Télécoms : les Etats-Unis renforcent leur surveillance sur ZTE

Ce mercredi, la justice américaine a décidé de prolonger de deux ans, jusqu’en 2022, le mandat du contrôleur interne qu’elle a nommé pour veiller à ce que l’équipementier télécoms chinois respecte les lois américaines sur les exportations.
Pierre Manière
Le groupe chinois a un temps été contraint de cesser ses activités pendant de longs mois, suite à une interdiction de se fournir en composants électroniques américains.
Le groupe chinois a un temps été contraint de cesser ses activités pendant de longs mois, suite à une interdiction de se fournir en composants électroniques américains. (Crédits : China Stringer Network)

Les Etats-Unis continuent de mettre la pression sur ZTE. Ce mercredi, la justice américaine a conclu que l'équipementier télécoms chinois avait enfreint les conditions de la période de surveillance qui lui avait été imposé en mars 2017. A ce moment-là, ZTE avait plaidé coupable, reconnaissant avoir fourni illégalement à l'Iran des technologies américaines. Un juge a donc décidé de prolonger de 2020 à 2022 la durée du mandat du contrôleur interne qu'il a nommé pour veiller à ce que le groupe chinois respecte bien les lois américaines sur les exportations.

Lire aussi : Télécoms : Washington signe la fin des hostilités avec ZTE

En clair, ZTE se trouve désormais en liberté (très) surveillée. Il n'a, de toute façon, pas le choix. Le groupe chinois avait en effet été contraint de cesser ses activités pendant de longs mois. Les Etats-Unis lui avaient interdit d'acheter des composants électroniques américains, dont il est dépendant, pour avoir violé des embargos vers l'Iran et la Corée du Nord. Au terme de négociations entre Washington et Pékin, le pays de l'Oncle Sam a fini par lever ces sanctions au début de l'été dernier. Dans le cadre de cet accord, le groupe a également accepté de payer une amende de un milliard de dollars, assortie de la mise sous séquestre de 400 millions de dollars.

Changement d'équipe dirigeante

En parallèle, ZTE a accepté de faire le ménage dans au sein de son pôle de dirigeants. Pour se rabibocher avec les Etats-Unis, il a intégralement renouvelé son conseil d'administration. Son ancien dirigeant, Yin Yimin, a présenté sa démission fin juin. Il a été remplacé par Li Zixue, 54 ans, et ex-représentant du Parti communiste au sein d'une filiale de la China Aerospace Science and Technology Corporation, premier actionnaire publique de Zhongxingxin, qui contrôle près d'un tiers du capital de ZTE. Tous les anciens administrateurs de ZTE ont également été remerciés et remplacés.

Désormais, ZTE marche sur des œufs aux Etats-Unis. D'autant que Washington et Pékin sont engagés dans une course pour déployer au plus vite la 5G, dont ZTE est un acteur industriel majeur. En outre, l'équipementier ne veut pas connaître les mêmes mésaventures que son compatriote Huawei. Lequel a décidé, au printemps dernier, de fuir le marché américain après avoir essuyé un chapelet de revers commerciaux.

(avec Reuters)

Pierre Manière

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