Bourse : portée par la tech, Wall Street s'envole et touche pour la première fois les 5.000 points

Ce vendredi, le S&P500, principal indice de la Bourse américaine a atteint les 5.000 points pour la première fois de son histoire. Un nouveau record qui vient en grande partie de l'envolée des cours des grandes valeurs technologiques, après leurs publications de résultats très positives ces dernières semaines.
Le S&P500, principal indice de la Bourse américaine a atteint 5.007 points ce vendredi vers 17h30.
Le S&P500, principal indice de la Bourse américaine a atteint 5.007 points ce vendredi vers 17h30. (Crédits : BRENDAN MCDERMID)

Les arbres grimperaient donc jusqu'au ciel, n'en déplaise à l'adage boursier. Le S&P500, principal indice de la Bourse américaine a atteint 5.007 points, ce vendredi vers 17h30 (heure de Paris). L'indice, qui vole de records en records depuis la mi-janvier, évolue donc au-dessus des 5.000 points symboliques pour la première fois de son histoire.

A noter, ce seuil, plus psychologique que technique pour les traders, avait été franchi brièvement la veille, une minute avant la clôture. Mais finalement le S&P 500 avait clos à moins de trois points du sommet, à 4.997,91 points (+0,06%). L'indice, créé en 1957, aura mis presque trois ans, depuis avril 2021, à passer de 4.000 points à 5.000.

Ce dernier bénéficie d'un fort vent acheteur ces derniers mois. Après avoir gagné 24,3% sur l'année 2023, le S&P s'est encore envolé de 4,5% depuis le début de l'année. De son côté, un autre indice phare, le Dow Jones, a grimpé de 2,5% depuis le 1er janvier, à 38.657 points, quand l'indice technologique Nasdaq affiche une insolente hausse de près de 8% sur la même période.

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Les géants de la tech dopent la finance américaine

La très bonne santé de la Bourse américaine s'explique avant tout par l'annonce des bénéfices colossaux réalisés en 2023 par ses entreprises, au premier desquels se tiennent les grandes valeurs technologiques. Les « 7 magnifiques » (pour Apple, Amazon, Alphabet, Microsoft, Meta, Nvidia et Tesla) ont affiché en moyenne des hausses de bénéfices à deux chiffres l'année dernière. Surtout, ces sept géants technologiques ont contribué l'an dernier à plus de 90% de la performance (hors dividende) de l'indice S&P 500, alors qu'ils ne représentaient qu'à peine 30 % de l'indice (plus du tiers aujourd'hui).

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En cumulant les résultats, les Gafam, les (les « 7 magnifiques », sans Nvidia et Tesla) ont dégagé des bénéfices stratosphériques de plus 100 milliards de dollars en trois mois. Et ce, alors qu'ils sont engagés dans de profondes transformations pour accompagner la révolution de l'intelligence artificielle (IA) générative. L'appétit pour l'IA permet aux mastodontes technologiques d'échapper, en l'état, aux craintes liées à un ralentissement de l'économie américaine et mondiale.

L'émergence de l'IA générative démultiplie les besoins des sociétés dans l'informatique à distance (« cloud computing »), n'ayant que très rarement la capacité de traitement des données et de stockage qu'offrent les grands prestataires. Ainsi les investisseurs ont notamment regardé la trajectoire du cloud pour Microsoft, Amazon et Alphabet qui représentent, à eux trois, environ les deux tiers du marché.

L'espoir de la baisse des taux directeurs

Autre facteur expliquant les nouveaux records de Wall Street : l'optimisme des investisseurs sur une baisse des taux directeurs à venir. Lors de sa dernière réunion, fin décembre, la Réserve fédérale a maintenu ses taux directeurs dans la fourchette de 5,25-5,50%, après les avoir relevés à 11 reprises face à la forte inflation, consécutive à la reprise post-pandémie de Covid, et à la guerre en Ukraine. Une hausse qui a nuit aux valeurs cotées, en renchérissant le coût des crédits et plombant les valorisations des sociétés.

Mais dorénavant, les investisseurs ont les yeux rivés sur une baisse des taux qui devrait survenir en 2024. Fin janvier, une gouverneure de l'institution a tout de même jugé qu'il était encore trop tôt pour envisager un tel revirement.

« Si les données continuent d'indiquer que l'inflation évolue durablement vers notre objectif de 2%, il deviendra alors approprié d'abaisser progressivement notre taux directeur pour éviter que la politique monétaire ne devienne trop restrictive. À mon avis, nous n'en sommes pas encore là », a insisté Michelle Bowman, dans un discours.

Reste que les investisseurs anticipent tout de même des jours meilleurs en ayant massivement acheté l'espoir d'une baisse, depuis plusieurs mois.

Une Bourse américaine très chèrement valorisée

Le sourire qui se lit sur le visage des actionnaires doit cependant être regardé avec recul. Car la hausse des cours est allée très vite. « On notera qu'à 4.997 points, l'indice S&P 500 est déjà supérieur de 2,8 % à l'objectif de cours moyen, à la fin de l'année 2024 fixé par les stratèges de Wall Street (4.861) », rappelle notamment le spécialiste en marchés financiers et directeurs chez la banque Mirabaud, John Plassard, dans une note.

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Une hausse fulgurante qui fait maintenant atteindre des sommets aux indices américains, qui doivent dorénavant justifier de leur forte valorisation. Selon LSEG, le S&P 500 se traite près de 20 fois les bénéfices attendus sur les douze prochains mois, contre une moyenne historique de 15,6 fois. Les indices européens, qui ont atteint de nouveaux records, font presque pâle figure, avec par exemple une hausse de 16,5 % du CAC 40 en 2023.

L'indice parisien dopé par le luxe

Les investisseurs américains ne sont pas les seuls à fêter les performances de la Bourse. Le CAC 40 vole lui aussi de record en record en s'affichant à 7.648 points ce vendredi vers 17h30, soit à deux doigts de son record historique du 30 janvier dernier à 7.677 points. A l'origine de ce nouveau rebond, faisant suite à un léger coup de froid début janvier : le retour en grâce du secteur du luxe.

LVMH, Hermès, L'Oréal et Kering ont, en moyenne, affiché des profits records et convaincu les investisseurs de continuer à acheter des actions. « L'impact attendu de ce potentiel catalyseur a été significatif, car le luxe français représente 32% de la capitalisation totale du CAC 40, et il a pesé négativement sur l'indice français depuis des mois », explique dans une note, Antoine Andreani, analyste chez le courtier XTB.

 (Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 10/02/2024 à 10:54
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Surprenant monde d'après dans lequel nous vivons. Les "7 magnifiques"contribuent à eux seuls à 90% de la performance du S&P 500 (valeurs) et près de 50% de la capitalisation boursière du Nasdaq 100 (valeurs) et, comme le poids de l'ensemble des capit...

à écrit le 10/02/2024 à 6:55
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Le bitcoin est une valeur sûre si jamais un jour il devait s'effondrer il devrait enfin emporter notre système économique de déments avec lui. C'est une bonne nouvelle.

à écrit le 10/02/2024 à 6:48
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Pour ceux qui doutaient encore de la supériorité des USA à générer de la richesse🤭

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