Des résultats tonitruants qui ont même surpris les analystes. UBS a annoncé mardi une hausse de 63% de son bénéfice net au deuxième trimestre par rapport à la même période l'an dernier, à 2 milliards de dollars (1,7 milliard d'euros). Les experts s'attendaient à 1,34 milliard de dollars de bénéfices. Cette performance est portée par les activités de gestion de fortune de la banque suisse. Ainsi, son bénéfice avant impôts sur ce segment, le pilier historique de l'institution, s'est accru de 47% par rapport à la période comparable l'an passé, à 1,2 milliard de dollars, a-t-elle indiqué dans un communiqué, sous l'impulsion de la bonne tenue des marchés financiers et d'une hausse des commissions. Plus globalement, le produit d'exploitation, l'équivalent de son chiffre d'affaires, s'est quant à lui étoffé de 21%, à 8,9 milliards de dollars.
Perte, amende et profit
Le segment banque d'investissement a, lui, vu son bénéfice avant impôts, augmenter de 9%, à 668 millions de dollars, soutenu en particulier par les activités de conseils en fusions et acquisitions. Ses activités de marché ont cependant été freinées par une baisse des revenus sur les devises, taux et crédit.
Dernièrement, le groupe bancaire avait enregistré une perte importante dans le secteur du financement suite au défaut de paiement d'un client dans le courtage pour les fonds spéculatifs, après l'implosion du fonds américain Archegos. UBS avait annoncé fin avril dernier une perte de 774 millions de dollars (642 millions d'euros). Archegos avait pris indirectement des positions extrêmement risquées via des intermédiaires dont UBS, Nomura mais aussi Credit Suisse, Goldman Sachs ou encore Morgan Stanley.
En Mai, la Commission européenne a infligé une amende de 172,4 millions d'euros à UBS après avoir constaté que plusieurs banques, dont la suisse, s'étaient entendues pendant plusieurs années afin de fausser la concurrence sur le marché obligataire.
Accélération de la transition numérique
En dépit de ces événements réglementaires, le groupe a donc surperformé. "Le momentum est de notre côté, et nos choix et initiatives stratégiques portent leurs fruits", a souligné le directeur général Ralph Hamers dans un communiqué, ajoutant que toutes les divisions et régions avaient contribué à cette hausse.
Ralph Hamers, qui occupe le poste de directeur général depuis novembre 2020, a accéléré la numérisation de la banque afin d'élargir sa clientèle fortunée, au-delà de celle des plus riches de la planète. Dernière innovation en cours de réflexion, l'institution suisse serait en train d'étudier la possibilité de proposer des placements en cryptomonnaies à ses riches clients.
Au regard du poids financier du groupe bancaire suisse, le gouvernement suisse appelait il y a quelques semaines UBS à renforcer ses liquidités pour tenir le choc en cas de situation d'urgence. Cinq banques sont considérées comme d'importance systémique en Suisse. Outre UBS et Credit Suisse, les deux plus grandes banques du pays, la liste comprend également PostFinance, Raiffeisen ainsi que la Banque cantonale de Zurich.
(avec AFP et Reuters)
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