Affaire Faurecia : PSA veut connaître "toute la vérité"

Alors que l'équipementier automobile Faurecia est accusé en Allemagne d'avoir versé des pots de vins afin d'obtenir des contrats, son actionnaire majoritaire Peugeot PSA demande à ce que la lumière soit faite sur cette affaire. Volkswagen, deuxième client de Faurecia, demande indirectement le départ de Pierre Lévi, PDG de l'équipementier.

Alors que l'équipementier automobile Faurecia se trouve pris au coeur d'un scandale de corruption outre-Rhin, son actionnaire de référence, PSA, demande des comptes. Soupçonnée d'avoir versé des pots de vins à des cadres chez certains clients dans le but d'obtenir des contrats, la filiale de Peugeot PSA fait en effet l'objet d'une double enquête.

Ainsi, le patron du constructeur automobile français, Jean-Martin Folz a souhaité que "toute la vérité soit faite" sur ces soupçons de corruption. Il a ajouté, en marge de la présentation de ses résultats semestriels (voir ci-contre), que Pierre Lévi, PDG de Faurecia, a fait part de la volonté de son groupe de "coopérer complètement avec la justice allemande pour que toute la vérité soit faite, le plus rapidement possible. C'est aussi la position de l'actionnaire principal de Faurecia, qui se tient très étroitement informé de la situation".

Jean-Martin Folz a ajouté que "deux procureurs allemands ont ouvert une enquête sur des faits qualifiés à ce jour d'actes de corruption". Le patron de Peugeot confirme ainsi l'information publiée par le site Internet de l'hebdomadaire allemand Focus, qui dévoile qu'une enquête a été entamée contre Pierre Lévi lui-même, soupçonné d'avoir pris part à un réseau de corruption au sein de l'entreprise.

Une deuxième enquête est menée contre quatre cadres de Faurecia. Ils sont également soupçonnés d'avoir versé des pots-de-vin en échange de contrats. Par ailleurs, d'autres équipementiers automobiles sont visés par l'enquête.

Ces enquêtes interviennent alors que Faurecia a déçu les marchés en divisant sa marge opérationnelle par deux au premier semestre 2006 (voir ci-contre). Mais cette situation n'entache pas la confiance de Jean-Martin Folz: "Faurecia connaît une période difficile, mais il poursuit une stratégie prometteuse pour l'avenir: il augmente sa part de marché, se diversifie auprès de la quasi-totalité des grands constructeurs automobiles, se développe en Asie et consolide sa position de numéro 2 ou numéro 3 mondial dans chacun de ses métiers", a expliqué le patron de Peugeot, cité par l'AFP.

De son côté, le patron de Volkswagen, le deuxième client, affiche sa colère. Bernd Pischetsrieder a demandé indirectement le départ du patron de l'équipementier français Faurecia, au centre de deux enquêtes judiciaires en Allemagne. Il a confirmé à La Tribune qu'il a écrit à Jean-Martin Folz pour lui signaler que Volkswagen ne souhaitait plus coopérer avec le patron de Faurecia Pierre Lévi.

Le constructeur allemand a déposé plainte aujourd'hui auprès du procureur de Francfort contre "tous ceux qui ont porté préjudice à Volkswagen dans le cadre de cette affaire". "Nous ne pouvons accepter aucun comportement illégal et nous utiliserons tous les moyens à disposition pour punir ceux, qui contre le droit, portent tord à l'entreprise. C'est valable aussi bien pour les salariés que pour nos partenaires commerciaux", a déclaré Volkswagen dans un communiqué.

Reste qu'en Bourse le titre poursuit sa chute. Il abandonne 4,20% à 39,50 euros à la clôture.

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