Le prix du cuivre, au plus haut depuis dix ans, flirtait mardi avec le seuil des 10.000 dollars la tonne, porté par un dollar plus faible et le déséquilibre entre une forte demande, notamment chinoise, et les craintes qui pèsent sur l'offre.
Le cours du métal rouge, baromètre de l'économie mondiale, est monté mardi à 9.965 dollars la tonne sur le London Metal Exchange (LME), une première depuis le 4 mars 2011, avant de refluer un peu. Il se trouvait à plus de 9.758 dollars à 17H30.
Son record historique avait été atteint le 15 février 2011, à 10.190 dollars.
Pour Alastair Munro, de Marex Spectron, le contexte est plus que favorable grâce à "la faiblesse du dollar américain", propre à encourager les achats de métaux libellés en devise américaine pour les investisseurs munis d'autres monnaies.
Le billet vert s'est en effet déprécié de 2,5% depuis le début du mois d'avril face à un panier constitué des principales monnaies.
Le cours du métal rouge profite aussi de la demande notamment chinoise, le pays engloutissant la moitié de la production de la planète.
Le cuivre, un indicateur avancé de l'économie mondiale
Le Groupe d'étude international du cuivre (ICSG) a chiffré le mois dernier à +13% l'augmentation de la demande apparente de cuivre en Chine sur l'ensemble de l'année 2020.
Et ce n'est pas parti pour s'arrêter puisque Pékin a annoncé mi-avril une hausse record de sa croissance économique au premier trimestre (+18,3% sur un an).
D'autre part, des signaux de perturbation de l'offre alimentaient également la hausse des cours, selon Anna Stablum, de Marex Spectron, qui mettait en avant mardi des protestations au Chili, premier producteur mondial, dans les secteurs minier et portuaire.
Fortement utilisé dans l'industrie, notamment pour la confection de circuits électriques, le cuivre est également connu pour refléter l'état de santé de l'économie mondiale, d'où son surnom de Docteur Cuivre (Dr Copper).
En convalescence depuis son plus bas niveau de 2020 heurté le 19 mars dernier, à 4.371,00 dollars, le métal rouge a donc depuis plus que doublé et largement dépassé son niveau précédant la pandémie de Covid-19.
Il n'est pas le seul métal qui connaît une première partie d'année en fanfare: ainsi l'aluminium s'est apprécié de 20% depuis le 1er janvier, retrouvant des prix comparables à avril 2018.
(Avec AFP)
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