l'opérateur historique allemand, pour qu'il intègre sa solution à son catalogue B2B. D'autres partenariats similaires pourraient voir le jour. Aircall discute notamment, sur ce front, avec Orange, SFR et Free.

Pierre Manière

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