Depuis le temps qu'ils sont annoncés... Les voilà enfin tenir salon. A Munich, lors du premier grand salon automobile post-crise, entre deux marques allemandes, le premier des groupes automobiles chinois à tenter l'aventure européenne, Great Wall Motors (GWM), a présenté pas une mais deux marques pour attaquer le marché européen: Wey et Ora.
Le pari du haut-de-gamme
Wey vise le haut-de-gamme. Son Coffee 01 se positionne en haut du panier des grands SUV avec ses 4,87 mètres de long. La marque a été fondée en 2016 afin de sortir GWM du carcan de ses marques SUV, notamment Haval, encore trop marquées low cost. Le Coffee 01 est un véhicule hybride rechargeable qui offrira une autonomie 100% électrique de 150 km, soit trois fois plus que la plupart des modèles dotés de cette technologie.
De l'autre côté du spectre, Ora se veut accessible et surtout 100% électrique. Sa Ora Cat (photo ci-dessous) propose une berline de 4,23 mètres, le cœur de gamme en Europe, avec 400 km d'autonomie.
"Ora est synonyme de mode, de lifestyle, de design, de culture pop, de culture urbaine, de partage et de joie de vivre des jeunes gens créatifs et progressistes", peut-on lire sur le communiqué de presse.
Pour l'heure, GWM s'installe progressivement sur le marché européen puisqu'il a seulement annoncé son implantation en Allemagne à la fin de l'année 2021, pour de premières livraisons au premier semestre 2022. Tandis qu'Ora devrait entamer son aventure européenne en Espagne.
Leader chinois des SUV
Fondé en 1984 par Wei Jianjun, au moment de l'ouverture économique de la Chine, Great Wall Motors s'est distingué en visant les milieux ruraux, alors négligés par les grands industriels étatiques. Il lance des pick-ups à prix imbattables. En 2006, il poursuit cette stratégie en lançant à travers sa marque Haval, le Wingle, un pick-up au prix incroyable de 7.000 euros. Dix ans plus tard, Haval devient le premier fabricant de pick-up et de SUV de Chine. Cela tombe bien car le premier marché automobile du monde est aussi le premier en SUV avec 40% du marché. Mais c'est aussi un marché extrêmement éclaté, et les parts de marché sont toutes petites. Ainsi, son statut de numéro un dissimule sa très relative petite taille: Great Wall Motors a enregistré un chiffre d'affaires de 13 milliards d'euros en 2020, pour 1,1 million de voitures vendues, à comparer au marché chinois qui caresse les 28 millions d'unités annuelles.
Une offensive à l'international
Depuis plusieurs années, GWM tente de s'internationaliser pour ne pas dépendre seulement du très encombré marché chinois. Il s'est installé dans plusieurs pays d'Amérique Latine, en Afrique et Moyen-Orient. Il est également à l'offensive en Russie. Sur le marché chinois, il tente de monter en gamme pour augmenter son prix de transaction moyen.
Le groupe a vu ses ventes stagner ces dernières années, un phénomène qui s'est accentué avec la crise du coronavirus. Mais il estime disposer désormais des leviers nécessaires pour accélérer son déploiement. Au premier semestre, Great Wall Motors a annoncé une hausse de 56% de ses immatriculations dans le monde.
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