Ils tirent la sonnette d'alarme. Dans un communiqué conjoint publié ce mardi, les trois organisations syndicales de SFR (CFDT, Unsa et CFTC) alertent les pouvoirs publics sur de possibles dégradations de la qualité de service chez SFR, dans le sillage du vaste plan de suppression de 1.700 postes annoncé en mars dernier. Les représentants du personnel soulignent que l'opérateur de Patrick Drahi « a décidé de supprimer la totalité des emplois des salariés chargés de contrôler la qualité des raccordements fibre », qui s'élèveraient à 30 personnes.
Le sujet n'a rien d'anodin. Aujourd'hui, de nombreux raccordements à la fibre ne se déroulent pas correctement. Le mois dernier, une étude réalisée par InfraNum, qui rassemble des industriels des télécoms, estimait que 20% d'entre eux se soldaient par des échecs. Concrètement, certains sous-traitants, chargés par les opérateurs de réaliser les derniers branchements, ne travaillent pas dans les règles de l'art. Mal payés et sous pression, ils effectuent leurs tâches à la va-vite, semant la pagaille dans les installations. Résultats, certains clients peinent à être raccordés. D'autres sont soudainement débranchés.
Cédric O évoque des sanctions
L'Arcep, le régulateur des télécom, et le gouvernement s'en inquiètent depuis des mois. Ils appellent les opérateurs à régler ce problème sans traîner. « La situation actuelle n'est pas satisfaisante, et c'est un euphémisme de le dire », a déclaré Cédric O, le secrétaire d'Etat en charge des télécoms, le mois dernier. Lequel a brandi la menace de sanctions si les Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free faisaient la sourde oreille. Même son de cloche pour Laure de La Raudière, la présidente de l'Arcep. « Le déploiement [de la fibre] ne doit pas se faire au détriment de la qualité de service », a-t-elle lâché.
En alertant de la sorte les pouvoirs publics, les syndicats de SFR espèrent, bien sûr, que le gouvernement se rangera à ses côtés pour dénoncer le plan social, tout en mettant la pression sur la direction. Pour la CFDT, la CFTC et l'Unsa, ce plan est « déconnecté des attentes des clients et des obligations de l'opérateur ». Ils appellent, ainsi, « la direction à revoir sa copie ».
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