Alors que la crise de la Covid-19 et un deuxième confinement plombent de nombreux secteurs économiques, les télécoms, eux, affichent une santé insolente. Les résultats d'Orange, publiés ce jeudi, en témoignent. Les ventes de l'opérateur historique ont progressé de 0,8% au troisième trimestre par rapport à la même période l'an passé, à 10,6 milliards d'euros. « C'est une excellente performance commerciale », s'est félicité Ramon Fernandez, le DG délégué du leader français des télécoms, lors d'un point presse. L'Ebitdaal s'affiche toutefois en baisse de 0,4%, à 3,6 milliards d'euros. « Mais la tendance est meilleure qu'au trimestre précédent, où nous étions à -1,7% », poursuit le dirigeant, qui souligne « la persistance des effets négatifs liés à la crise du coronavirus, qui atteignent environ 150 millions d'euros au troisième trimestre ».
La France, la Pologne, et les activités d'Orange en Afrique et au Moyen-Orient soutiennent la croissance du groupe. Dans l'Hexagone, le premier marché de l'opérateur, les ventes ont progressé de 3,1%, à 4,7 milliards d'euros. Cette belle progression est portée, d'une part, « par des cofinancements d'autres opérateurs sur nos réseaux de fibre », précise le groupe. Elle est aussi soutenue par les ventes de forfaits mobiles et d'abonnements Internet fixe. « Sur le mobile, nous avons réalisé 125.000 ventes nettes, précise Ramon Fernandez. Dans cette activité, c'est le meilleur trimestre depuis le deuxième trimestre 2018. » Sur le front de l'Internet fixe, l'opérateur a réalisé 95.000 ventes nettes.
L'appétence pour la fibre se confirme
L'appétence des Français pour la fibre va crescendo. Sur ce créneau, Orange affiche 360.000 ventes nettes. « C'est de très loin le meilleur trimestre qu'on ait jamais fait sur la fibre », affirme le DG délégué. Surtout, « 53% des nouveaux clients fibre sont des nouveaux clients tout court », poursuit-il. Ce qui démontre, selon lui, que la fibre constitue « une machine à reconquérir des parts de marché pour consolider notre position de leader ». Aujourd'hui, Orange dispose de 4,1 millions de clients fibre dans l'Hexagone, pour 21 millions de foyers raccordables. Après des années d'investissements massifs, qui se poursuivent, les opérateurs télécoms commencent, sur ce front, à récolter les fruits de leur labeur.
Le second confinement en France ne semble pas effrayer l'état-major d'Orange. D'après Fabienne Dulac, la patronne des activités dans l'Hexagone, la situation n'est en rien comparable à celle du mois de mars, où, par exemple, les protocoles de sécurité sanitaire n'existaient pas, et où l'on manquait de masques. Le groupe, qui recourra beaucoup au télétravail, s'estime prêt à affronter ce nouveau confinement et l'augmentation du trafic sur ses réseaux. Orange ne sait, en revanche, pas encore si ses boutiques pourront rester ouvertes.
Retour à la normale pour le dividende
Fort de cette dynamique favorable, Orange a proposé au conseil d'administration, « qui l'a accepté » précise le groupe, « le retour à un dividende de 70 centimes » au titre de l'exercice 2020. En avril dernier, l'opérateur avait réduit son dividende pour l'année 2019, sous la pression de l'Etat, son principal actionnaire à hauteur de 23%. Ce mouvement avait agacé Stéphane Richard, qui soulignait que le groupe se portait correctement, et, surtout, n'avait bénéficié d'aucune aide publique pendant la pandémie. « Nous revenons aujourd'hui à une politique de dividende normale », souligne Ramon Fernandez. Le dirigeant précise que « ces quelques centaines de millions d'euros » viendront alimenter « les caisses de tous les actionnaires d'Orange », y compris, donc, celles de l'Etat.
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