La gestion d'actifs connaît un bouleversement sans précédent

La crise financière n'a pas été épargné le secteur de l'industrie de la gestion d'actifs.

Après des années de forte croissance, une consolidation de l'industrie de la gestion d'actifs était inévitable. Mais les professionnels l'auraient aimée moins violente. Depuis deux ans, ce secteur souffre. Les acteurs ont été confrontés à des risques auxquels ils ne pensaient pas, ou ne voulaient pas penser, comme le risque de liquidité ou de contrepartie.

La chute des Bourses a entraîné la fonte des encours gérés, synonyme de baisse des revenus. La rentabilité des sociétés de gestion est passée de 38 % des revenus nets fin 2007 à 34 % fin 2008, note le Boston Consulting Group (BCG). Pour 2009, le BCG prévoit une poursuite de la baisse des revenus comprise entre 5 % et 7 % ainsi qu'une hausse du coût du risque.

En revanche, les décollectes ont été assez marginales, à l'exception des hedge funds, qui ont enregistré des sorties massives, poussant les autorités à intervenir pour les stopper. Les acteurs se sont ajustés en réduisant les coûts (licenciements, réduction de dépenses annexes).

D'autres ont apporté une réponse plus radicale à la crise. Barclays a vendu pour 13,5 milliards de dollars Barclays Global Investors à BlackRock. Ce dernier est devenu le plus grand gérant au monde avec plus de 2.700 milliards de dollars d'encours, reléguant derrière lui les incontournables State Street et Fidelity. Credit Suisse a cédé sa gestion traditionnelle à Aberdeen AM, Threadneedle a repris les activités de Standard Chartered.

En France, même si le nombre de créations de sociétés de gestion reste positif, la consolidation a eu lieu : Crédit Agricole AM et Société Générale AM ont créé un joint-venture détenu à 75 % par la Banque verte, KBL et UFG ont respectivement racheté Richelieu Finance et La Française des Placements, tandis que La Banque Postale reprendrait Tocqueville Finance.

D'une manière générale, la crise a poussé les acteurs à repenser leur métier, notamment sur les questions de contrôle des risques, de déontologie, d'offres aux investisseurs et de gestion actif-passif. Mais le défi majeur de cette industrie est de regagner la confiance des investisseurs.

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