Catastrophe du vol AF447 : les sondes Pitot dans le collimateur des enquêteurs

Le Bureau d'enquêtes et d'analyse recommande de "faire évoluer les critères de certification" de ces instruments de mesure de la vitesse fabriqués par Thales. Pour autant l'enquête piétine toujours. Une nouvelle phase de recherches en mer des boites noires sera lancée en février 2010.
(Crédits : Reuters)

Le Bureau d'enquêtes et d'analyses recommande ce jeudi de "faire évoluer les critères de certification" des sondes Pitot. Les experts chargés de l'enquête sur le crash de l'A330 d'Air France entre Rio et Paris le 1er juin 2009 jettent ainsi une nouvelle ombre sur la fiabilité de ces instruments destinés à mesurer la vitesse. "Les tests destinés à la validation des sondes Pitot - qui permettent aux pilotes de contrôler la vitesse de leur appareil, un élément crucial pour son équilibre en vol, ndlr - ne paraissent pas adaptés aux vols à haute altitude", indique le BEA plus de six mois après cette tragédie qui a fait 228 morts.


Le BEA souhaiterait que  l'Agence européenne de sûreté aérienne (AESA) fasse "conduire des études pour déterminer avec une précision suffisante la composition des masses nuageuses à haute altitude et en liaison avec les autres autorités de réglementation, de faire évoluer, à partir des résultats obtenus, les critères de certification".  L'organisme public français constate en effet que "les critères de certification ne sont pas représentatifs des conditions réellement rencontrées à haute altitude, par exemple en matière de températures". Avant d'ajouter que "certains points, la taille des cristaux de glace au sein des masses nuageuses par exemple, sont mal connus et qu'il est difficile de ce fait d'évaluer les conséquences qu'ils peuvent avoir sur certains équipements, notamment les sondes Pitot".

Au cours de l'été, l'avionneur européen Airbus, l'AESA, puis le Bureau américain de la sécurité des transports avaient ordonné aux compagnies aériennes le remplacement sur leurs Airbus A330 et A340 des sondes Pitot du groupe français Thales par des sondes produites par l'américain Goodrich. Ce sont en effet des sondes Thales qui étaient défectueuses lors du crash Rio-Paris. Très vite, ces dernières ont été mises en cause par plusieurs syndicats de pilotes après l'accident de l'AF447.

Mais ces recommandations ne signifient pas pour autant que l'enquête sur cette catastrophe ait particulièrement avancé. "En l'absence de données issues des enregistreurs de vol, de l'essentiel des éléments de l'avion et de tout témoignage sur le vol, les circonstances exactes de l'accident et a fortiori ses causes, ne sont toujours pas déterminées" reconnaît le BEA. Les enquêteurs soulignent d'ailleurs que les "boîtes noires" devraient être reconfigurées afin que le signal émis à la suite d'un crash dure plus longtemps. Le BEA n'a cependant pas renoncé à retrouver celles du vol AF447. Une nouvelle phase de recherches en mer devrait débuter en février 2010.

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