Le paiement des contrats d'assurance contre le défaut (CDS) de la Grèce n'est "pas un enjeu significatif" pour les banques, a déclaré mercredi le PDG de Société Générale, Frédéric Oudéa. "Le problème du défaut (de la Grèce, ndlr)", et de son organisation, "n'était pas tant les CDS qui, d'après les chiffres qui circulent, ne représentent pas un enjeu significatif pour une quelconque banque et le système financier, que le problème du financement du système grec", a-t-il indiqué lors d'une conférence organisée à Paris par l'European American Press Club.
"Pour la Société Générale, il y aura zéro coût"
Il était interrogé après la décision vendredi dernier de l'association internationale des swaps et dérivés (ISDA), qui a jugé que la restructuration de la dette souveraine d'Athènes détenue par le secteur privé constituait un "événement de crédit", de nature à déclencher le paiement de ces assurances. Les chiffres de l'exposition des banques aux CDS ont été communiqués par le régulateur européen du secteur, l'EBA, lors des tests de résistance, a rappelé Frédéric Oudéa, qui est également président de la Fédération bancaire française (FBF). "Ils montrent que les positions nettes des banques européennes sont comprises entre zéro et 250 millions d'euros", a-t-il souligné. "Pour la Société Générale, il y aura zéro coût", a-t-il ajouté. Au 9 mars, le total de ces CDS concernant la Grèce atteignait 3,18 milliards de dollars en net, selon l'organisme de référence américain DTCC (Depository Trust and Clearing Corporation).
"Un effort considérable, exceptionnel"
Concernant l'effacement d'une partie de la dette souveraine grecque, il a jugé que les créanciers privés avaient "fait un effort considérable, exceptionnel". "Abandonner 75% de la dette n'est pas quelque chose de très agréable", a-t-il dit. Mais "il était important qu'on évite l'effet de contagion à d'autres pays". Banques, assureurs, fonds de pension et fonds d'investissement ont majoritairement accepté, dans le cadre du plan de restructuration de la dette d'Etat grecque, une décote sur la valeur nominale des titres détenus de 53,5%. Elle se traduit pour les banques par des pertes réelles de quelque 70% de leur mise initiale.
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