L’assurance-vie efface en avril sa contreperformance de l’an dernier

Le marché de l’assurance-vie reprend peu à peu sa dynamique de croissance d’avant crise. Sur les quatre premiers mois de l’année, la collecte nette atteint 6,4 milliards d’euros, soit presque le montant de la décollecte constatée l’an dernier (6,5 milliards). Les unités de compte confortent leur place et représentent 37% des cotisations en avril.
La collecte nette en unités de compte atteint, avec près de +11 milliards d’euros sur le 1er quadrimestre, un niveau inégalé depuis 14 ans.
La collecte nette en unités de compte atteint, avec près de +11 milliards d’euros sur le 1er quadrimestre, un niveau inégalé depuis 14 ans. (Crédits : FFA)

La tendance positive sur l'assurance-vie se confirme mois après mois. En avril, traditionnellement un bon mois pour l'assurance-vie, la collecte nette atteint 1,6 milliard d'euros (soit 6,4 milliards depuis janvier), selon les derniers chiffres de la Fédération française de l'assurance (FFA). Les cotisations (versements) s'élèvent à 13,1 milliards (multiplié par deux par rapport à l'an dernier, en période de confinement) et les prestations (rachats) à 11,5 milliards.

« L'assurance vie a retrouvé, malgré le troisième confinement, son rythme de croissance d'avant crise sanitaire. Il n'y a pas de rebond, les ménages n'ayant pas encore décidé de replacer l'épargne subie et de précaution constituée depuis le mois de mars 2020 », commente Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'Epargne. Les Français semblent, pour l'heure, privilégier la consommation, après des mois de privation, ou l'épargne de précaution.

Les livrets ont attiré quelque 3,8 milliards d'euros en avril, un montant certes divisé par deux par rapport à un an plus tôt (confinement oblige), mais qui reste parmi les plus importants depuis dix ans pour cette période. Les ménages attendent sans doute une normalisation de la vie quotidienne et une sortie de crise sanitaire avant d'envisager une réallocation de leur épargne.

« Les produits d'épargne à long terme comme l'assurance vie devraient connaître un dynamisme plus prononcé durant le second semestre », estime ainsi Philippe Crevel.

Bond de l'épargne retraite

L'assurance-vie voit cependant l'offre d'épargne retraite (un produit différent mais comptabilisé dans les chiffres de l'assurance-vie) commencer à lui faire concurrence, même si c'est encore à la marge. Selon la FFA, le PER a collecté un milliard d'euros, dont la moitié au titre de nouveaux contrats, l'autre moitié étant issue de transferts.

« La souscription de nouveaux PER affiche une croissance particulièrement soutenue », note la FFA, avec une augmentation de 335% des nouveaux assurés par rapport à avril 2020 (+382% sur les cotisations). A la fin avril, les PER comptent 1,6 million d'assurés pour un encours de 19 milliards d'euros (sur un encours total de 1.818 milliards pour l'assurance-vie)

Bascule vers les unités de compte

La forte dynamique en faveur des unités de compte (UC), ces contrats multisupports, au capital non garanti, plus largement investis dans les actions (environ la moitié), se confirme à nouveau, selon la même tendance observée depuis janvier. La collecte nette frôle les 3 milliards d'euros en avril (10,8 milliards depuis janvier), soit « des niveaux inobservés depuis 2007 », précise la FFA.

Au total, la part des UC dans les cotisations atteint 37 % des cotisations, contre une moyenne de 34 % en 2020. La bonne tenue de la Bourse et les politiques commerciales des assureurs contribuent, sans surprise, à ce nouveau mix produit dans l'assurance-vie. Comme le souligne la FFA, la performance moyenne des UC depuis le début de l'année s'élève à 4,3%, un rendement bien supérieur à celui des fonds en euros à capital garanti, qui oscille entre 1% et 1,5% (sur la base des taux servis en 2020).

Dans un monde « idéal », les assureurs espèrent porter progressivement la proportion de la collecte sur les UC autour de 50%, sans aller cependant au-delà au risque de compromettre la spécificité de l'assurance-vie. Ils bénéficient d'un vent favorable, avec des taux durablement bas et des flux d'investissement qui donnent clairement l'avantage aux actions qu'aux obligations.

Mais gare au retour de bâton, en cas de consolidation des marchés boursiers. Si aucun signe de retournement ne semble poindre à l'horizon, les épargnants investissent alors que les valorisations sont élevées, y compris dans le non coté et l'immobilier. Or, l'assurance-vie reste avant tout, aux yeux des Français, un placement sûr et peu (ou pas) risqué.

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Commentaires 2
à écrit le 01/06/2021 à 8:37
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ok, ca veut dire que les gens preferent perdre leur argent dans des marches quand meme largement surevalues, que de le perdre en financant la dette de la france dont montebourg et melenchon ont dit qu'ils n'avaient pas l'intention de rembourser

à écrit le 31/05/2021 à 19:10
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Au vue des effets covide, y a sans doute des marchés, et puis par la suite, la retraite, les frères vont aussi croquer du système !!! a mon avis un investisseur a moyen terme se fera un max tout en laissant son argent dormir!! Avec des services vi...

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