Néobanque pour ados, Xaalys veut aider les jeunes à mieux gérer leur argent

L'application bancaire de la startup s'adresse aux 12-17 ans, à qui elle propose des fonctionnalités ludiques. Une interface dédiée permet aux parents de piloter les dépenses de leurs enfants à distance. De nombreux contenus pédagogiques sur la finance sont intégrés sous la forme de quiz et de jeux. La startup vise les 10.000 utilisateurs d'ici la fin de l'année et les 40.000 en 2020.
Juliette Raynal
La startup Xaalys espère séduire 10.000 utilisateurs d'ici la fin de l'année grâce à son application bancaire pensée pour les adolescents et leurs parents.
La startup Xaalys espère séduire 10.000 utilisateurs d'ici la fin de l'année grâce à son application bancaire pensée pour les adolescents et leurs parents. (Crédits : Xaalys)

Dès lundi 15 avril, les Français pourront télécharger une nouvelle application bancaire : Xaalys. A la différence des autres offres de banque mobile, comme N26, Revolut ou encore Orange Bank, Xaalys s'adresse à un public bien spécifique : les adolescents âgés de 12 à 17 ans... Et leurs parents.

« Xaalys se trouve à la frontière des Fintech (startups de la finance) et des Edtech (startups de l'éducation). C'est la première néobanque nativement conçue pour les adolescents. Je suis maman et je me suis demandée comment on pouvait éduquer financièrement nos enfants. Plus de 90% des plus de 12 ans détiennent un smartphone. J'ai décidé d'exploiter cette technologie comme levier pour leur inculquer certaines choses », explique Diana Brondel, la fondatrice et dirigeante de la startup.

Elle a quitté la Société Générale en 2016 après y avoir exercé pendant plus de 10 ans, d'abord à l'inspection générale, puis en tant que directrice de cabinet des activités internationales.

Hébergée au Swave, l'incubateur de Fintech basé à la Défense, Xaalys a également un pied en Afrique. « Nous travaillons avec le startup studio TeamX basé à Dakar où se trouvent notre CTO (directeur technique) ainsi que quatre autres développeurs.», précise Diana Brondel. Au total, la startup emploie une dizaine de personnes.

Diana Brondel, CEO de Xaalys

Le pari du payant

L'application mobile, qui sera disponible sur l'App Store et Google Play, est reliée à un compte courant, une carte de paiement Mastercard sans découvert possible et embarque une série de contenus pédagogiques sur l'éducation financière.

« Nous avons noué un partenariat avec La Finance pour Tous [site édité par l'association L'Institut pour l'éducation financière du public (IEFP) créée en 2006 pour favoriser et promouvoir la culture financière des Français, ndlr] qui nous fournit des contenus pédagogiques. Nous apportons une touche de "gamification" en les présentant sous forme de jeux et de quiz dans l'application. Le but est d'aider les enfants à s'approprier le lexique financier », détaille l'entrepreneuse.

L'application se décline en deux interfaces : l'une pour les enfants, l'autre pour leurs parents. Les premiers pourront émettre des souhaits d'achats, créer des cagnottes en ligne et inviter leurs proches à y participer ou encore se constituer une épargne de manière ludique. Les seconds auront la possibilité de bloquer et débloquer la carte, de définir les plafonds de retrait, décider combien, où et comment leurs enfants pourront dépenser leur argent selon les catégories d'achats et recevoir des notifications de suivi.

La startup fait le pari du payant.

« Nous pensons que les parents seront prêts à payer pour que leurs enfants aient accès à un produit bancaire de qualité », indique Diana Brondel.

L'offre sera commercialisée 3 euros par mois par binôme parent/enfant. Un abonnement auquel s'ajoute une souscription initiale de 10 euros. Une version gratuite, sans les fonctionnalités transactionnelles, mais avec les contenus d'éducation financière, sera également proposée.

Les réseaux sociaux pour grandir

Xaalys espère séduire 10.000 utilisateurs d'ici à la fin de l'année et vise les 40.000 en 2020. Contrairement à des néobanques comme N26 et Revolut qui ont réalisé des méga levées de fonds (en moins d'un an l'allemande N26 a levé 460 millions de dollars, sa concurrente britannique, Revolut, en a levé 250 millions), la jeune pousse parisienne dispose de moyens limités, avec une petite levée de fonds de 450.000 euros réalisée auprès de business angels. À défaut d'importantes campagnes d'affichage, elle mise sur les influenceurs et les réseaux sociaux (Snapchat, Facebook et Instagram) pour se faire une notoriété. Elle a par exemple noué un partenariat avec le youtubeur, Enzo, Tais-Toi !, dont la chaîne compte plus d'un million d'abonnés et le compte Instagram plus de 570 000 followers.

La Fintech envisage dans un second temps de développer une stratégie B2B. Plusieurs discussions seraient en cours avec des banques pour des partenariats de distribution. En parallèle, Xaalys envisage des alliances commerciales avec des marques.

« L'adolescent qui règle un achat avec sa carte dans une enseigne, comme Décathlon par exemple, pourrait bénéficier d'un bon d'achat ou d'une promotion dans cette même enseigne », imagine la directrice générale.

Une deuxième levée de fonds

À moyen terme, Xaalys prévoit de boucler une nouvelle levée de fonds d'environ 2 millions d'euros.

« Elle nous permettra de préparer le futur de Xaalys. Nous souhaitons travailler à l'obtention de notre agrément d'établissement de paiement pour avoir la main sur le développement de nouvelles fonctionnalités, comme des mécanismes de dons automatiques, d'arrondis solidaires ou encore d'épargne par arrondi », imagine Diana Brondel.

Pour le moment, la startup s'appuie sur l'infrastructure de la Fintech Treezor, (rachetée par la Société Générale) qui détient cet agrément d'établissement de paiement. « Cela nous a permis d'arriver plus vite sur le marché », souligne l'entrepreneuse. Confiante sur le potentiel de Xaalys, Diana Brondel rappelle qu'en France, 5,5 millions d'adolescents âgés de plus de 12 ans détiennent un smartphone.

Juliette Raynal

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Commentaires 3
à écrit le 12/04/2019 à 17:29
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aucun intéret, 3 euros c est en plus une somme pour un ado qui prefera un billet de banque pour faire ce qu'il veut sans etre tracé

à écrit le 12/04/2019 à 17:21
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Tout cela est a supposé qu'a cet âge là, ils aient un revenue régulier issue d'un travail! Veut on les mettre a contribution n'étant pas sortie de la scolarité? Faire concurrence a leurs aînés dans le monde du travail? Faire des consommateurs assidu...

à écrit le 12/04/2019 à 8:36
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Quelle abnégation ! :D ET moi qui les accuse de détruire le monde alors qu’elles sont tellement humanistes ces banques quand même ! Gentilles banques, gentilles, gentilles, gentilles...

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