Donner à Paris "le dynamisme d'un centre financier mondial": c'est l'objectif ambitieux assigné par le ministre de l'Economie Thierry Breton à la création d'un pôle de compétitivité d'envergure mondiale en Ile-de-France, consacré au développement de l'industrie financière. "Sur ma proposition, le Premier ministre vient de confirmer que ce projet sera reconnu en tant que pôle majeur. La décision formelle sera prise lors d'un prochain conseil interministériel", a annoncé le locataire de Bercy lors d'un forum organisé à New York par Paris Europlace, organisme qui assure la promotion de la place financière parisienne et travaille à la création de ce pôle.
Baptisé "industrie financière - technologies et innovation", ce pôle de compétitivité francilien rejoindra 66 projets déjà labellisés par le gouvernement en juillet 2005 lors d'un conseil interministériel d'aménagement du territoire. Selon les mots de Thierry Breton, ce pôle a pour vocation de "développer la recherche et l'expertise de la place parisienne en encourageant les initiatives".
Au printemps dernier, le ministre de l'Economie avait soutenu ce pôle portée par Europlace, la région Ile-de-France ainsi que plusieurs grands établissement financiers et centres de recherche. Le secteur de la finance représente 12% du produit intérieur brut francilien et emploie 260.000 salariés, soit 6,5% de l'emploi régional.
Dans un contexte où la concentration du secteur boursier européen fait débat, Thierry Breton a par ailleurs réaffirmé son soutien aux conclusions du rapport Lachmann et recommandé un rapprochement sous conditions entre les groupes boursiers paneuropéen Euronext et allemand Deutsche Börse, avant une fusion d'égal à égal avec la Bourse de New York, le Nyse.
Ce "partenariat transatlantique (...) doit reposer sur la base d'une fusion entre égaux, ce qui, si j'en crois les conclusions d'Henri Lachmann, n'est pas le cas actuellement", a souligné le ministre. Tout en reconnaissant que dans ce dossier, ce sont "les actionnaires" qui trancheront, Thierry Breton a appelé les différents acteurs à la responsabilité et à une "meilleure prise en compte des problèmes soulevés". Le rapport confié par Europlace à Henri Lachmann, le patron de Schneider Electric, propose notamment à Deutsche Börse de céder à Euronext ses activités de négociation d'actions et de recevoir en échange une participation de 15 à 20% au capital d'Euronext.
Pour l'heure, ces propositions ont trouvé peu d'écho chez les intéressés. Euronext et le Nyse ont refusé de remettre en cause leur projet de fusion, qualifiant sobrement les propositions du rapport Lachmann de "complémentaires" à leur union. Ce à quoi la bourse allemande répond qu'elle "ne considère pas l'apport de ses activités d'actions à Nyse-Euronext comme une option".
Paris va se doter d'un pôle de compétitivité dans la finance
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