
Les perspectives économiques des cadres sont au beau fixe. Après le dernier baromètre Expectra, publié le 3 septembre, qui annonçait une hausse de leur salaire au premier semestre 2018, l'association pour l'emploi des cadres (Apec) confirme cette tendance lourde dans sa dernière note. De fait, la rémunération annuelle brute médiane des cadres s'est établie à 49.000 euros en 2017 (fixe et part variable comprise) en légère augmentation sur un an (2 %).
Cette progression devrait se poursuivre en 2018 comme peut notamment en témoigner l'optimisme croissant des cadres quant à leurs perspectives salariales. En effet près de la moitié d'entre eux ont l'intention de demander une augmentation. Parmi ceux-là, 38 % estiment pouvoir l'obtenir soit trois points de plus qu'en 2017. Par ailleurs, les cadres les plus jeunes apparaissent comme les plus optimistes sur l'avenir de leurs salaires. 62% des cadres interrogés de moins de 30 ans (12 points de plus qu'en 2017) pensent que leurs perspectives d'évolution des rémunérations à l'horizon de trois à cinq ans, seront "intéressantes, voire très intéressantes."
Une disparité des rémunérations selon les entreprises
Selon l'Apec, le salaire moyen s'est élevé à 56.000 euros. Les auteurs du document précisent que la grande majorité des cadres (80 %) profitaient de rémunérations comprises entre 35.000 euros et 85.000 euros. A titre de comparaison, le niveau de vie médian des personnes vivant dans un ménage en France s'élevait à 20.520 euros par an, soit 1.710 euros par mois selon la dernière enquête de l'Insee publiée mardi 11 septembre.
Pour les cadres, la grande diversité des rémunérations s'explique par plusieurs facteurs tels que l'âge, la formation initiale, le parcours professionnel, le poste
occupé et les caractéristiques de l'entreprise. En effet, la taille de la société peut également être un facteur déterminant pour comprendre de tels écarts. Pour cause, "les grandes entreprises (1.000 salariés et plus) affichent les niveaux de rémunération les plus élevés et proposent plus souvent une rémunération comprenant plusieurs composantes (partie variable à court terme, salaire différé, avantages additionnels)", souligne l'Apec.
L'industrie rémunère mieux ses cadres
Les niveaux de rémunération varient de manière importante selon les secteurs d'activité. Selon l'étude, le secteur industriel demeure le plus rémunérateur. Les cadres de l'industrie déclarent un salaire annuel brut médian de 52.000 euros stable par rapport à l'an dernier.
Dans le détail, les cadres des secteurs de la filière chimie, caoutchouc, plastique (56.000 euros) et de l'industrie pharmaceutique (54.000 euros) disposent des rétributions les plus importantes. A l'inverse, ceux officiant dans la mécanique, la métallurgie, le meuble ou l'industrie textile obtiennent les émoluments les moins élevés (50.000 euros).
Les entreprises favorisent les augmentations individuelles
La tendance des augmentations salariales pour les cadres se fait sur une base individuelle. Ainsi, parmi les cadres qui ont connu une hausse de leur rémunération fixe, la majorité de ces augmentations a pris la forme d'augmentations exclusivement individuelles.
Selon l'Apec, "2017 confirme ainsi le constat établi l'année précédente : la part des augmentations collectives connaît une érosion lente au profit des augmentations individuelles." L'association explique cette tendance par l'émergence d'une norme salariale tout en soulignant "l'individualisation des objectifs professionnels."
Méthode : cette étude s'appuie sur les résultats de l'enquête Situation professionnelle et rémunération des cadres 2017 réalisée auprès de cadres du secteur privé (enquête Internet par e-mailing). Le terrain de cette enquête a été réalisé en avril 2017 et l'enquête a permis d'obtenir près de 14 000 réponses exploitables.
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